Vues: 306 Created: 2016.11.18 Mis à jour: 2016.11.18

Eudes et Johann

Chapitre 28

Nous nous déshabillâmes tous, posâmes nos habits sur les chaises, et revînmes nous mettre autour de la table. Le Professeur passa vers chacun d’entre nous et examina consciencieusement nos sexes, faisant parfois une remarque flatteuse, ou indiquant quelque chose qu’on pourrait soigner.

Lorsqu’il eut terminé, nous commençâmes à nous branler. J’avais déjà vu quelques bites en érection à la Loge, mais pas de si près. Je les passai toutes en revue et essayai d’en mémoriser la forme pour chacun de mes camarades. Certains étaient très concentrés, la tête baissée, d’autres faisaient au contraire comme moi, regardaient de tous les côtés. Soudain l’un d’entre nous se mit à rire, nous fûmes alors tous pris d’un fou rire et nous ne pouvions plus nous arrêter. Le Professeur dut intervenir :

— Messieurs, il s’agit d’une expérience scientifique du plus haut intérêt, pas d’un amusement. Je vais d’ailleurs vous donner une règle graduée. Vous allez mesurer votre membre et me dire votre prénom ainsi que sa longueur.

L’hilarité cessa puis reprit lorsque le premier donna le chiffre, pas parce qu’elle était petite, simplement parce que c’était drôle de le dire devant tout le monde. Le professeur notait également d’autres observations que je ne pouvais pas lire. La règle arriva vers mon voisin, je vis qu’il rajouta deux centimètres. La postérité ne devra pas trop se fier à ces mesures.

Le premier qui éjacula eut droit à une remarque de von Venusberg, ce ne fut pas Olav qui avait pourtant pris de l’avance sur nous :

— Monsieur Michael, il existe des méthodes pour retarder l’éjaculation. Vous resterez après le cours, je vous expliquerai. Je pense que vous étiez un peu excité par la situation. Venez vers moi avec votre plaquette, nous allons la regarder au microscope.

J’éjaculai aussi, le sperme tomba sur la table et je le mis sur le verre avec le doigt. Je dus attendre un moment avant de voir mes spermatozoïdes. Je fus assez ému de me rendre compte que je pouvais engendrer des enfants. Je me dis que c’était dommage que je ne puisse pas le faire avec Johann, la nature est mal faite.

Une fois que tout le monde eut regardé son sperme au microscope (par chance personne n’était stérile), quelqu’un demanda :

— Monsieur le Professeur, pourrais-je aussi rester pour savoir comment retarder l’éjaculation ?

— Bien sûr, c’est une bonne idée, vous pouvez tous rester si vous le désirez, et chacun pourra nous parler de ses expériences ou de ses problèmes.

Et nous parlâmes très longtemps, pendant une heure au moins. Nous étions toujours nus autour de la table. Nous racontions simplement nos soucis, nos joies, nos complexes, nos peurs aussi, en touchant parfois nos sexes pour appuyer nos paroles. Le Professeur finit par nous donner encore quelques explications et nous dit :

— Je n’avais encore jamais vécu un échange si intense. Je pense qu’il faudra généraliser cet exercice à l’avenir, je vais en parler au directeur. Merci, Messieurs, vous pouvez vous rhabiller.

Les cours ordinaires reprirent le lendemain. Le mercredi suivant était le jour de sortie, de quatre heures de l’après-midi à minuit. Ceux qui le désiraient pouvaient aller à la ville, elle était à deux heures de marche. On devait prendre une lanterne pour le retour.

Johann demanda au Prince s’il avait toujours envie de caleçons, c’était le cas. Nous décidâmes donc de passer à la ferme de mon ami, puis de descendre jusqu’au château. Je voulais parler à mon père. J’invitai Philippe ainsi qu’Olav à venir avec nous. Olav avait l’air bien seul, il ne devait pas se lier facilement.

La mère de Johann fut contente de le revoir et le serra dans ses bras. Elle nous demanda ensuite :

— Voulez-vous souper ici ? Je n’ai rien de prévu, mais je pourrais vous faire des röstis au lard.

— Non, maman, dit Johann, nous ne voulons pas te déranger longtemps, mon camarde voudrait…

Il lui chuchota à l’oreille.

— Ah, je comprends. Je ne pourrais pas en faire pour tous, il faudra attendre un peu.

— De quoi parlez-vous, Madame ? demanda Philippe.

— Suivez-moi, je vais vous monter.

Nous passâmes les cinq dans la pièce où la mère de Johann cousait, nous y étions à l’étroit. Elle expliqua :

— Johann aime bien dessiner, j’ai vu une fois qu’il dessinait des caleçons avec… avec des proéminences, et d’une coupe inhabituelle. J’ai eu l’idée d’en coudre un et ça lui a plu. Et aussi à Monsieur le Vicomte par la suite.

Mon ami rougit.

— Johann, continua la mère, j’ai quelque chose à te dire : ma soeur en a parlé au directeur de la filature où elle travaille. Ils aimeraient en produire industriellement et m’ont demandé si tu pourrais aller discuter avec eux pendant les prochaines vacances, pour le contrat.

— Le contrat ? demanda Johann.

— Oui, ils veulent te donner quelque chose pour chaque pièce produite. Ne te fais pas d’illusions, je doute fort que les gens achètent un jour des habits produits dans une usine. Et quel est le Monsieur qui en aimerait ?

J’allai dire « c’est le Prince de Bavière », mais je me retins à temps.

— C’est Parsifal, dit Johann, en le désignant.

— Monsieur, pourrais-je prendre vos mesures s’il vous plaît ? Les autres, pourriez-vous sortir ?

— Madame, dis-je, nous pouvons rester. Au pensionnat nous nous lavons dans le plus simple appareil.

Ludwig n’eut pas l’air d’apprécier ma remarque. Il demanda :

— Que dois-je faire, Madame ?

— Si vous pouviez baisser vos pantalons ? Et aussi votre… seulement si vous le désirez, Monsieur.

— Et me masturber peut-être ? Oh, excusez-moi, ça m’a échappé.

— Non, ce ne sera pas nécessaire, répondit la mère, je ne pense pas que vous les laisserez pour cette activité, à moins que… le tissu est très doux.

Le Prince baissa son pantalon et son caleçon.

— Mais vous en avez déjà un, lui fit remarquer la mère.

— C’est votre fils qui me l’a prêté, Madame.

— Je comprends. J’espère qu’il vous a prêté un propre.

La mère prit les mesures.

— J’aurais une question à vous poser, Monsieur Parsifal. Êtes-vous satisfait de votre circoncision ? Car Johann était souvent irrité, je lui faisais prendre des bains avec des infusions.

— Maman, dit Johann, s’il te plaît, ne parle pas chaque fois de ça devant tout le monde.

— On ne m’a pas demandé mon avis, Madame, répondit le Prince, je dois vivre comme je suis et je peux pas comparer puisque j’ai toujours été ainsi.

— Je suis trop indiscrète, Monsieur, je ne suis qu’une simple fermière et vous êtes peut-être quelqu’un de très important.

— Je ne suis que le fils d’un Roi, on dit que je suis fou.

Le mère le regarda bizarrement, puis demanda :

— Messieurs, quelqu’un d’autre en aimerait-il ? Il vous faudra patienter, mais je serais ravie d’en faire. L’hiver approche et il y a moins de travail dehors.

— Madame, dit Olav, j’en aimerais bien aussi.

— Volontiers, pourrais-je prendre aussi vos mesures ?

Olav baissa son pantalon. Après les mesures, il eut droit au décalottage rituel par la mère et à une remarque qui nous fit sourire :

— Un peu étroit, il faudra l’assouplir, Monsieur, je vous propose de faire des bains, je vous donnerai une tisane.

— Oh, merci, Madame, répondit Olav. On m’a déjà donné un onguent l’autre jour, je verrai quelle méthode est la meilleure.

— Et vous, Monsieur ? demanda-t-elle à Philippe.

— J’ai assez de sous-vêtements, Madame, répondit-il. Je vous remercie. Voudriez-vous aussi mesurer mes génitoires ? Je pense que ce serait équitable face à mes camarades.

— Mais bien volontiers, répondit la mère. Vous changerez peut-être d’idée et j’aurai déjà vos mesures.

Philippe exposa aussi son sexe et passa stoïquement l’examen avec un grand sourire. Il n’eut pas de remarque.

— Voilà, Messieurs, j’en ai terminé, vous êtes sûrs que vous ne voulez pas souper ?

— Non merci, Madame, dis-je. Nous avons déjà abusé de votre gentillesse avec ces habits. Nous mangerons au château.

— Vous pouvez revenir quand vous voulez, Messieurs.

— Avec grand plaisir, Madame, dis-je encore. Dimanche soir éventuellement ? Mais ne compliquez pas, des röstis au lard iront très bien.

— Je vous attends à six heures dimanche, Messieurs.

Nous prîmes congé et sortîmes. Johann avait l’air gêné et il s’excusa :

— Ma mère est un peu… spéciale. Elle n’a pas beaucoup de distractions et la vie n’est pas toujours très drôle ici à la campagne.

— Ne t’en fais pas, lui répondit Ludwig. Je me suis quand même bien amusé. Nous commençons à avoir l’habitude avec le directeur et son professeur obsédé. J’espère que ta mère nous laissera tranquilles, Eudes.

— Il n’y a pas que ma mère, dis-je, il y a aussi mes soeurs qui sont très curieuses. Je ne pense pas que vous verrez ma mère aujourd’hui, mon père devra lui faire des recommandations pour qu’elle n’annonce pas à toute l’Europe que tu séjournes ici, elle pourrait te reconnaître. Vous irez directement au bord de l’Aar avec Johann, nous souperons dehors, le temps est encore très beau pour la saison. Nous pourrons nous baigner dans la rivière et rester ensuite autour du feu avant de rentrer.

Comments

arthur Il ya 7 ans  
Woyzeck Il ya 7 ans  
clyso Il ya 7 ans