Vues: 274 Created: 2016.11.08 Mis à jour: 2016.11.08

Eudes et Johann

Chapitre 20

Le Grand Expert resta silencieux quelques instants, nous devions tous reprendre nos esprits, puis il demanda à Johann de se coucher sur le sol. Je le pris par la main et l’aidai. Jean me tendit un mouchoir en soie, je nettoyai le pénis du nouvel Apprenti et également le parquet. J’ôtai la chaîne qui reliait son cou à ses couilles, je les massai légèrement pour les détendre. Les Maçons prirent leurs épées et les pointèrent sur le pénis de mon ami, je lui ôtai le bandeau. Le reste de l’initiation se déroula comme la mienne et le grand Expert prononça la formule rituelle:

— Bienvenue mon Frère, tu as brillamment réussi toutes les épreuves.

Après les accolades, les Maçons sortirent pour se rendre dans la cave. Je restai auprès de Johann et lui demandai :

— Tu te sens bien, Johann ?

— Très bien, j’ai trouvé très amusant.

— Tu sais, moi il ne m’ont pas branlé. Je dois dire que je ne bandais pas comme toi.

— Je suis insatiable.

Ce soir-là, nous restâmes jusqu’à la fin de la réunion, nous ne nous mêlâmes pas aux autres, nous fîmes l’amour tendrement sur un lit, indifférents aux Frères qui nous entouraient et qui devaient nous observer. Et Johann bandait de nouveau.

Le samedi suivant fut consacré aux préparatifs pour le départ au pensionnat. Nous ne devions rester qu’une semaine et celui-ci était tout près du village, mais pour Johann c’était la première fois qu’il quittait sa ferme natale. Moi non plus, je n’avais pas beaucoup voyagé, quelques séjours chez ma parenté et pour voir les Alpes. Je préparai ma malle que nous chargeâmes sur une calèche puis nous passâmes chez Johann pour prendre ses affaires. Nous redescendîmes à pied au château pendant que le cocher menait nos bagages au pensionnat.

Nous regardâmes ensuite les documents que le directeur nous avait remis, en particulier le règlement. Je lus quelques articles :

— La philosophie du pensionnat se base sur la liberté du corps, la nudité est donc obligatoire pour les activités sportives, les soins corporels et le sommeil. Le personnel est autorisé à contrôler si ces règles sont appliquées.

— Autrement dit, répondit Johann, c’est comme à la Loge : tous à poil.

— Oui, ce doivent être les idées à mon père. C’est nouveau pour moi, à la maison nous ne les avons pas observées.

— C’était peut-être ta mère qui ne voulait pas, pour ne pas choquer tes petites soeurs.

— C’est possible. Cette philosophie nécessite une bonne hygiène, le personnel est autorisé à vérifier en tout temps que les étudiants la respectent. Il n’est par contre pas autorisé à toucher les étudiants, les châtiments corporels sont strictement interdits. Nous ne sommes pas en Angleterre. Et les professeurs ne peuvent pas sodomiser les étudiants, seulement leur inspecter la raie des fesses.

Je sautai quelques règles moins intéressantes : interdiction de fumer à l’intérieur, heures du lever et du coucher, heures de sorties, etc.

— Écoute, Johann : La liberté du corps signifie aussi de le laisser s’exprimer dans toutes ses envies, la masturbation est autorisée et même encouragée. Les rapports entre étudiants sont tolérés. Il est toutefois interdit de laisser entrer des personnes étrangères, comme des prostitués (des deux sexes). Il est recommandé aux étudiants de prendre des précautions afin de ne pas engrosser les fermières des environs.

— Il semble alors que certains étudiants ne soient pas des invertis.

— C’est possible. C’est quand même la majorité de la population.

Les étudiants s’adressent aux professeurs en leur disant « Monsieur » suivi éventuellement du nom de famille et les vouvoient ; les professeurs s’adressent aux élèves en leur disant « Monsieur » suivi éventuellement du prénom et les vouvoient. Aucun titre de noblesse ne sera utilisé. Les élèves se tutoient entre eux et utilisent leur prénoms. Il se respectent et évitent les insultes.

— Je ne pourrais plus vous appeler « Monsieur le Vicomte », mon très cher Eudes.

Nous remplîmes ensuite les questionnaires. La première partie était consacrée au niveau des études, des connaissances linguistiques. Il fallait savoir l’allemand pour fréquenter ce pensionnat. La deuxième partie concernait la forme physique, afin de pouvoir déterminer le programme d’entraînement. La dernière partie concernait l’état de santé. Il était précisé que l’étudiant pourrait être examiné si nécessaire afin de vérifier son état. Quelques questions étaient particulièrement indiscrètes:

Avez-vous un pénis normalement constitué et deux testicules ? Êtes-vous circoncis ? Avez-vous des érections ? Avez-vous déjà éjaculé ? Avez-vous déjà eu des relations sexuelles ? Si oui, avec des personnes du même sexe que vous ou du sexe opposé ? Avez-vous des hémorroïdes ?

— Il est bien curieux le directeur du pensionnat, me dit Johann, qu’est-ce que cela peut bien changer pour la formation de ses élèves ?

— Rien. Je pense qu’il veut humilier les étudiants pour qu’ils soient plus dociles, pour montrer qui est le chef. Mon père m’a dit que beaucoup sont envoyés ici par leurs parents pour les punir de ne pas être assidus à la maison.

— Était-ce l’idée de ton père au départ, des garçons difficiles à éduquer ?

— Pas vraiment, mais mon père ne peut pas choisir, ce pensionnat coûte cher et il faut bien accepter ceux qui sont prêts à payer. Pour compenser il offre aussi la gratuité de l’enseignement à des élèves pauvres. C’est pour cela qu’il est interdit d’utiliser les titres, pour ne pas avoir d’inégalités.

Le dimanche après-midi, après le repas, nous quittâmes le château. Ma mère me fit ses adieux comme si je partais pour des mois à l’autre bout du monde. Je dus la rassurer et lui rappeler que j’allais être de retour le dimanche suivant.

Nous arrivâmes vers le bâtiment du pensionnat après une heure de marche. Un gros carrosse était arrêté devant. Je regardai les armes peintes sur les portes.

— Sais-tu d’où il vient ? me demanda Johann.

— Non, ce blason m’est inconnu, pourtant j’avais un livre quand j’étais petit et je les avais tous appris par coeur. Attends, regarde, la peinture est différente, il semble qu’on a voulu cacher la peinture originale, peut-être pour des raisons de sécurité. Ces deux hommes qui nous regardent là-bas sont certainement des gardes qui ont accompagné l’étudiant.

Nous contournâmes le véhicule. Il y avait une malle qui avait été déchargée sur le sol de l’autre côté. Johann me fit remarquer :

— Elle a aussi un blason sculpté.

Je me penchai et j’examinai le motif.

— C’est le royaume de Bavière. C’est certainement le fils du roi, il n’en a qu’un et il a l’âge de fréquenter cette école. Il s’appelle Ludwig.

— Le prince héritier ?

— Oui, et on dit qu’il est très beau.

Comments

Woyzeck Il ya 7 ans  
clyso Il ya 7 ans  
arthur Il ya 7 ans