Les tribulations de François
François fume
C’était une chaude après-midi d’été dans la petite maison de campagne où François, un garçon de dix-huit ans au tempérament espiègle, vivait avec sa mère, Claire. La brise légère agitait les rideaux de lin à la fenêtre de la cuisine, et l’odeur des roses du jardin flottait dans l’air. François, croyant sa mère occupée à l’étage, s’était glissé derrière la remise, une cigarette volée à son cousin entre les doigts. Il tira une bouffée maladroite, toussant légèrement, pensant qu’il avait l’air d’un rebelle de cinéma. Mais son petit moment de gloire fut de courte durée.
Claire, qui étendait le linge dans la cour, sentit une odeur suspecte portée par le vent. Ses sourcils se froncèrent, et son instinct maternel, affûté par des années à élever un fils audacieux, l’alerta immédiatement. Elle contourna la maison en silence, ses pas feutrés sur l’herbe, et surprit François, cigarette au bec, enveloppé d’un nuage de fumée grisâtre. « FRANÇOIS ! » Sa voix claqua comme un coup de tonnerre, faisant sursauter le garçon, qui laissa tomber sa cigarette dans l’herbe.
« Maman, je… je peux expliquer ! » balbutia-t-il, ses joues s’empourprant sous le regard fulminant de Claire. Mais elle n’était pas d’humeur à écouter ses excuses. Ses yeux lançaient des éclairs, et sa mâchoire serrée trahissait une colère contenue. « Fumer ? À ton âge ? Tu te crois malin, hein ? » dit-elle, sa voix tremblante d’indignation. Elle l’attrapa par le poignet, ses doigts fermes comme un étau, et l’entraîna à l’intérieur de la maison, ignorant ses protestations.
Dans le salon, où trônait une vieille table en chêne et un canapé usé, l’atmosphère devint lourde. Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, projetant des ombres dansantes sur le parquet ciré. Claire pointa un doigt autoritaire vers François. « Baisse ton pantalon, tout de suite ! » ordonna-t-elle, son ton ne laissant aucune place à la discussion. François, mortifié, sentit son visage brûler de honte. Il hésita un instant, mais un regard sévère de sa mère le convainquit d’obéir. Le pantalon glissa à ses chevilles, et Claire, s’asseyant sur une chaise en bois, l’attira sur ses genoux avec une force surprenante pour une femme de sa stature.
La fessée commença sans délai. Les claques, précises et rythmées, résonnaient dans la pièce silencieuse, ponctuées par les gémissements étouffés de François. Sa mère, bien que furieuse, gardait un contrôle implacable, chaque coup visant à faire passer un message. Les fesses de François virèrent rapidement au rose, puis à un rouge vif, tandis qu’il serrait les poings, luttant pour retenir ses larmes. La douleur cuisante était amplifiée par l’humiliation d’être puni comme un enfant.
Mais, à la surprise de François, la fessée s’arrêta abruptement. Il releva la tête, un mélange de soulagement et de confusion dans les yeux. Était-ce fini ? Avait-il échappé au pire ? « Ne bouge pas, » dit Claire d’une voix glaciale, brisant ses espoirs. « Penche-toi sur la table, maintenant. » Le ton était si ferme que François, le cœur battant à tout rompre, s’exécuta sans un mot. Il posa ses mains tremblantes sur le bois frais de la table, son estomac noué par l’appréhension.
Claire se leva et se dirigea vers l’armoire du couloir, un meuble ancien qui grinçait à chaque ouverture. François entendit le cliquetis familier et redouté du loquet, suivi d’un froissement sinistre. Sa mère revint, tenant dans ses mains le martinet, un vieil instrument de cuir aux lanières usées mais toujours intimidantes. François déglutit péniblement, ses souvenirs d’enfance refaisant surface. Ce martinet, relique d’une discipline d’un autre temps, n’était sorti que pour les fautes graves.
« Tu savais que fumer était interdit, François, » dit Claire, sa voix plus calme mais lourde de déception. « Tu vas comprendre pourquoi. » Les premières lanières s’abattirent avec un claquement sec, laissant des marques cuisantes sur la peau déjà sensible de François. Chaque coup était mesuré, mais la morsure du cuir était implacable. François serra les dents, ses doigts agrippant le bord de la table, tandis que les larmes qu’il avait retenues commencèrent à couler. La punition, bien que brève – à peine une douzaine de coups –, sembla durer une éternité.
Quand ce fut fini, Claire posa le martinet sur la table avec un bruit sourd. Elle croisa les bras, observant son fils qui se redressait lentement, le visage rouge et les yeux humides. « Que ça te serve de leçon, » dit-elle, sa voix mêlant fermeté et une pointe d’affection. « La prochaine fois, ce sera bien pire. Et ne t’avise pas de retoucher à une cigarette. » François hocha la tête, incapable de croiser son regard. Il remonta son pantalon en silence, la douleur lancinante lui rappelant sa faute à chaque mouvement.
Alors que le soleil se couchait, baignant la pièce d’une lueur orangée, François, penaud, jura intérieurement de ne plus jamais défier sa mère. Dans la cuisine, Claire prépara le dîner, l’air plus calme, mais son regard vigilant restait fixé sur son fils. La leçon, elle le savait, était gravée dans son esprit – du moins, pour un temps.