1 members like this


Vues: 56 Created: Il ya 2 semaines Mis à jour: Il ya 2 semaines

Scénettes piquantes

Tu veux ou tu veux pas ?

A cette époque, Simon fréquentait avec une régularité modérée une salle de sport du quartier. Loin d'être un adepte du bodybuilding ou des activités physiques extrêmes, il appréciait néanmoins y dénouer ses muscles à l'occasion. Le sauna post-entraînement constituait d'ailleurs une récompense toujours bienvenue. L'établissement affichait complet en fin de journée et les week-ends - raison pour laquelle Simon, profitant d'un emploi du temps flexible, préférait s'y rendre l'après-midi. Les machines y étaient plus disponibles, et surtout, il pouvait s'entraîner sans subir ces regards insistants lui intimant de libérer l'appareil.

Ce fut un lundi qu'il croisa Florence pour la première fois. Une trentenaire aux cheveux châtains coupés au carré, dont les formes généreuses mais harmonieuses épousaient à la perfection ses maillots de sport colorés. Elle suivait assidûment deux séances de step hebdomadaires. Son simple passage captait irrésistiblement l'attention. Pourtant, une certaine réserve semblait l'isoler des autres membres, qu'elle ne saluait jamais.

Sauf que ce jour-là, Florence accrocha son collant à une vis saillante d'un tabouret.

« Mince ! Il est foutu maintenant ... »

Simon, intrigué, se permit une remarque :

« La piqûre a lâché ? »

« Pardon ? »

« Non, rien ... juste une mauvaise blague. Le matériel laisse parfois à désirer ici. »

« Pourquoi vous parler de piqûre ? »

« Je faisais allusion à la piqûre de votre collant. La couture, si vous préférez. »

« Ah d'accord ... »

La conversation en resta là, et Florence regagna son domicile. Mais la glace était brisée. Les semaines suivantes, leurs échanges se multiplièrent, jusqu'à cette fin d'après-midi où ils se retrouvèrent à la brasserie faisant face au club. Jusque-là, leurs discussions étaient restées superficielles. Simon, curieux, voulait enfin en savoir davantage.

« En réalité, je suis peintre à mes heures perdues ... »

« Et vous arrivez à en vivre ? »

« Je me débrouille. Quelques toiles vendues, des contrats en infographie, des affiches publicitaires ... J'ai un train de vie modeste, mais en contrepartie, je dispose d'un luxe rare : mon temps m'appartient. Et vous ? »

« Je travaille dans un atelier qui confectionne des costumes pour le théâtre et le cinéma. »

« Finalement, vous aussi, vous créez. »

« D'une certaine manière, oui. »

« Alors j'imagine que vous avez pu raccommoder vous-même l’accrcc à votre collant ? »

« Tout à fait. »

« Une vraie spécialiste des piqûres, alors. »

« Comment ça ? »

« N'est-ce pas le terme technique ? "Faire des piqûres" pour coudre ?

Si on veut ... »

« C'est amusant, ces points communs qu'on découvre. »

« Lesquels ? »

« Nous fréquentons le même club, nos métiers touchent à l'artistique ... et nous maîtrisons tous deux l'art de la piqûre ! »

« Attendez, vous pratiquez la couture vous aussi ? »

« Ah non, pas vraiment … »

« J’ai vraiment du mal à vos suivre ... »

Simon la regarda intensément, un sourire énigmatique aux lèvres :

« Laissez-moi vous faire une piqûre et vous comprendrez … »

« Quoi ?! Mais … vous êtes fou ?! »

Florence se leva brusquement :

- Je… Il faut que j’y aille !

Elle disparut pendant plusieurs jours, évitant le club. Quand elle finit par revenir, elle hésita avant d’aborder Simon, légèrement embarrassée :

« Je … Je voulais m’excuser pour l’autre fois. J’ai réagi de façon disproportionnée. Vous devez me trouver complètement ridicule. »

« Pas du tout. Ça peut arriver à n’importe qui. On a tous nos jours de stress. »

« Alors … vous ne m’en voulez pas ? »

« Mmm … Non. Mais à une condition. »

« Laquelle ? »

« Ce soir, je vous invite à dîner. »

« Oh … Eh bien, il y a pire comme punition ! »

« Alors, c’est entendu ? 20h, au Soleil de Chine ? »

« D’accord. J’adore leur cuisine, de toute façon. »

« Parfait. Je file, mais soyez ponctuelle … sinon vous aurez un gage ! »

« Oh … quel genre de gage ? »

« Vous verrez bien ! C’est une surprise … Alors à tout à l’heure ! »

Florence consacra des heures à sa préparation ce soir-là. Une demi-heure à vider sa penderie avant de se décider pour une longue robe noire aux broderies délicates. Son maquillage fut refait trois fois, sa coiffure jugée désastreuse, et pourtant – contre toute attente – elle fut prête à l’heure. Entre-temps, ses regards anxieux vers l’horloge n’avaient cessé de se multiplier.

Elle sauta dans sa voiture et fila vers le centre-ville. Malgré l’heure, la circulation resta clémente, et elle trouva même une place dans une ruelle proche du restaurant. Un coup d’œil à sa montre : elle était pile dans les temps. Elle ralentit alors le pas, feignant une nonchalance qu’elle était loin de ressentir.

Tout en marchant, son esprit tournait autour de cette fameuse menace de "gage". « De toute façon, je suis à l’heure, il n’osera rien exiger … » Pourtant, une petite voix insistante lui chuchotait : « Et si tu retardais juste un peu ? Juste assez pour qu’il te révèle son idée … » Elle ralentit encore, imaginant déjà l’excuse toute prête : « Ma montre a dû retarder … »

Lorsqu’elle poussa enfin la porte du Soleil de Chine, il était 20h04. Simon l’attendait, installé à une table discrète, abritée derrière un paravent. Son sourire s’illumina en la voyant.

« Je meurs de faim ! J’espère que vous êtes dans le même état ? »

« J’ai marché un peu … et oui, ça m’a ouvert l’appétit », admit-elle, soulagée de n’avoir à invoquer aucun retard.

Il lui tint la chaise le temps qu’elle s’installe et la complimenta sur sa tenue. Il ne pouvait faire moins après avoir apprécier la jolie vue qu’autorisait un décolleté qui mettait en valeur une poitrine ronde et généreuse.

Ils commandèrent deux menus dégustation ce qui avait l’avantage de ne pas avoir à choisir parmi des plats tous plus appétissants les uns que les autres. Le repas fut gai et délicieux. Ils parlèrent surtout d’eux-mêmes, apprenant à se connaître un peu mieux.

« Finalement ma première impression était la bonne. Vous êtes également une artiste dans votre profession. »

« N’exagérons pas. C’est vous l’artiste en tant que peintre. »

« Moi je barbouille et j’ai la chance d’en vivre ce qui n’est pas si fréquent. Mais vous, vous créez des vêtements qui sont portés par de grands acteurs. Ce doit être un monde fascinant. »

« Vous savez, en fait de monde fascinant, il se cantonne à mon atelier. Ce n’est pas moi qui vais à Paris présenter les modèles, ce sont les commerciaux. »

« Je pensais à quelque chose … ce n’est pas dangereux de manipuler des aiguilles toute la journée ? »

« Dangereux ? »

« Oui même en façon attention, on peut toujours se piquer par inadvertance … »

« Oh, bien sûr, ça arrive oui … »

« Souvent ? »

« Non heureusement … »

« Mais néanmoins ça vous est arrivé. »

« Oui à un moment ou à un autre on fait un faux mouvement et on se pique les doigts. »

« Ce doit être désagréable ... »

« Je … oui bien sûr, ça fait mal parfois … »

« Vous craignez les piqûres ? »

« Mais … pourquoi vous me demandez ça ? Tout le monde les craint. »

« Mais vous particulièrement ? »

« Mais enfin … »

« N’oubliez pas que je vous ai promis un gage si vous arriviez en retard. »

« Mais je n’étais pas vraiment en retard … »

« Ah, nous avions dit vingt précises. Il était au moins vingt heures cinq à votre arrivée. »

« En fait … j’ai eu du mal à me garer … et puis la circulation … »

« C’est fort possible mais vous étiez prévenue donc vous pouviez vous organiser en conséquence. »

« Et … quel est ce gage ? »

« Je vous le dirai tout à l’heure. »

Ils achevèrent leurs desserts dans un silence complice. Après avoir réglé l'addition, Simon proposa une marche nocturne. Les rues désertes amplifiaient le claquement de leurs pas sur le pavé humide.

« Alors ... ce fameux gage ? » demanda Florence, brisant enfin le silence.

Simon ralentit le pas avant de se tourner vers elle, son visage à moitié éclairé par un réverbère :

« Je pense qu'un petit rappel de notre accord s'impose. Une simple piqûre, comme promis. »

Florence sentit son pouls s'accélérer :

« Une piqûre ? Mais ... qu’est-ce que vous voulez dire exactement ? »

« J'ai tout le matériel nécessaire dans ma voiture », expliqua-t-il en désignant une silhouette métallique garée plus loin. « Nous pouvons aller chez moi, ou chez vous si vous préférez. Ce ne sera pas long. »

Son ton calme contrastait avec l'absurdité de la proposition. Florence recula instinctivement :

« Je ... je n'ai besoin d'aucune piqûre ! C'est une plaisanterie de mauvais goût ! »

Simon leva les mains en signe d'apaisement :

« Personne ne vous force. Vous avez simplement accepté les règles du jeu. »

« Mais je ne pouvais pas deviner qu'il s'agirait de ... ça ! »

"Pourtant, je vous en avais parlé au bar. Vous vous souvenez ? » Son sourire s'élargit légèrement. « A moins que ... vous n'ayez peur ? »

Florence sentit la colère lui monter aux joues :

« Ce n'est pas une question de peur, mais de bon sens ! »

« Si vous le dites. » Simon haussa les épaules avec une fausse nonchalance. "Dommage. Mais je n’insisterai pas. »

Durant tout cet échange, Simon n’avait pas quitté son regard, ce petit sourire énigmatique aux lèvres. Lorsqu’ils arrivèrent enfin près de sa voiture, Florence se raidit.

« Nous y voilà … », murmura-t-il. « Alors, on se voit demain au club ? »

Elle ne répondit pas. D’un geste brusque, elle ouvrit la portière, s’installa au volant et démarra sans un regard en arrière, laissant Simon planté sur le trottoir, son sourire s’effaçant lentement dans le rétroviseur.

La semaine qui suivit fut un cauchemar.

Florence errait dans ses pensées, incapable de chasser cette soirée de son esprit. A l’atelier, ses doigts habituellement si précis trébuchaient sur les coutures. Une manche mal assemblée, une doublure mal ajustée … Les remarques cinglantes de sa responsable résonnaient comme des reproches qu’elle s’adressait à elle-même.

Et surtout, elle n’alla pas au club.

Oui, Simon avait raison. Elle avait peur. Mais aussi pourquoi s’acharnait-il à lui parler de piqûres tout le temps ? Pourquoi insister ainsi ? Lui proposer d’aller chez elle, comme si c’était une évidence … Comme si elle allait accepter sans sourciller qu’un quasi-inconnu lui injecte Dieu sait quoi.

Pourtant, plus elle essayait de l’oublier, plus cette idée la hantait. Elle voyait ce sourire en travaillant, l’entendait dans le crissement des aiguilles sur le tissu. « Une simple piqûre … »

C’était ridicule. Alors pourquoi ne parvenait-elle pas à s’en débarrasser ?

Le vendredi arriva enfin. Florence s’était promis un week-end de repos pour reprendre pied, mais cette nuit-là, le sommeil la fuyait. Allongée dans l’obscurité, elle fixait le plafond, les paupières lourdes mais l’esprit vibrant d’une agitation sourde.

La journée s’était écoulée dans un brouillard. Rien ne parvenait à captiver son attention – ni son livre entamé, ni la série qu’elle tentait de suivre, pas même le thé qui refroidissait entre ses mains. Plus elle luttait pour chasser ces pensées, plus les événements de cette soirée revenaient, tenaces, comme une mélodie obsédante.

A 21h, épuisée, elle se glissa sous les draps, espérant rattraper les heures perdues. En vain. Les minutes s’étiraient, son esprit tournait en boucle. Pourquoi avait-il insisté ? Que cachait vraiment ce "gage" ?

Soudain, presque malgré elle, ses doigts composèrent un numéro. La sonnerie retentit, déchirant le silence de sa chambre.

« Allô ? »

La voix de Simon, empreinte de surprise, résonna dans l’obscurité.

« Simon ? Sa propre voix lui parut étranglée. »

« Oui … Florence ? »

Un silence. Puis, dans un souffle :

« Je … je ne vous dérange pas ? »

« Pas du tout. Je m’inquiétais justement de ne pas vous voir au club cette semaine. »

Elle perçut une note de sincérité dans sa voix qui la fit hésiter. Pourtant, les mots s’échappèrent avant qu’elle ne puisse les retenir :

« Je n’arrive pas à dormir. Cette semaine a été … difficile. Un frisson la parcourut. J’ai besoin de … de compagnie. »

A l’autre bout du fil, un léger silence. Puis :

« J’arrive dans un quart d’heure ... »

« Mais s’il vous plaît, ne me parlez plus de … »

Le déclic de la coupure sonore la laissa pétrifiée. Pourquoi avait-elle appelé ? C'était absurde. Elle, qui s'était enfuie, le suppliait maintenant de venir ? Les mains tremblantes, elle se précipita sous un jet d'eau glacée qui la fit frissonner mais clarifia légèrement ses pensées.

Vite, elle enfila son pyjama en soie - celui qu'elle réservait pour les jours où elle avait besoin de réconfort - et noua sa robe de chambre trop serrée autour de sa taille. La sonnette retentit alors qu'elle se passait nerveusement les doigts dans les cheveux.

Un. Deux. Trois secondes de paralysie.

La sonnerie vibra à nouveau, patiente mais insistante. Ses pieds nus glissèrent sur le parquet froid jusqu'à la porte.

« J'espère ne pas avoir interrompu votre sommeil ? » Simon souriait, les cheveux légèrement ébouriffés par le vent nocturne.

« Non, je ... qu’est-ce que vous cachez dans votre dos ?»

« Comme si vous ne le saviez pas ! »

« Mais non… comment je pourrais … »

Simon fit glisser lentement la trousse de cuir noir dans son champ de vision. Le cuir usé brillait faiblement sous la lumière tamisée.

« Votre gage ! », murmura-t-il, la voix veloutée.

Florence recula d'un pas, les mains agrippées au cadre de la porte. « C'est ... quoi exactement ? »

« Ma trousse de soins, bien sûr. »

« Nooon ! Je ne veux pas ! »

« Allons calmez-vous. Bien sûr que vous le voulez mais vous n’osez simplement pas vous l’avouer. Vous voulez une preuve ? Alors allez-y, fermez-moi la porte au nez. Sinon je prendrai cela pour une acceptation ... »

Elle hésita, secouant faiblement la tête en signe de dénégation, tout en s'écartant pour le laisser entrer. Simon passa le seuil, victorieux.

Le salon chaleureux, avec son canapé défraîchi et la petite table basse en bois, semblait soudain trop intime. Il déposa la trousse avec un claquement sec.

« Disposez-vous d'une armoire à pharmacie ? » demanda-t-il en commençant à défaire la fermeture.

« Oui, bien sûr ... »

« Coton ? Désinfectant ? »

Florence opina, immobile.

« Et bien … », il leva les yeux vers elle, un défi dans le regard, « Allez les chercher ? »

Pendant qu'elle s'éclipsait, Simon ouvrit méthodiquement la trousse, alignant sur la table des instruments qui scintillèrent sous la lampe. Quand Florence revint, blottie dans l'embrasure, il ne se retourna pas tout de suite.

« Vous avez trouvé ? » demanda-t-il enfin, les mains suspendues au-dessus du mystérieux attirail.

Florence acquiesça d'un mouvement à peine perceptible. Ses doigts tremblaient légèrement lorsqu'elle déposa le coton et le désinfectant sur la table, comme si ces objets banals prenaient soudain une dimension menaçante. Elle se figea ensuite, le souffle court, observant chaque geste de Simon avec une intensité presque douloureuse.

Les mains de Simon brisèrent l'ampoule de verre avec une précision chirurgicale. Le léger clic résonna étrangement dans le silence de l'appartement.

« Rien que du sérum physiologique », murmura-t-il en aspirant le liquide limpide dans la seringue. « Totalement inoffensif, je vous l'assure. »

La lumière accrocha l'aiguille lorsque Simon la pointa vers le plafond, expulsant une goutte cristalline. Florence ne put s'empêcher de suivre des yeux ce minuscule arc-en-ciel liquide.

« Juste cinq millilitres », précisa-t-il en déposant délicatement la seringue. Son regard se posa alors sur elle, à la fois doux et insistant. « Maintenant... cette robe de chambre. Elle pourrait nous compliquer la tâche. »

Un silence s'installa, chargé de tous les non-dits. Florence sentit son cœur battre à se rompre sous le tissu de son pyjama, tandis que la main de Simon restait suspendue près de la seringue, immobile, comme pour lui laisser le temps...

Le temps de refuser. Ou d'accepter.

Florence sentit un étrange vertige l'envahir. Une partie d'elle-même protestait violemment, pourtant ses doigts dénouèrent machinalement la ceinture de sa robe de chambre, qui glissa en un bruissement soyeux à ses pieds. Simon se leva avec une lenteur calculée.

« Une injection intramusculaire, ce sera parfait », murmura-t-il, caressant presque ces mots médicaux.

Elle demeurait pétrifiée, secouant faiblement la tête dans un déni silencieux. Ses pupilles dilatées trahissaient un mélange de peur et de fascination.

« Ne craignez rien ... » Simon s'approchait, son assurance irradiant comme une chaleur physique. Sa main se posa sur son épaule avec une douceur trompeuse, la guidant vers le canapé.

Les doigts de Simon glissèrent sous l'élastique du pyjama avec une lenteur exaspérante. Le tissu descendit centimètre par centimètre, révélant la peau pâle de ses hanches qui frémissait au contact de l'air. Quand ses fesses fermes et rondes apparurent, parcourues de frissons incontrôlables, Simon laissa échapper un souffle :

« Je le savais ... »

D'une main ferme maintenant Florence, il saisit la compresse imbibée. Le frottement circulaire, d'abord doux puis plus appuyé, fit rosir la chair sensible. Florence sentit son propre corps réagir malgré elle - la peau qui s'échauffait, les muscles qui se contractaient sous cette attention méthodique.

Alors qu'elle aperçut dans son champ de vision périphérique la seringue scintillante que Simon élevait vers la lumière, un sursaut de panique la fit se tordre :

« Non ! je ... »

La main de Simon se fit plus ferme sur son épaule. « Un tout petit peu de courage ... » chuchota-t-il, tandis que l'aiguille s'approchait inexorablement de sa peau rougie, prête à pénétrer sa chair tendue ...

Florence se mit à reculer lentement en agitant la tête alors que Simon s’approchait doucement sans la brusquer.

- Non … je ne veux pas…

- Bien sûr que vous le voulez … Soyez franche avec vous-même…

Florence reculait pas à pas, secouant la tête en un mouvement de dénégation continue, tandis que Simon avançait avec une détermination tranquille. Chaque pas en arrière la rapprochait inexorablement du mur.

« Non ... je ne veux pas », murmura-t-elle d'une voix brisée.

« Mais si, vous le voulez », chuchota Simon en approchant, "regardez comme votre corps répond déjà..."

Son dos heurta soudain la cloison. Pris au piège dans l'angle de la pièce, un filet de larmes silencieuses coula sur ses joues. Elle sentit les mains de Simon la retourner avec une douceur implacable, son front maintenant pressé contre le papier peint frais.

La pointe glacée de l'aiguille effleura sa peau dans un contact ambigu. Florence tressaillit, ses muscles se tendant dans une contradiction parfaite - à la fois pour fuir et pour s'offrir. Le mur contre son torse lui volait toute échappatoire, ne laissant que la sensation aiguë de cette menace délicieuse.

« La première piqûre est toujours un souvenir inoubliable », murmura Simon tandis que l'aiguille dansait sur sa peau sans pénétrer, traçant des frissons dans son sillage. Chaque pseudo-piqûre était une torture exquise, laissant sa chair frémir d'anticipation.

« La morsure de l’aiguille n’est jamais cruelle ... plutôt indiscrète car elle s’insinue dans des zones normalement inaccessibles … », continua-t-il, la pointe métallique dessinant maintenant des cercles concentriques. Florence sentait son souffle se précipiter, son corps devenant paradoxalement plus tendu et plus mou à la fois.

Un cri étouffé s'échappa des lèvres de Florence lorsque la pointe d'acier traversa sa peau. Elle sentit chaque millimètre de l'aiguille s'enfoncer dans sa chair avec une précision chirurgicale, comme si le temps s'était dilaté : un craquement, puis un autre craquement, puis un autre un craquement ...

Les strates de son épiderme semblaient émettre des sons imaginaires mais terriblement réels dans son esprit. La progression implacable du métal froid à travers ses tissus musculaires déclenchait une tempête sensorielle - moins une douleur qu'une violation intense, intime.

« Arrêtez ... », supplia-t-elle d'une voix rauque, les ongles griffant le mur. Son corps se cambrait dans une paradoxale tentative d'échapper à cette invasion tout en l'accentuant. La sensation de l'aiguille atteignant des profondeurs insoupçonnées de sa chair la plongeait dans un état second, entre terreur et fascination.

Simon maintenait une pression constante, inébranlable. « nous y sommes presque », murmura-t-il, observant avec une attention presque scientifique la façon dont ses muscles se contractaient autour de l'intrus métallique.

« Et maintenant ... le coup de grâce ... »

D'un geste vif et précis, Simon enfonça brutalement le piston. Le liquide jaillit sous pression dans les tissus profonds, provoquant une explosion de sensations contradictoires. Florence poussa un gémissement prolongé, son corps tout entier secoué de spasmes incontrôlables avant de s'effondrer sur le sol comme une poupée de chiffon.

Ce fut comme des pincements intenses, qui semblaient se propager en vagues concentriques. Puis, progressivement, la sensation se transforma en une chaleur envahissante, presque enveloppante.

Simon avait retiré l'aiguille avec adresse, anticipant sa chute. Il la releva avec une force surprenante, ses mains fermes la guidant vers le canapé où elle s'affala, haletante.

« Fascinant, n'est-ce pas ? » murmura-t-il en observant ses réactions avec une curiosité quasi scientifique.

Florence, les paumes moites plaquées contre le tissu du canapé, sentait encore l'écho de l'aiguille dans sa chair. Mais au-delà de la douleur résiduelle, une étrange lucidité l'envahissait. Les murs de l'appartement semblaient plus nets, les sons plus distincts, comme si un voile avait été levé.

Elle leva vers Simon un regard où se mêlaient effroi et gratitude confuse.

Florence sut que sa vie ne serait plus jamais la même ...

(NB : c'est un texte ancien, amélioré stylistiquement grâce à l'IA.)