Vues: 291 Created: 2016.11.04 Mis à jour: 2016.11.04

Eudes et Johann

Chapitre 15

Ce chapitre contient des scènes insoutenables qui pourraient choquer les plus sensibles d’entres vous. L’auteur décline toute responsabilité si vous le lisez quand même.

Je devais avoir l’air ridicule avec cette chaîne autour de mon cou et de mes bourses. Elle ne me faisait pas mal, elle m’excitait même, j’avais un début d’érection.

— Monsieur le Vicomte, ne pensez plus à votre nudité. Que votre pénis soit au repos ou dressé n’a aucune importance, personne ne s’en inquiétera.

Je n’en étais pas si sûr que ça. Jean me vouvoyait de nouveau, je supposai que cela faisait partie du rituel. Nous sortîmes du cabinet de réflexion, Jean m’avertit :

— Nous allons passer par une porte très basse, baissez-vous.

Je me baissai, mon front heurta quelque chose.

— Plus bas, me dit Jean.

Je me pliai en deux, mes cheveux frôlèrent le haut du chambranle. J’appris plus tard que j’avais en fait dû passer sous une épée tenue par le Grand Expert. Nous devions être dans le Temple, j’en avais l’intuition. Les autres Maçons devaient m’observer, passant en revue chaque détail de mon corps. Quelqu’un lut un texte m’enjoignant de ne jamais révéler à quiconque ce que j’allais voir et entendre. Jean me demanda de jurer de respecter ce serment et ce fut d’une voix faible que je le fis. Mon testament philosophique fut porté à la connaissance de l'assemblée. Jean me prit ensuite par le bras et nous quittâmes le Temple.

— Monsieur le Vicomte, me dit-il, nous allons parcourir un couloir étroit.

Je progressai lentement. Soudain un bruit qui résonna me fit sursauter, d’autres allaient suivre : bruits de chaînes, bruit de métaux qu’on entrechoque. Je fus aspergé d’eau plusieurs fois.

Le chemin se mit à descendre dans un creux rempli d’eau, j’en eus bientôt jusqu’au cou. Je n’eus plus pied et je dus nager pour respirer. Le couloir remonta. Jean me sécha.

— Très bien mon élève, c’était l’épreuve de l’eau. Pour la suite appuyez les mains contre les parois pour garder votre équilibre.

Le couloir suivant me parut normal, il y avait toujours les bruits stridents. Le chemin monta, je me tins aux murs, redoutant une surprise qui arriva effectivement, je vacillai, le sol se déroba sous mes pieds. Ce n’était qu’une planche à bascule et je pus redescendre de l’autre côté. Encore deux planches du même type et ce fut fini.

— Bravo mon ami, me dit le Grand Expert, c’était l’épreuve de l’air.

Ce n’était pas si terrible que ça jusqu’à présent. Je pensai que nous étions de nouveau dans le Temple. Quelqu’un me prit le bras gauche et le tendit en avant. Je sentis une forte chaleur sous ma main, par trois fois. Ce devait être la flamme d’une bougie. Ensuite, une brûlure sur l’avant-bras me fit presque crier, c’était goutte de cire chaude qu’on avait laissé tomber, remplaçant symboliquement une marque au fer rouge.

— L’épreuve du feu, me dit Jean. L’as-tu bien supportée, mon ami ?

— Oui, répondis-je.

— Es-tu prêt à la refaire ?

— Oui, pourquoi deux fois ?

— Notre Rite le prévoit si l’Apprenti est d’accord.

— Je suis d’accord.

Ce ne fut pas au bras cette fois, mais au pénis. Quelqu’un le prit dans sa main, le décalotta et je sentis par trois fois la flamme sous mon gland, puis la goutte de cire chaude.

— Nous arrivons bientôt au bout, continua Jean, voici la dernière épreuve, celle du sang. Nous allons sceller ton testament philosophique avec ton sang.

Le Grand Expert décrocha le compas de mon sein gauche. Comme je m’y attendais, il prit à nouveau mon pénis dans sa main et le piqua avec le compas.

Il me demanda ensuite de me coucher sur le sol, me fit écarter légèrement les jambes puis enleva la chaîne qui m’entravait. J’entendis des cliquetis de fer qui se rapprochaient. Jean m’ôta alors le bandeau. Tous les Maçons étaient en cercle autour de moi, leur épée pointée sur mon sexe. Ils étaient nus, à l’exception des tabliers et des sautoirs. Je découvris en même temps l’intérieur du Temple avec ses multiples décorations symboliques.

Les Maçons retirèrent leurs épées et Jean m’invita à me lever. Il me donna un poignard que je dus pointer sur mon coeur. Quelqu’un récita un serment et je dus à nouveau jurer de le respecter. On me présenta ensuite les outils : équerre, compas et règle. Je les touchai, puis le Grand Expert se livra à de savantes mesures de mon sexe avec ceux-ci, dictant les résultats à haute voix.

Le Grand Expert prit ensuite mon testament philosophique, le mit au bout d’un glaive et le brûla, puis déposa les cendres dans une enveloppe qu’il posa sur un autel, à côté d’une rose rouge. Il finit par me donner l’accolade en me disant :

— Bienvenue mon Frère, tu as brillamment réussi toutes les épreuves.

Tous les Frères enlevèrent alors leurs tabliers et me donnèrent l’accolade en se présentant par leur surnom. J’en connaissais quelques-uns, très peu. Ce fut avec mon précepteur que ce fut le plus gênant. Il avait l’air aussi emprunté que moi. Les Maçons sortirent ensuite pour aller dans la cave. Jean me dit de rester, il voulait encore me rendre mes habits. Mon père vint vers moi et me demanda :

— Tu te sens bien, Eudes ?

— Un peu secoué, mais ça ira. L’épreuve du feu m’a le plus impressionné.

— Je dois te dire que c’est la première fois que nous accueillons quelqu’un de si jeune que toi. Penses-tu que Johann doive aussi être initié ?

— J’ai survécu, il est plus fort que moi, il survivra aussi.

— Tu le verras tout à l’heure, il sera là en tant qu’invité ce soir, mais ne lui dis rien, tu as prêté serment.

— Compte sur moi.

Toutes ces épreuves sont authentiques, sauf que l’Apprenti n’est pas entièrement nu, il a seulement le bras gauche, le sein gauche et le genou droit dénudés, le pénis n’est pas touché. L’immersion dans l’eau est aussi une invention de ma part.

Comments

clyso Il ya 7 ans