Vues: 280 Created: 2016.11.09 Mis à jour: 2016.11.09

Eudes et Johann

Chapitre 21

Un homme sortit du bâtiment. Il était petit, chauve, la cinquantaine et un peu bedonnant. Il se présenta et nous toucha la main :

— Bonjour, Monsieur le Vicomte, je m’appelle Peter von Däniken, je suis le maître d’internat. C’est un honneur de vous compter parmi nos étudiants, même si ce n’est que pour une courte durée.

— Bonjour, Monsieur von Däniken, appelez-moi tous simplement Eudes, et voici mon… voici Johann, il habite le village et mon père a décidé de lui offrir des études.

— Bonjour, Monsieur Johann, et bienvenue à Hofwil. Je suis chargé d’organiser les journées des étudiants et de veiller à ce que la discipline soit respectée. Il y rarement des problèmes. Ils prennent vite de bonnes habitudes. Monsieur le Directeur vous attend dans son bureau, suivez-moi.

M. von Däniken nous conduisit au premier étage, frappa à la porte. Le directeur vint nous ouvrir et nous salua :

— Ah, vous êtes arrivés. Bonjour, Messieurs. Peter, allez nous chercher à boire. Vous prenez des bières ?

— Je préférerais de l’eau, répondis-je. Et toi Johann ?

— Du lait, si vous en avez.

Le maître d’internat s’éclipsa. Le directeur nous dit :

— Nous serons obligés de respecter les conventions ici, personne ne doit savoir que nous fréquentons la Loge.

— Pas de souci, Monsieur le Directeur, dis-je.

— Bien, Messieurs Eudes et Johann, suivez-moi.

Nous passâmes dans une pièce attenante au bureau. C’était un genre de fumoir avec des meubles recouverts de cuir brun, il semblait que le directeur respectait les règles car on ne sentait pas l’odeur de tabac froid. Un homme se leva à notre entrée. Il était grand, gros, avait des cheveux gris ébouriffés. Il devait avoir une soixantaine d’années. Son costume était un peu débraillé. Le directeur nous le présenta :

— Monsieur le Professeur Docteur Hans von Venusberg, de l’université de Nuremberg, docteur en médecine, germanistique et mathématiques. Un génie si je puis me permettre. Monsieur le Vicomte de R*** et son… son secrétaire particulier, Monsieur Johann.

— Enchanté, répondit le professeur.

Nous nous assîmes dans les fauteuils. Le maître d’internat revint avec les boissons. Le directeur prit la parole et s’adressa à son invité :

— Je vous ai déjà expliqué la raison de la présence de ces deux jeunes hommes. Pourriez-vous leur parler de vos expériences ?

— Avec plaisir. Monsieur le Directeur m’a invité pour quelques conférences sur l’état du monde, en contrepartie il m’a permis d’observer les étudiants à leur arrivée. J’ai créé une chaire de psychologie et ma première étude concerne la soumission à l’autorité. Comment des hommes vont-ils se comporter en présence d’autres hommes symbolisant l’autorité ? Ici c’est le directeur qui représente l’autorité et ce sont les nouveaux étudiants qu’il doit soumettre. Monsieur le Directeur a eu l’amabilité de faire installer un miroir sans tain dans son bureau afin que je puisse observer sans être vu.

— C’est fort intéressant, dis-je. Mon père est-il au courant ?

— Bien sûr, répondit le directeur. Il encourage ce genre de recherches. Vous allez voir comment cela fonctionne puisque le denier étudiant vient d’arriver. Les autres sont arrivés ces jours passés.

— Ce doit être le Prince Ludwig de Bavière, dis-je.

— Comment le savez-vous ? Sa présence doit rester secrète, il ne dévoilera pas son vrai nom.

— J’ai vu ses armes sur ses malles.

— Tout s’explique. Je vous demanderais d’être discret à son sujet. Il sera là dans cinq minutes, allez prendre place. Pas de commentaires s’il vous plaît, le Prince pourrait vous entendre.

Nous prîmes nos chopes et allâmes nous asseoir devant le miroir sans tain qui donnait sur le bureau. Le directeur sortit du fumoir et ferma la porte. Le Prince entra, le directeur se leva et le salua :

— Bonjour, Votre Altesse, et bienvenue dans notre pensionnat de Hofwil. Je suis le directeur.

— Bonjour Monsieur.

— Votre Altesse, c’est la dernière fois que je vous appelle ainsi. Vous devez rester incognito m’a écrit votre père. Avez-vous choisi un surnom ?

— Oui, ce sera Parsifal.

— Bien, Monsieur Parsifal, c’est comme cela que je vous appellerai. Appelez-moi Monsieur le Directeur.

— Bien.

— Je vous prierais de me dire « Bien, Monsieur le Directeur ».

— Je n’ai pas l’habitude que l’on me contredise, enfin, si cela peut vous faire plaisir : bien, Monsieur le Directeur.

Le directeur avait mis une chaise en face de son bureau. Le Prince s’assit.

— Monsieur Parsifal, je ne vous ai pas dit de vous asseoir. Veuillez rester debout.

— Vous vous prenez pour qui ? Vous parlez au futur Roi de Bavière.

— Ici vous n’êtes qu’un étudiant parmi d’autres. Si vous n’êtes pas d’accord vous pouvez nous quitter quand vous le voulez, ce qui sera difficile puisque votre équipage est reparti.

Le Prince se leva à contre-coeur.

— Avez-vous rempli le questionnaire que je vous ai envoyé ?

— Non, ces questions sont trop indiscrètes.

— Non, « Monsieur le Directeur ».

— Non Monsieur le Directeur, ces questions sont trop indiscrètes.

— Avez-vous lu le règlement ?

— Oui, Monsieur le Directeur. Je ne compte pas m’y plier.

— Une dernière fois, Monsieur Parsifal : quittez cette pièce et rentrez chez vous ou observez les règles.

Le Prince soupira, puis dit :

— Bien, Monsieur le Directeur, mais j’écrirai au Roi.

— Pas la peine, Monsieur votre père a reçu le questionnaire, ainsi que le règlement et il les a acceptés en signant le contrat. Voulez-vous que je vous le montre ?

— Ce n’est pas nécessaire, Monsieur le Directeur, j’ai compris, tout le monde est contre moi. Mon père est malade et va mourir, je serai roi dans un an et plus personne ne pourra s’opposer à mes volontés. Je patienterai encore quelques mois.

Cette nouvelle de la maladie du roi n’était pas encore parvenue à nos oreilles. Le professeur eut aussi l’air étonné.

Le Prince fut plus coopératif. Le directeur lui demanda de répondre aux questions concernant ses études et sa forme physique. Il avait appris l’allemand, le français, le latin et le grec, les mathématiques et l’histoire, la religion, le dessin et la calligraphie. Il pratiquait l’équitation, la danse, la natation, l’escrime et la gymnastique.

— Nous allons maintenant passer à la dernière partie, Monsieur Parsifal, lui dit ensuite le directeur, des questions concernant votre état de santé.

— Voici une lettre de mon médecin privé, le Docteur Franz Xaver von Gietl, qui vous donnera tous les détails, Monsieur le Directeur.

Le directeur la prit et la lut. Il dit ensuite :

— Je vois que vous êtes en bonne forme physique, par contre vous avez le psychisme fragile.

— Oui, Monsieur le Directeur, je suis fou. Tout le monde pense que je suis fou. Je vous prie de faire entrer le Professeur qui se cache derrière le miroir sans tain.

— Je ne vois pas de qui vous voulez parler.

Le professeur qui était à nos côtés se leva immédiatement et passa dans le bureau du directeur. Il s’inclina devant le Prince :

— Vous avez raison, Votre Altesse, j’écoutais cette conversation fort intéressante.

— Monsieur le Professeur von Venusberg, vous avez été nommé par décret princier le psychiatre officiel du Prince Ludwig de Bavière.

— C’est un honneur pour moi, Votre Altesse.

— J’espère que vous aurez le temps de me parler en privé ces prochains jours.

— Comme vous le voudrez, Votre Altesse. Je laisse maintenant Monsieur le Directeur poursuivre cet entretien.

Monsieur le Directeur était un peu troublé par la tournure des événements. Il se ressaisit.

— Monsieur Parsifal, je vous demanderais de vous déshabiller pour la suite des questions concernant votre santé. Je dois examiner la constitution de votre corps.

— Monsieur le Directeur, j’ai été très patient avec vous jusqu’à présent, il ne faut pas abuser de ma patience.

— Tous les étudiants doivent se dénuder devant moi, Monsieur Parsifal. Je désire vous traiter sur un pied d’égalité.

— Même le vicomteau et le paysan que j’hébergerai dans ma chambre, Monsieur le Directeur ? Ont-ils dû vous monter leurs queues ? Ou les aviez-vous déjà vues auparavant ?

C’est nous qui fûmes très surpris, le Prince savait beaucoup de choses. Connaissait-il aussi l’existence de la Loge ?

— Ils ne restent que quelques jours, Monsieur Parsifal. Les règles sont un peu spéciales pour eux.

— Ne craignez rien, Monsieur le Directeur, je vais accéder à votre demande. Monsieur le Professeur sera là pour vous empêcher de me violer, c’est de toute façon interdit par le règlement.

Le professeur restait impassible, il avait l’air de trouver tout cela très amusant. Le Prince se déshabilla lentement, plia ses habits avec soin sur la chaise, il ne lui resta bientôt qu’un caleçon long avec ses initiales et les armes de la Bavière brodées. Il demanda :

— Je l’enlève aussi, Monsieur le Directeur ?

— Faites comme vous l’entendez, Monsieur Parsifal, soupira le directeur.

Ludwig baissa son caleçon et fut entièrement nu. Il était très beau, il avait les cheveux bruns, mi-longs, savamment coiffés asymétriquement. Son visage étain fin et glabre, tout comme son corps, à part un pubis bien garni. Il était très maigre et musclé. Son pénis était court, plutôt épais. Le gland était exposé. Il avais les bourses pendantes et pas très grosses.

— Voilà, Monsieur le Directeur. Êtes-vous satisfait ? Posez-moi vos questions.

— Avez-vous un pénis normalement constitué et deux testicules ?

— Vous le voyez vous-même, Monsieur le Directeur. Vous pouvez vous rapprocher et les tâter.

— Êtes-vous circoncis ?

— Monsieur le Docteur Franz Xaver von Gietl a estimé que c’était nécessaire. J’avais 6 mois.

— Avez-vous des érections ?

— Je vais vous le monter, Monsieur le Directeur.

Le Prince se toucha le pénis. Le directeur regarda le professeur qui ne réagit pas.

— Avez-vous déjà éjaculé ?

— Oui, Monsieur le Directeur, comme tout jeune homme en bonne santé.

— Avez-vous déjà eu des relations sexuelles ?

— Non, Monsieur le Directeur.

— Pourrais-je savoir pourquoi, Votre Altesse ? demanda le professeur.

— Oh oui, Monsieur le Professeur, je vais vous le dire. Il y a d’innombrables servantes aux seins et aux fesses rebondis dans nos châteaux. J’aurais pu en culbuter une, elle ne m’intéressent pas. J’ai aussi des nuées de mignons qui virevoltent autour de moi, dans l’espérance d’une quelconque faveur. Il seraient prêts à m’offrir leur fondement pour les obtenir.

— Et pourquoi n’avez-vous pas essayé ?

— Notre sainte mère l’Église interdit ce genre de dépravations. Ici je suis loin de mon confesseur, nous sommes en pays réformé, je compte sur vous, Monsieur le Professeur von Venusberg, pour m’aider à surmonter ce dilemme. Je compte également sur les autres étudiants, il doit bien y avoir un ou deux invertis qui pourraient m’initier aux plaisirs de la chair. C’est l’unique raison de ma présence. Ce n’est pas mon père qui a insisté pour que je vienne ici, c’est moi qui le lui ai demandé, pour fuir la lourdeur de la Cour pendant quelques temps et pour perdre ma virginité. J’ai joué la comédie tout à l’heure et je vous prie de m’en excuser. Je vous ai dit que j’étais fou. Vous avez voulu voir les bijoux de la Couronne, vous les aurez. Vous allez boire la coupe jusqu’à la lie.

Ludwig ferma les yeux et commença à se masturber. Il dit :

— Un article de votre règlement : La masturbation est autorisée et même encouragée.

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clyso Il ya 7 ans