Vues: 273 Created: 2016.11.20 Mis à jour: 2016.11.20

Eudes et Johann

Chapitre 30

Nous nous séchâmes et passâmes une robe de chambre, à part Johann qui posait toujours nu comme un ver pour ma soeur. Le sommelier arriva, accompagné d’un cuisinier, avec de la vaisselle, de la nourriture et des boissons. Ils firent semblant de ne rien voir, le personnel allait cependant bien s’amuser. Le sommelier sortit tout d’abord des coupes d’une caisse et sabra une bouteille de champagne. Nous trinquâmes à notre amitié. Même mes soeurs en burent, c’était la première fois.

Johann nous rejoignit et ce fut Philippe qui alla poser. Mes compagnons discutèrent un peu avec ma soeur Rosalie. Elle était intimidée et ne parlait pas beaucoup. Elle finit par rejoindre sa soeur pour la regarder dessiner.

Nous parlâmes alors de certains de nos camarades du pensionnat, dans des termes par toujours très élogieux. Nous décidâmes de partager les cinq la même chambre, j’allais me charger de convaincre le maître d’internat, et j’étais prêt à faire intervenir mon père s’il n’accédait pas à notre demande. Ludwig et Olav posèrent, Johann me dit qu’il aimerait aussi avoir mon portrait, je dus enlever ma robe de chambre et y passer.

— Voulez-vous vous rhabiller pour le souper ? demandai-je ensuite.

Mes camarades se regardèrent, puis Ludwig déclara :

— Je ne pense pas, il fait encore assez chaud et le contact de la brise sur le corps est agréable, à moins que Mesdemoiselles vos soeurs ne le désirent.

— Non, Monsieur Parsifal, répondit Rosalie, cela ne nous dérange point.

Le cuisiner avait commencé à griller de la viande et des saucisses sur le foyer, nous passâmes à table. Le sommelier avait mis une nappe blanche, de la porcelaine, des couverts en argent et des verres en cristal qui cadraient mal avec le cadre champêtre et notre tenue. Il nous servit une bouteille de vin rouge de Bourgogne. Mes soeurs préférèrent boire de l’eau. Nous avions faim et mangeâmes de bon appétit, les rations n’étaient pas énormes au pensionnat. Des pommes de terres et une salade accompagnaient la viande.

Il y avait seulement des fruits pour le dessert car le pâtissier n’avait pas été informé à l’avance de notre venue. Le sommelier nous servit encore du café, nous ne prîmes pas de digestifs. Je le remerciai, ainsi que le cuisinier, et les congédiai.

Ma soeur Mathilde nous montra ses croquis, ils étaient très bien faits et je reconnaissais touts les traits de mes camarades. Je dus insister pour qu’elle nous montrât les dessins en gros plan de nos bites, ils étaient également très ressemblants. Je sentais une certaine retenue, personne ne fit de plaisanterie grivoise, c’était plutôt un cours d’anatomie comparée. Je dis ensuite à mes soeurs :

— Voilà, Mesdemoiselles. Vous êtes ici pour apprendre à vous tenir en société et à parler aux hommes. Imaginez que nous sommes à la Cour en présence de princes et de nobles de haut rang. Que leur diriez-vous ?

— Je ne sais pas moi, dit ma soeur Mathilde. Oui, j’ai une idée. Monsieur Parsifal, pourquoi vous manque-t-il un bout du zizi ?

Tout monde éclata de rire. Je la repris :

— Mademoiselle, on ne parle pas comme cela. On doit dire : Votre Altesse, j’ai ouï dire que vous fûtes circoncis dans votre enfance, auriez-vous l’obligeance de m’en expliquer la cause ? Non, Mademoiselle, on ne doit même rien dire du tout. On réserve ce genre de question à son mari la nuit de ses noces.

— Pourquoi ? s’enquit Rosalie. Une femme ne doit-elle pas voir la queue… pardon, le membre viril de son mari avant la nuit de ses noces ?

— Normalement pas, dis-je. Certaines religions interdisent l’acte de chair avant le mariage.

— C’est quoi l’acte de chair ? demanda Mathilde.

— C’est le fait de baiser, on ne doit pas utiliser ce mot à la Cour.

— Mesdemoiselles, intervint Ludwig, ce ne sont que des conventions que je trouve un peu ridicules, mais je dois aussi les observer à la Cour. Arrêtons ce jeu pour ce soir. J’ai accepté de me monter nu devant vous, je vais répondre à votre question. La peau qui recouvre le prépuce peut être trop étroite et on doit la couper, ce qui était mon cas. On peut aussi le faire pour des raisons religieuses. Je crois savoir que mon camarade Olav a des soucis, mais j’espère qu’il n’aura pas besoin de se faire couper.

— Comment le savez-vous, Monsieur Parsifal ? demanda Rosalie. Vous n’avez pas passé de nuit de noces avec Monsieur Olav. Je crois savoir que les hommes ne se marient pas entre eux.

— Il ne se marient pas encore, cela viendra, dans quelques siècles. Dois-je tout vous expliquer ? Oui, pourquoi pas ? Au pensionnat nous avons eu, comment dire, la visite d’un médecin qui nous a examinés.

— Tous ensemble ?

— Oui, nous faisons beaucoup de choses en commun et très peu vêtus : la toilette, la gymnastique, le péché d’Onan.

— C’est quoi le péché d’Onan, Monsieur Parsifal ? demanda Mathilde.

— Dis-moi, Eudes, le précepteur ne leur a rien appris à tes soeurs ? Il doit pourtant connaître tout ceci. Le péché d’Onan, ou onanisme, vient d’un épisode de la Bible, vous demanderez les références à votre pasteur, il oublie certainement ce verset dans ses sermons du dimanche. Dans le langage courant on appelle cela se masturber ou se branler.

— Ah oui, je comprends mieux, Monsieur Parsifal, dit Rosalie.

— Monsieur Olav va se faire un plaisir de vous montrer son prépuce, rajouta le Prince.

Olav ne perdit pas contenance, il avait l’air de trouver ceci tout naturel, alors que nous ne pouvions bientôt plus nous retenir de rire. Il était assis en face de mes soeurs, il se leva, contourna la table et se plaça derrière elles, elles se retournèrent. Il écarta les pans de sa robe de chambre et fit une démonstration.

— Voyez-vous, Mesdemoiselles, cela coince un peu et me fait mal, mais j’y arrive quand même.

— Vous pouvez essayer vous-même, Mesdemoiselles, dit Ludwig.

— Oui, essayez, confirma Olav, toujours pas gêné.

Mathilde ne se fit pas prier et décalotta mon camarade plusieurs fois. Il grimaçait un peu et ne banda pas.

— Je vous remercie beaucoup, Monsieur Olav, dit Mathilde, je n’aurais jamais osé demander de faire ceci à mon frère.

« Heureusement », pensai-je, je ne croyais pas que j’aurais accepté.

— Et moi, demanda Philippe, on m’oublie toujours dans cette histoire. Personne ne veut me toucher ?

Mes soeurs se levèrent immédiatement et se rendirent vers Philippe. Il écarta les pans de sa robe de chambre. Ce fut Rosalie qui décalotta son gland, elle lui tâta les couilles ensuite. Il commençait à bander. Ma soeur eut un mouvement de recul.

— Eh oui, dis-je en riant, ce sont des choses qui arrivent.

— Est-ce ce que l’on appelle une érection ?

— Oui, répondis-je, tu peux la caresser, elle durcira encore.

Je vis soudain mes parents qui approchaient et je demandai à Philippe de fermer sa robe de chambre.

— Bonsoir, Messieurs, nous dit mon père, et bienvenue dans notre modeste demeure. Mesdemoiselles, il y des personnes de haut rang qui viennent parfois séjourner au pensionnat, elles veulent garder l’anonymat, je vous demanderai donc de ne parler à personne de leur présence, il en va de leur sécurité et de celle de votre frère qui va rester plusieurs mois au pensionnat.

— C’est promis, Monsieur mon père, dirent mes soeurs à l’unisson.

Mes camarades se présentèrent. Ludwig déclina son origine, tandis que Philippe préféra rester discret. Il était moins connu, car seulement troisième sur la liste de succession dans son pays. Je ne pensai pas que ma mère l’avait reconnu. Elle me proposa ensuite de nous envoyer une calèche à dix heures pour nous éviter le retour à pied au pensionnat, j’acceptai.

Mes parents et mes soeurs prirent congé et nous fûmes enfin seuls.

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clyso Il ya 7 ans