Vues: 284 Created: 2016.12.01 Mis à jour: 2016.12.01

Eudes et Johann

Chapitre 40

Nous nous rendîmes directement à l’auberge où j’avais réservé la chambre, à pied. Le temps étant couvert et assez frais, nous n’avions pas envie de visiter la ville avant. Le patron était de bien meilleure humeur que la veille et nous serra la main :

— Bonjour, Monsieur le Vicomte, bonjour, Monsieur. Bienvenue. Peut-on aller chercher vos malles ?

— Bonjour, Monsieur, dis-je. Nous n’avons pas de bagages, nous séjournons à l’Abbaye et ils y sont restés.

— Nous vous prêterons volontiers les objets qui vous manqueraient, un rasoir ou autre.

— Ce ne sera pas nécessaire, merci, Monsieur.

— Je vais vous monter la chambre, suivez-moi.

Nous montâmes au premier étage. La chambre était assez grande, un immense lit à baldaquin en occupait le milieu. Le patron ouvrit les volets et nous vanta le confort. Il y avait même des toilettes à l’étage.

— C’est parfait, dis-je. Pourriez-vous nous faire apporter une bassine d’eau chaude pour nous laver avant le souper ?

— Bien sûr, mais nous avons aussi une salle de bain en bas, si vous préférez. La baignoire y est plus confortable. Ma fille viendra vous chercher tout à l’heure pour vous aider à prendre votre bain.

— Ce ne sera pas nécessaire, nous pourrons nous débrouiller tous seuls.

— Cela vous gêne ? demanda le patron. Préférez-vous que j’envoie mon fils ?

— Oui, nous sommes un peu timides, répondis-je, nous préférons nous déshabiller devant un homme.

— Pas de souci. Il viendra dans une heure, le temps de chauffer l’eau.

L’aubergiste nous laissa seuls.

— Tu as bien fait, me dit Johann, j’ai vu assez de femmes aujourd’hui pour le reste de ma vie. J’aime mieux le fils du patron.

— Tu as quand même bandé ce matin, petit coquin.

— Je ne sais pas pourquoi. Simple réaction physiologique.

— Si le fils est aussi gros que son père…

— Et alors, il n’y a pas que des éphèbes sur la terre. Et cela prouve que la cuisine est bonne ici.

Nous nous étendîmes sur le lit et fîmes une petite sieste. Le fils du patron frappa à la porte et nous réveilla.

— Entrez, dis-je.

Le fils n’était pas si gros que son père. Il devait avoir vingt-cinq ans environ, il avait l’air costaud, musclé. Il était vêtu d’un pantalon foncé et d’une chemise blanche.

— Bonjour Monsieur le Vicomte, je ne vous dérange pas ? Je peux revenir plus tard. Je suis Justin, le fils du patron.

— Enchanté, je suis Eudes et voici Johann. Pas de Vicomte cet après-midi, appelez-nous par nos prénoms. Juste une minute et nous serons prêts.

Je me levai et je sortis pour pisser, Johann m’imita. Nous suivîmes Justin à la cave, il nous expliqua :

— Nous pensons que les gens vont de plus en plus voyager pour le plaisir dans le futur. On appelle ceci le tourisme et il jouera un très grand rôle dans notre pays. Il ne suffira plus d’offrir une chambre sans cafards et des draps propres, il faudra proposer plus. Dans notre petite auberge nous n’avons que peu de place, mais si cela a du succès nous construirons un nouveau bâtiment.

Justin ouvrit une porte. La pièce était éclairée par de nombreuses bougies. Il y faisait agréablement chaud. Un baignoire à deux places remplie d’eau fumante occupait la moitié gauche, à droite une table recouverte d’un matelas et d’un drap blanc.

— Voici ce que nous appelons notre petit spa. Oh, vous avez certainement la même chose dans votre château, ce n’est peut-être pas une surprise pour vous, cela fait cependant rêver les gens de condition plus modeste.

— C’est fort sympathique, dis-je. À quoi est destinée cette petite table ?

— C’est la spécialité de la maison. Nous y faisons des massages. Ma soeur ou moi, selon votre goût. Je vous informe quand même que ce n’est pas compris dans le prix de la chambre.

— Quelles parties du corps massez-vous ? s’enquit Johann.

— Toutes, vous n’avez qu’à m’indiquer avant si je dois éviter certaines zones sensibles.

— Oui, dit mon ami, il faudra éviter le frein, nous avons eu une petite intervention hier.

— Johann, crois-tu vraiment que M. Justin masse le pénis de ses clients ?

— Il a dit toutes les parties, je pensais que…

— Vous avez raison, M. Johann. Je peux aussi vous masser le lingam et la prostate et vous faire jouir. Vous pouvez aussi profiter de ce massage sans bander ou éjaculer, si vous désirez garder votre énergie.

— Bien, dis-je. C’est ton anniversaire, je l’ai même oublié ce matin avec toutes nos occupations. Je t’offre ce massage pour tes dix-sept ans, avec tout ce que tu voudras en supplément.

— Merci, cousin.

— Messieurs, nous dit Justin, pas de secrets entre nous. Si vous n’êtes pas cousins vous pouvez me le dire, cela ne me choque pas.

— C’est exact, dis-je, nous sommes amoureux l’un de l’autre.

— Je vais vous laisser prendre votre bain. Je reviendrai voir dans un quart d’heure pour le massage. Êtes-vous d’accord ?

— Très bien, Justin. Après tout, vous pouvez même rester, nous n’avons plus rien à cacher.

Je ne savais pas si nos corps nous appartenaient encore ou si c’était notre Créateur qui en avait pris possession.

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arthur Il ya 7 ans  
Woyzeck Il ya 7 ans  
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