Les études de Marie-Jeanne
Souvenirs, souvenirs…
Le retour un peu durable à la maison de son enfance avait permis à Marie-Jeanne de renouer avec divers souvenirs de son passé, depuis l’odeur du mobilier jusqu’aux motifs brodés sur certains tissus en passant par la cuisine de sa mère. Cela avait aussi été l’occasion de renouer avec des souvenirs plus doux-amers.
En rangeant du linge dans un tiroir dans la chambre de ses parents, Marie-Jeanne était tombée sur le martinet. Elle avait eu un mouvement de recul. Sa mère avait usé de cet instrument pendant son enfance et même son adolescence, et son souvenir cinglant était encore frais à son esprit. Non qu’elle eût souffert de mauvais traitements selon les standards de son époque : sa mère n’avait jamais dépassé le stade de la rougeur douloureuse, qui certes parfois l’avait amenée aux larmes sur le moment, et qui certes causait quelque inconfort à s’asseoir quelque temps après la punition, mais sans causer de dommages durables. La punition pouvait se limiter à quelques cinglées sur les mollets ou les cuisses, mais, pour des faits plus graves, c’était sur les fesses déculottées. Une des dernières fois, elle avait sa serviette hygiénique attaché à sa ceinture, et sa mère lui avait quand même fait poser sa culotte !
Sa mère, songeait-elle, avait non seulement usé du martinet, mais aussi de la fessée à la main. C’était différent. Le martinet se donnait la patiente debout (pour les mollets) ou penchée sur du mobilier, ou à quatre pattes (sur les fesses). La fessée à la main se donnait en travers des genoux de madame mère, plus rarement de monsieur père. Madame mère faisait déculotter ; monsieur père avait, par décence, cessé assez tôt cette pratique sur Marie-Jeanne. De très fortes émotions avaient resurgi quand madame Granlean lui avait fait adopter une position similaire.
Dans la salle de bains, il y avait, là bien en évidence, un autre souvenir de moments peu glorieux de son enfance : le bocal où sa mère mettait, dans un peu d’eau, les chutes de savonnettes, dont elle se servait ensuite pour les « quilles de savon » destinées à provoquer la défécation. Oh qu’elle avait détesté celles-ci ! Heureusement qu’elle n’avait pas été constipée trop souvent ! Tout de même, sa mère aurait pu passer à des moyens moins irritants… Elle imagina si sa mère avait été dotée d’un bock à lavement. Hum. La façon dont le petit Abécassis avait été traité lui donnait des indices sur la façon dont elle-même aurait été traitée si elle avait osé refuser un tel remède. Elle sourit en pensant à l’allure ridicule du garçonnet, la figure rouge de colère, les chevilles tenues en hauteur et écartées, le gland à l’air et la canule dans le derrière. Elle frémit en songeant au spectacle qu’elle aurait offert dans pareille position.
Enfin, tout ceci était du passé. Maintenant, il n’y avait plus qu’Yvonne Granlean qui se permît de telles privautés, mais avec elle ces actes avaient pris un tour sensuel et réciproque. Marie-Jeanne songea qu’en ce moment même, elle aurait envie que celle-ci la fît mettre dans une position embarrassante et lui infligeât un petit clystère avant de l’envoyer à la selle avec une petite claque et de lui laver les fesses.