Vues: 325 Created: 2016.11.03 Mis à jour: 2016.11.03

Eudes et Johann

Chapitre 14

Cela me rassura de voir que ces questions portaient sur mon sexe et non pas sur des sujets philosophiques généraux car je détestais écrire des dissertations. Je relus la première question :

Quels devoirs as-tu envers ton propre pénis ?

Je réfléchis quelques minutes, je sentis de nouveau l’entrave entre mes jambes et je commençai à écrire en faisant beaucoup de ratures.

Je dois le décalotter tous les jours pour le nettoyer, vérifier qu’il n’ait pas de maladies, tâter mes testicules.

On aurait dit les conseils que ma mère me donnait quand je prenais mon bain, non ce n’est pas cela qu’ils voulaient. Je biffai ce que je venais d’écrire.

Je dois l’aimer.

C’était déjà mieux.

Je dois surtout l’utiliser le plus souvent possible.

Encore mieux, j’étais sûr d’avoir trouvé la bonne réponse :

Je dois avoir une érection et une éjaculation au moins une fois par jour afin qu’il ne s’ankylose pas. Heureusement que je ne suis pas catholique et que je ne dois pas déposer ma semence dans le vase prévu à cet effet.

Je biffai la dernière phrase, il y avait certainement des Maçons catholiques. Je me demandai comment ils s’arrangeaient avec leur confesseur.

Je passai à la deuxième question :

Quels devoirs as-tu envers le pénis de ton ami ?

Je ne mis pas longtemps avant de trouver la réponse, la Bible m’inspira : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Je dois aimer le pénis de mon ami comme j’aime le mien.

Ce n’était pas si compliqué que ça. Je terminai par la troisième question :

Quels devoirs auras-tu envers les pénis des autres Maçons de la Loge ?

Mon père m’avait parlé du respect que les Maçons devaient les uns aux autres.

Je dois les accepter tous : beaux ou vilains, longs ou courts, minces ou épais, faibles ou forts.

J’eus de nouveau un début d’érection bien vite stoppé en repensant aux étudiants du pensionnat que j’avais vus nus aux bains d’Hofwil. Mon père m’avait dit quelques jours avant qu’il avait invité un professeur étranger très connu pour une série de conférences dans cette école et il m’avait proposé d’aller l’écouter avec Johann. J’avais bien sûr accepté. Je me réjouissais déjà de revoir les étudiants, comme je me réjouissais de voir les Maçons dans la cave.

Je devais encore finir mon initiation et rédiger mes dernières volontés, moins réjouissant. Mon sexe se recroquevilla. Je réfléchis à nouveau pendant de longues minutes et j’écrivis :

Je désire que Johann soit enterré dans la même tombe que moi afin que nous soyons unis pour l’éternité.

J’allais poser un problème à mes descendants : oseraient-ils mettre le nom de Johann sur la tombe ou resterait-il anonyme ?

J’avais terminé mon testament, il ne me restait plus qu’à attendre la suite. Je regardai à nouveau tous les objets du cabinet de réflexion, je n’arrivai pas à en déterminer la signification. Je bâillai et posai ma tête sur mon bras. Je m’endormis.

Je rêvais que j’étais en train de sodomiser Johann lorsqu’une douleur me réveilla. Mon pénis voulait de nouveau prendre ses aises et était bloqué. Jean se tenait derrière moi, il me dit :

— Ce n’est pas comme ça que nous imaginons une réflexion dans ce cabinet. As-tu au moins écrit ton testament ?

Je le lui tendis, il le parcourut :

— Parfait, dit-il, je le lirai aux autres Maçons.

— Euh, est-ce vraiment nécessaire ?

— Oui, ça les amusera, particulièrement les passages que tu as biffés. Je vais te bander à nouveau les yeux.

Il m’invita ensuite à me lever.

— Je vais t’enlever la cage, tu aurais pu le faire toi-même, elle n’est pas fermée à clef.

Quel soulagement, si j’avais su plus vite… Jean me passa une étoffe mouillée sur le sexe pour le soulager.

— Je vais te donner la boisson de l’oubli maintenant.

Il mit un verre dans ma main, je le portai à ma bouche et en bus son contenu. C’était une infusion très douce, sucrée au miel. Je sentis une chaleur se répandre dans tout mon corps, en particulier entre mes jambes. Cette boisson devait aussi contenir un aphrodisiaque. Jean reprit mon verre.

— C’était pour te faire oublier les tourments de la cage et du cabinet de réflexion et faire renaître ton membre à la vie. Es-tu prêt pour affronter la suite des épreuves ?

— Euh, oui, vais-je aussi avoir un tablier pour cacher ma nudité ?

— C’est un peu tôt, tu n’es qu’un Apprenti.

Jean me passa une chaîne au cou, sur la gauche de celle-ci était attaché un compas dont la pointe me grattait le sein. Il entoura mon scrotum au-dessus des testicules avec l’autre bout de la chaîne, laissant toutefois mon pénis libre. Il déclara ensuite :

Quand la vertu et la justice sèment le Grand Sentier d’honneurs, alors la terre est comme l’empire céleste et les mortels sont les égaux des dieux. Ton épreuve commence.

Comments

Woyzeck Il ya 7 ans  
arthur Il ya 7 ans