Vues: 274 Created: 2016.11.06 Mis à jour: 2016.11.06

Eudes et Johann

Chapitre 18

Je m’agenouillai et écartai les fesses de Johann. Jean me tendit de l’onguent et j’en mis beaucoup car je ne voulais pas que mon ami eût mal. J’introduisis mon doigt, ce n’était évidemment pas la première fois que je le faisais, mais, au lieu de penser au plaisir, j’essayai plutôt de me concentrer sur l’anatomie, de trouver la prostate. Je sentis même un os. Une fois mon exploration terminée, Jean me nettoya le doigt. Il me tendit ensuite un instrument. On pouvait l’enfoncer dans le rectum, puis le dilater afin d’agrandir l’ouverture. J’essayai de faire tout ceci le plus délicatement possible. Le Grand Expert prit ensuite la chandelle et éclaira l’intérieur. Je pus alors voir l’endroit où se trouvait d’habitude mon pénis. Ce fut une expérience intéressante que de découvrir le corps de Johann et de me familiariser avec cet organe. Johann bandait toujours. Je me demandai comment nous allions lui mettre la cage de chasteté.

— Tout est bon de ce côté-là aussi, dit Jean.

Il me fit signe pour m’indiquer que ce n’était pas possible de mettre la cage, cela ne me dérangea pas d’éviter cette épreuve pénible à Johann. Je finis de le déshabiller et le conduisis dans le cabinet de réflexion où nous le laissâmes après lui avoir enlevé le bandeau. Nous fermâmes la porte et entrâmes dans le temple.

Jean m’expliqua la signification de tous les symboles. Il me montra ensuite les deux couloirs que Johann allait devoir traverser. J’allais être chargé de faire les bruits avec des morceaux de métal attachés à un chevalet. Jean remplit le bassin d’eau, pas trop puisque mon amant ne savait pas nager. Nous nous rendîmes ensuite dans la cave pour nous rhabiller et boire un verre de jus de raisin.

— As-tu des questions à me poser ? me demanda le Grand Expert.

— J’en aurais beaucoup. Pourquoi cette humiliation avant l’initiation ? Est-il vraiment nécessaire de faire une inspection si détaillée ?

— Oui, pour éviter la contagion, les maladies se transmettent d’un homme à un l’autre très facilement. Tu as certainement entendu parler des épidémies de peste. Des médecins redoutent l’apparition d’autres maladies qui pourraient aussi se répandre parmi nous. Si je vois quelque chose de suspect, nous renonçons à la cérémonie et je fais examiner le candidat. Et je fais parfois des contrôles à l’improviste, même pour les Maîtres.

— Et la cage de chasteté ?

— Elle ne sert à rien, en effet, c’est l’un de mes caprices. Tu liras les livres de Donatien Alphonse François de Sade qui se trouvent ici, ils ne sont pas consacrés à l’amour entre les hommes, nous avons fait une exception.

— Je peux te poser une question personnelle ?

— Oui, je me réserve le droit de ne pas te répondre. Et tout ce que je te dis reste entre nous, n’en parle même pas à ton ami.

— D’accord. As-tu été l’amant de mon père ?

— Non, par contre j’ai été l’amant de ta mère pendant quelques temps.

— De ma mère ? Je croyais que tu n’aimais que les hommes.

— J’aime les deux, hommes et femmes, ça existe aussi.

J’étais très étonné. Jean remarqua mon trouble et rajouta :

— Elle avait de gros besoins et ton père la délaissait. Nous nous retrouvions dans le pavillon de chasse, je t’ai aussi prêté la clef il y a quelques jours, je suppose que tu l’as utilisée. J’ai retrouvé un drap avec du sang. J’espère que ce n’est pas l’un de vous deux qui a été blessé lors de la première fois.

— Non, répondis-je en riant, ne t’inquiète pas, ce n’était qu’une mise en scène pour ma mère, pour qu’elle croie que j’étais avec une fille. Connaît-elle l’existence de la cave ?

— Oui, elle la connaît. Elle n’a jamais voulu la visiter.

— Y a-t-il des liens entre le pensionnat et la Loge ?

— Non, le vrai chef de la Loge c’est moi et tu as aussi rencontré le directeur du pensionnat. Ton père fixe les règles séparément et nous devons les respecter. Je sais que la discipline au pensionnat est très sévère, mais je n’y suis jamais allé. Aucun étudiant n’est jamais venu ici, ce n’est pas un réservoir de chair fraîche. Nous payons des prostitués, je t’assure que la sélection est très sévère. Je me charge personnellement de les « essayer ».

— N’est-ce pas contraire à l’esprit de la Franc-Maçonnerie ?

— La Franc-Maçonnerie n’est qu’une couverture. Nous ne faisons aucun Rite en dehors de l’initiation. Nous pouvons tout aussi bien refaire le monde autour de cette table que déguisés dans le Temple.

Je restai silencieux quelques minutes, puis je demandai :

— Je me pose une question : je suis jeune et je suis déjà tombé amoureux de mon premier amant. J’aurais cependant envie de faire des découvertes, en particulier avec les Frères ici. Je désire également lui rester fidèle. Comment faire ?

— Tu es amoureux, certes, mais ce n’est pas sûr que ce soit pour la vie. Tu es très jeune comme tu l’as dit. Je pense que le plus simple est de se fixer des limites. Qu’êtes-vous prêts à faire avec d’autres et qu’est-ce qui est tabou ? Les limites pourront évoluer avec le temps. Et si vous faites ces découvertes ensemble ce sera plus simple. Par la suite vous pourrez vous faire confiance et aller seuls.

Je n’avais plus d’autres questions. Je proposai à Jean de ne pas attendre dans la cave. Je me rendis seul dans le bureau de mon père pour découvrir quelques bouquins du divin marquis. Je fus vite lassé. Je pris ensuite deux autres livres intitulés : Des différentes positions utilisées par les invertis, 42 planches illustrées, manuel pratique à l’usage des confesseurs afin de déterminer la gravité des péchés de sodomie., par l’abbé Cédaire, paru aux Éditions du Vatican en 1787. Il avait aussi écrit : Des différentes méthodes de masturbation utilisées par les puceaux, 22 planches illustrées, manuel pratique à l’usage des confesseurs afin de déterminer la gravité des péchés d’onanisme.

Je repensai à Johann et je bandai. Je libérai mon pénis et le caressai légèrement. Je ne m’étais plus branlé depuis qu’il avait débarqué dans ma vie, alors que je le faisais chaque jour avant mon anniversaire. Je renonçai à éjaculer car je voulais être en forme pour la soirée, et je venais d’apprendre que c’était un péché. Dommage pour l’abbé Cédaire, je n’étais pas catholique.

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clyso Il ya 7 ans