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Vues: 80 Created: Il ya 3 mois Mis à jour: Il ya 3 mois

Curiosités malvenues

La Poire de Proust

Madeleine faisait des petits travaux, payés « au noir », pour améliorer son ordinaire d’étudiante : baby sitting, un peu de ménage… Ce jour-là, Mme Audubat lui montrait où les choses étaient rangées dans sa salle de bain, quand Madeleine poussa un petit cri.

« Qu’avez-vous ?

— Rien madame… C’est juste que… mes parents avaient la même… enfin pas le même modèle… »

Madeleine, visiblement troublée, désignait une poire à lavement rangée dans le placard. Mme Audubat, un peu étonnée par la réaction de la jeune femme, désigna un autre objet :

« Et j’ai même également un irrigateur. Vos parents en avaient un ?

— Euh non… c’est… c’est la première fois que j’en vois un. »

Madeleine considéra d’un air rêveur et surpris l’espèce de pot en émail muni d’un tuyau de caoutchouc. Mme Audubat reprit la main « Hé bien voilà qui vous instruira ! Bref, les serviettes sont rangées là… »

Quelques semaines plus tard, Mme Audubat, à la fin d’une séance de ménage, prit Madeleine à part. « Pouvez-vous rester 10 minutes de plus pour un thé, une tisane ?

— Pourquoi pas ? »

Une tasse à la main, Mme Audubat passa au sujet qu’elle souhaitait aborder.

« Madeleine, il y a quelques semaines, vous sembliez très troublée par ma poire à lavements. Et là, j’ai trouvé que mon irrigateur avait été bougé… Vous comprenez, je suis un peu maniaque, alors je replie le tuyau d’une certaine façon, et j’ai vu qu’il avait bougé. »

Madeleine répondit avec trop de nervosité pour que cela paraisse naturel.

« Euh oui c’est parce qu’en rangeant j’avais manqué de le faire tomber !

— Madeleine, Madeleine. Vous mentez mal. Vous l’avez sorti du placard ? »

Madeleine avait les yeux baissés.

« Madeleine… Vous étiez constipée ?

— Non ! Enfin madame je n’aurais jamais osé… euh… l’utiliser sans vous demander ! J’ai juste voulu le regarder !

— Et votre curiosité a été satisfaite ? »

Madeleine, fuyant le regard de Mme Audubat, ne répondit pas.

« Madeleine, vous receviez des lavements enfant, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Qui vous les donnait ? Votre maman ?

— Oui.

— Et ça vous trouble d’y repenser ? »

Madeleine resta silencieuse un instant, puis répondit, le regard au sol.

« Oui.

— Pourquoi vous donnait-elle des lavements ?

— Quand j’étais trop constipée pour que… pour qu’un suppo suffise.

— Et là êtes-vous constipée ?

— Pas spécialement.

— Mais vous aimeriez quand même que je vous en donne un ? »

Il y eut un grand blanc.

« Oui.

— Très bien. Vous allez d’abord aller aux toilettes et, quand vous aurez fini, vous m’appellerez. »

Un moment plus tard.

« Madame, je suis… je suis prête. »

Madeleine l’attendait dans la salle de bains. Mme Audubat la regarda d’un air amusé. « Vous savez, pour ce que nous avons à faire, vous auriez mieux fait de ne pas vous renculotter. »

Tandis que Madeleine enlevait son pantalon et son slip, Mme Audubat ajusta la température de l’eau au mitigeur de la baignoire, et remplit l’irrigateur. Lorsqu’elle eut fini, Madeleine la regardait, intimidée.

« Ça… enfin il n’y a pas beaucoup d’eau ?

— Deux litres. Mais ne vous inquiétez pas, si vous « calez », vous n’êtes pas obligée de tout prendre. Comment votre mère vous faisait-elle mettre ?

— Penchée sur la baignoire…

— Mmh. Nous pourrions faire comme cela, mais je pense que c’est tout de même plus pratique si vous vous mettez sur le tapis de sol à quatre pattes fesses en l’air, épaules plus bas. »

Madeleine, encore toute ébaudie de ce qui lui arrivait, de ce qu’elle faisait de son plein gré, prit la position demandée, présentant son postérieur. Mme Audubat, hésitant un peu sur la posture à adopter, posa le broc à lavement sur le rebord de la baignoire, et s’assit au sol avec précaution derrière Madeleine. Elle avait préparé un pot de Vaseline, y trempa la canule et étala du doigt la graisse sur tout le pourtour. Ce faisant, elle pouvait observer les fesses de la jeune femme devant elle, son anus, et même la fente entrebâillée de sa vulve entourée de poils châtains.

Madeleine sentit la canule contre son petit trou. « Poussez ! », lui ordonna Mme Audubat. Elle connaissait bien cet ordre, c’était celui que sa maman lui donnait aussi pour faciliter l’entrée des suppositoires, du lavement, du thermomètre. Elle obéit. La canule rentra, réveillant en elle des souvenirs d’une autre époque. Puis ce fut l’arrivée de l’eau. Contrairement à la poire, qui injectait irrégulièrement, suivant comment sa mère serrait, le broc irrigateur injectait continûment, c’était plus agréable ; et il n’y avait pas à le remplir de nouveau.

« Comme pour vous ma mère me mettait la poire quand j’étais constipée, mais une fois adulte je suis passée à l’irrigateur, c’est tout de même plus pratique. »

Quelle drôle de posture pour faire la conversation ! Pour se donner une contenance, Madeleine répondit.

« Mais pourquoi avez-vous aussi une poire, alors ?

— Ça… voulez-vous vraiment savoir ?

— Euh…

— Non mais cela pourrait vous instruire. Voyez-vous, du temps où les contraceptifs n’étaient pas disponibles en France, il fallait bien éviter de faire des bébés. Il y avait la méthode des températures, le thermomètre dans le derrière tous les matins… et il y avait une autre méthode où c’était autre chose qu’on mettait dans le derrière. Il valait mieux nettoyer un peu avant. Me suis-je bien faite comprendre ? »

Madeleine avait les yeux grands ouverts d’étonnement. Mme Audubat et feu son mari…

« Oui. »

La fin du lavement se déroula en silence. Madeleine s’apprêtait à dire qu’elle en avait vraiment assez quand Mme Audubat l’informa, tout en lui retirant la canule et en lui mettant deux petites tapes sur les fesses, qu’elle avait pris les deux litres.

« Voilà. Vous allez faire une grosse selle… Prenez garde, quand vous vous relèverez, vous en aurez probablement qui redescendra. Prenez un gant de toilette et une serviette si vous voulez utiliser le bidet. »

Et effectivement, Madeleine dut s’y prendre à plusieurs fois pour se vider. Comme conseillé, elle se lava les fesses sur le bidet… et ses doigts passèrent sur son sexe, sans qu’elle n’ose poursuivre cette entreprise jusqu’à son terme. Encore toute troublée par cette expérience, elle se représenta devant la veuve.

« Bien. Avez-vous encore un peu de temps ? Vous reprendrez bien une tisane et un petit gâteau ?

— Euh… si vous voulez.

— Asseyez-vous. »

Madeleine eut du mal à trouver une contenance d’ici à ce que Mme Audubat s’assit en face d’elle.

« Vous ai-je choquée quand je vous ai parlé de nos méthodes… artisanales de contraception ?

— Non. Enfin… Un peu. Je croyais que… enfin que seuls les… homosexuels…

— Hé bien non. Et je crois que ce n’était pas si rare de mon temps. Et puisque nous en sommes à nous dire des choses un peu crues, sachez que j’ai bien aimé voir votre derrière… et le reste. Pour être très franche, même si j’étais mariée à un homme, j’ai toujours été attirée aussi par les femmes, j’ai eu ce qu’on appelait des amitiés particulières. Je veux que vous le sachiez afin qu’il n’y ait pas d’équivoque entre nous.

— C’est que moi, madame… Enfin. Pour le moment, je ne suis pas sûre d’aimer les garçons, en fait.

— Réfléchissez-y. Je ne veux évidemment pas vous brusquer. Si vous voulez vous en tenir à faire le ménage, aucun problème, nous ne parlerons plus de tout cela. Si vous êtes constipée et avez besoin d’un lavement, vous pourrez me demander que je vous le donne, ou me demander l’autorisation d’utiliser le matériel. Si vous voulez plus… Ce serait avec plaisir. »

Madeleine avait la tête qui tournait en revenant à sa chambre.