Vues: 286 Created: 2016.11.21 Mis à jour: 2016.11.21

Eudes et Johann

Chapitre 31

Olav nous dit :

— J’ai besoin de pisser depuis un moment, je n’ai pas osé le faire pendant que les soeurs d’Eudes étaient là.

— Pourtant, lui fis-je remarquer, tu n’as pas eu honte de leur montrer ton zizi.

— Ludwig m’a un peu forcé la main, dit-il en regardant le Prince.

Celui-ci ne fit pas de commentaire.

— Bon, dis-je, j’ai aussi la vessie pleine, allons vers la rivière, on verra mieux le coucher du soleil.

Nous nous alignâmes les cinq au bord de l’eau pour nous soulager, puis nous contemplâmes les derniers rayons et le ciel rougeoyant. Johann était à côté de moi, je pris machinalement sa main dans la mienne, lui prit alors celle d’Olav qui se trouvait à sa droite. Ludwig était à ma gauche, je lui pris également sa main dans la mienne et il fit de même avec Philippe. Nous restâmes quelques minutes ainsi, je ne vis pas le rayon vert.

Nous revînmes vers le foyer, je remis quelques bûches dans le feu et nous nous assîmes sur le muret. J’ouvris les pans de ma robe de chambre pour sentir la chaleur sur ma peau, mes camarades m’imitèrent. Nous étions perdus dans nos pensées, je regardai leurs bites.

— Tu n’as pas bientôt fini de nous mater ? me demanda Ludwig.

— Excuse-moi, répondis-je, je ne les avais jamais vues.

Je me tournai vers le Norvégien.

— Dis-moi, Olav, tu n’es pas très bavard. Nous ne savons grand chose de toi, à part que tu as un léger phimosis, pourrais-tu nous parler un peu de ton enfance ?

— Très volontiers, me répondit-il. J’ai toujours vécu à Oslo. Mon père n’est pas noble, il est cependant un notable très connu : c’est le bourgmestre de la ville. J’ai deux frères et trois soeurs, ma mère est malheureusement morte lors de la naissance de la dernière, j’avais trois ans. Mon père s’est remarié avec une femme qui ne s’est pas beaucoup intéressée à nous, sauf pour nous critiquer. Mon père a beaucoup de travail et n’est pas souvent à la maison. Nous avons heureusement eu des nounous très gentilles.

— Et ton père t’a envoyé ici pour te punir de t’être branlé avec un homme ? demandai-je.

— Oui, cette « faute » a été mal accueillie dans ma famille, mes frères et soeurs ont ricané. Je pensais jusqu’à ce matin que c’était pour me punir. J’ai reçu une lettre de mon père dans laquelle il me dit que ce n’était pas le cas. Il pensait que je serais plus heureux ici. Il savait que ce pensionnat est « spécial ».

— Et l’es-tu, heureux ?

— C’est un peu tôt pour juger, je crois que je vais me plaire. Mon père m’a écrit que je peux rentrer ou aller ailleurs n’importe quand si je le désire. Je pense qu’il se sent coupable de son manque d’attention à l’égard de ses enfants, et que, malgré ses paroles rassurantes, il voulait se débarrasser de moi.

— Et que feras-tu comme études ? demanda Philippe.

— La seule chose qui m’intéresse est la musique, répondit Olav.

— Intéressant, de quel instrument joues-tu ?

— Du clavecin, et je chante aussi, des airs d’opéra.

Ludwig sortit d’un coup de la léthargie dans laquelle il était plongé.

— De l’opéra ? demanda-t-il. Tu es chanteur d’opéra ?

— Débutant seulement. Je ne sais que quelques airs. Je suis ténor.

— J’adore l’opéra, continua le Prince. Pourrais-tu nous chanter quelque chose ?

— Je vais essayer, ce sera un peu difficile a cappella.

Olav se leva.

— J’enlève ma robe de chambre, c’est un peu ridicule de chanter ainsi habillé. C’est aussi la première fois que je chante nu, sauf dans la baignoire. Le chant s’appelle : Dies Bildnis ist bezaubernd schön.

Le feu éclairait faiblement son corps à la peau blanche, ses cheveux blonds mi-longs et les poils de son pubis étaient comme dorés, il entonna son chant. Je fus ému tellement c’était beau. Nous applaudîmes à la fin. Ludwig pleurait et il déclara :

— Un air de La Flûte enchantée, de Wolfgang Amadeus Mozart. Cet opéra devrait plaire à nos Maçons. Tu chantes magnifiquement bien, Olav. Je t’invite l’été prochain pour le Festival d’été à Hohenschwangau, dans mon château. Il y aura une troupe de Munich qui donnera cet opéra, tu pourras répéter avec eux et certainement assurer une représentation, mon prince Tamino. Et je vous invite d’ailleurs tous, au plus tard le 15 juillet. Il y aura des concerts, un bal, un feu d’artifice et même une soirée un peu spéciale pour mettre à l’épreuve mes courtisans et mignons.

— Oh, merci, Ludwig, dit Olav, c’est trop d’honneur.

— Ce n’est rien du tout, chante-nous encore quelque chose.

Che farò senza Euridice, de Christoph Willibald Gluck.

Ce fut encore plus beau, Olav chanta très haut, comme une femme, mais sa voix restait celle d’un homme. Je n’avais jamais entendu quelque chose de pareil. Ludwig pleura à nouveau. Il prit les testicules d’Olav dans sa main et les tâta.

— Je voulais être sûr que tu n’est pas un castrat, lui dit-il.

Le Prince se leva, serra Olav dans ses bras et l’embrassa longuement sur la bouche. Olav eut l’air surpris, puis il se détendit et savoura le baiser. Ils se rassirent. Nous restâmes silencieux quelques minutes, Ludwig recommença à pleurer :

— Qu’y a-t-il ? demanda Philippe. Encore ému par notre chanteur ?

— Non, répondit Ludwig, c’est autre chose.

— Tu peux tout nous dire, continua Philippe.

Le prince se tut et continua à sangloter. Philippe dit :

— J’ai une idée. Levons-nous et déshabillons-nous.

Nous lui obéîmes. Il nous fit mettre en cercle à côté du foyer, nous nous prîmes dans nos bras. Philippe demanda à Ludwig :

— Ouvre-nous ton coeur, nous t’écoutons.

— J’ai peur, très peur, peur de devenir le Roi, peur de gouverner, peur d’être entouré de gens auxquels je ne pourrai pas faire confiance, j’aimerais mieux être comme Johann, vivre simplement dans une ferme.

— C’est ton destin Ludwig, dit Philippe. Personne n’a choisi son destin. Ton peuple compte sur toi.

— J’aimerais que cette soirée au bord de l’eau dure éternellement, continua Ludwig.

— Elle va bientôt s’achever, ce n’est cependant que le début de notre amitié. Je te propose quelque chose : lorsque tu auras du vague à l’âme écris à l’un d’entre nous, ou à nous tous. La lettre mettra des jours pour nous parvenir, nous te promettons d’y répondre.

— C’est trop d’honneur. Cela va mieux. Oublions cette faiblesse passagère. Je suis fou.

Nous nous serrâmes à nouveau. Ludwig avait retrouvé le sourire. Je sentis que le sang affluait dans mon pénis. Je baissai la tête et je vis que mes amis étaient dans le même état. Je dégageai mon bras et pris le membre du Prince dans ma main, je lui prodiguai de lentes caresses. Mon voisin fit de même avec ma bite. Je fermai les yeux. Nous gardâmes ce rythme très lent. Le plaisir monta lentement, nous mîmes une éternité pour jouir tous ensemble.

Le feu était presque éteint, il ne restait que quelques braises rougeoyantes.

Comments

clyso Il ya 7 ans