Vues: 343 Created: 2016.12.21 Mis à jour: 2016.12.21

Eudes et Johann

Chapitre 54

Les baguettes étaient laquées avec des motifs colorés, Tomokazu prit également les siennes dans sa main droite. Il écarta les pans de la robe de chambre d’Olav, défit le fundoshi avec les baguettes. Il se saisit ensuite du pénis de mon camarade, toujours avec les baguettes, et le décalotta d’un coup.

— Génial, dis-je. Tu as dû beaucoup t’entraîner.

— Oui, Tsuguhiko a été très patient. Surtout qu’il ne devait pas bander pendant ce temps.

T1 passa ensuite les baguettes dans la main gauche, pinça le membre sous la couronne du gland et le releva contre le ventre.

— Voilà, dit-il à Johann, tu peux t’exercer avec les testicules.

— Attention ! s’exclama Olav, j’y tiens à mes bijoux de famille.

— Tu n’en as pas besoin, lui dis-je. Les castrats chantent très bien sans.

— Vous n’avez qu’à crier si ça vous fait mal, rétorqua T1. Comme cela votre ami saura qu’il est trop brusque.

Le Japonais expliqua comment tenir les baguettes. Johann essaya, il ne serra pas assez fort et ne put pas se saisir du testicule. Il refit un essai, Olav cria :

— Aïe ! pas si fort !

La troisième fois fut la bonne. Johann réussit à tenir la gonade et à la remonter.

— À propos, demanda Olav, c’est normal qu’une pende plus que l’autre ?

— Mais oui, ne t’inquiète pas, dis le marquis, c’est normal.

Johann avait l’air de trouver amusant, il refit plusieurs essais.

— On peut les manger ? demanda-t-il.

— Bien sûr, répondit T1, le cuisinier va venir les couper et les griller.

— Je ne suis pas d’accord, s’insurgea Olav.

— Je plaisantais, voyons. Eudes, voulez-vous essayer ?

— Volontiers, dis-je, mais j’aimerais bien le faire sur vous, Olav a déjà donné.

— Je vous vois venir, non, vous ne la verrez pas. Il faudra vous contenter de celle votre ami.

— Tu sais, Eudes, me dit le marquis, je ne les ai jamais vus entièrement nus, ils sont très pudiques. Ils ne veulent pas de ma présence lorsqu’ils se baignent.

Encore raté. Je dus me contenter d’Olav, je m’exerçai très prudemment, je ne lui fis pas mal, mais je ne pus pas me saisir correctement de ses couilles. Le marquis nous interrompit :

— Vous vous exercerez en mangeant. Notker, veuillez nous apporter de nouvelles baguettes.

— Bien, Monsieur.

Notker était un serveur qui avait assisté à cette scène droit comme un i, sans exprimer la moindre surprise ou le moindre amusement. Il nous tendit un plat en argent sur lequel nous posâmes les baguettes souillées et il en apporta d’autres. T1 noua le fundoshi d’Olav et nous nous rassîmes. On nous servit ensuite le repas : une soupe au miso, puis les sushis.

— Le poisson ne vient pas du Japon, bien entendu, nous expliqua T2, c’est le cuisinier qui l’a pêché dans la rivière cet après-midi. Il est très frais.

C’était la première fois que je mangeai du poisson cru, je le trouvai excellent. Il y avait encore une salade d’algues qui provenaient du bassin du jardin. Un Riesling de Bavière accompagna ces plats. Nous eûmes des perles du Japon aux framboises pour le dessert.

Nous retournâmes vers la cheminée, le matelas avec le drap blanc avait été un peu éloigné. Nous nous assîmes sur des canapés recouverts de cuir pour boire un thé vert. Les deux Japonais avaient disparu. Nous racontâmes notre vie au marquis. Il ne savait pas que mon père avait ouvert le pensionnat réservé aux invertis, il fut fort intéressé par les méthodes d’éducation. Je lui demandai ensuite :

— Monsieur le Marquis, pensez-vous que les deux Japonais soient amants ? Ou sont-ils des frères ?

— Tu es bien curieux, Eudes. Je le serais tout autant à ta place. À vrai dire, je n’en sais rien. C’est la première année que je discute avec eux de sexualité. Ils m’ont posé pas mal de questions, il connaissent ma réputation sulfureuse de vieux pervers. Je ne leur ai cependant jamais imposé la vue de mon corps décrépit. Je respecte leur intimité et je suis déjà satisfait de les voir presque à poil. Je leur avais parlé de votre orientation à l’avance pour ne pas qu’ils soient surpris et ils m’ont eux-mêmes proposé de vous accueillir de cette manière, ce qui m’a enchanté, vous le devinez. Sinon, j’aurais dû trouver un autre stratagème pour te branler.

— Ah, vous teniez vraiment à me masturber ?

— Oui, en souvenir de ce que j’ai vécu avec ton père. Il m’a écrit que sa santé n’était pas très bonne.

— Rien de grave, je l’espère.

— Je l’espère aussi, Eudes.

Nous sortîmes ensuite un moment dans le jardin pour nous dégourdir les jambes. Un domestique poussa la chaise roulante du vieil homme. Nous revînmes vers la cheminée.

Les deux Japonais étaient aussi là. Ils avaient mis des superbes costumes hauts en couleurs, l’un rouge et or, l’autre bleu et blanc. Leurs visages étaient recouverts d’un masque. Le cuisinier était avec eux, il avait un shamisen, une sorte de luth. Le marquis nous expliqua :

— Les deux T vont jouer une pièce de théâtre nô en notre honneur. C’est aussi une surprise pour moi, c’est la première fois que je la vois. Ils ont répété tout l’hiver.

Le cuisinier commença à jouer de son instrument et les deux Japonais débutèrent le spectacle. Pour tout vous dire, le début ne me passionna pas beaucoup. Je ne comprenais rien, ni aux paroles, ni à l’intrigue, les mouvements étaient lents et répétitifs. Au bout d’une demi-heure, je bâillais et j’allais m’endormir, lorsque l’un des protagonistes enleva une première pièce du costume de l’autre.

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clyso Il ya 7 ans