Vues: 277 Created: 2016.12.26 Mis à jour: 2016.12.26

Eudes et Johann

Chapitre 58

Merci à celles et ceux qui lisent ce récit. Encore deux chapitres et un épilogue.

Une fois que Ludwig fut nu, les masseurs nous déshabillèrent aussi. Ils étaient assez rustres. La bienveillance du roi à leur égard les avaient quelque peu désinhibés et ils se permirent des gestes déplacés, ils nous tâtèrent les couilles sans ménagement, ce qui amusa le souverain qui ne les réprimanda pas. Ils nous lavèrent rapidement, nous nous plongeâmes ensuite dans deux bassins remplis d’eau tiède, Olav et Ludwig dans l’un, Johann et moi dans l’autre. Je ne pus m’empêcher de caresser mon ami qui eut rapidement une érection. J’étais aussi très excité. Heureusement, Ludwig était dans le même état. Il sortit du bain et dit aux masseurs :

— Assez barboté. Nous ne désirons pas de massages ce soir. Donnez-nous des linges pour nous sécher, puis retirez-vous pour continuer ce que vous aviez commencé.

— Très bien, Votre Majesté.

Nous nous séchâmes rapidement et passâmes dans une autre chambre avec deux grands lits à baldaquin. Le roi emmena Olav sur l’un des lits et ferma les rideaux pour préserver leur intimité. Je me couchai avec Johann sur l’autre lit et je vous laisse imaginer ce que nous fîmes.

Lorsque nous ressortîmes de la chambre, deux autres personnes se baignaient. Je reconnus immédiatement Philippe, il était avec une femme, je devinai que c’était sa fiancée. Ils sortirent de l’eau. Olav mit sa main devant son sexe.

— Voyons Olav, dit Philippe, pas de cachotteries. Ma fiancée a déjà vu des pénis. Tu étais moins prude avec les soeurs d’Eudes.

— Oui, mais elles n’étaient pas nues, rétorqua le Norvégien.

Philippe nous présenta sa fiancée : la Baronne de L***. Elle avait l’apparence d’un garçon manqué, cheveux bruns et courts, maigre, seins très peu développés. C’était certainement pour cela que notre ami l’avait choisie.

— Mes hommages, Mademoiselle la Baronne, lui dis-je en lui baisant la main.

— Appelez-moi Germaine, me répondit-elle, et tutoyons-nous. Je sais tout de vous, mon fiancé m’a tout raconté, il m’a décrit vos corps dans les moindres détails. Je suis d’accord qu’il couche avec des hommes, mais il doit tout me dire.

— Germaine est très libérée, nous dit Philippe. Nous pouvons parler de sexe avec elle. Elle se réjouissait de vous voir à poil.

— Oui, confirma-t-elle, mais je pense que vos bites viennent de servir, inutile donc d’espérer les contempler en pleine forme, ce sera pour un autre jour.

Les masseurs nous donnèrent des robes de chambres et des pantoufles, puis nous montâmes dans nos chambres pour nous changer avant le souper. Nos malles avaient été vidées par les domestiques et tous les habits étaient pendus dans une armoire. Ludwig m’avait indiqué qu’en été on pouvait s’habiller simplement à sa Cour et que le protocole était relâché. Johann mit une chemise brodée par sa mère.

Le souper était à sept heures. Une vingtaine de personnes y participaient. Nous nous assîmes près du roi selon les ordres du maître d’hôtel, Olav à côté de lui. Ludwig avait l’air heureux d’être en notre compagnie, il rayonnait. Un petit orchestre de chambre jouait pendant le repas qui fut simple : des spécialités de la région accompagnées de bière. Le roi demanda une bouteille de Spätburgunder, il n’aimait pas la bière.

Après le dessert, le fou du roi chanta une chanson en notre honneur :

Oyez, oyez, braves gens

Le petit Norvégien est arrivé

L’amant de notre Ludwig bien-aimé

Le Roi il va baiser

Oyez, oyez, braves gens

Les petits Suisses sont arrivés

Les amis de notre Ludwig bien-aimé

Le Roi va les baiser

Oyez, oyez, braves gens

Avec sa dulcinée il est arrivé

L’ami de notre Ludwig bien-aimé

Le Roi il ne pourra plus baiser

— Quelle impertinence, dis-je à Ludwig. Tu le laisses dire des choses pareilles ?

— C’est son rôle d’amuser la galerie, me répondit-il.

Le roi se leva, tout le monde se tut. Il prit la parole :

— Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs. J’ai l’honneur de vous informer que Monsieur Olav Sørensen, notre nouveau ténor, va vous interpréter Che farò senza Euridice, de Christoph Willibald Gluck, accompagné au clavecin. Olav, c’est à vous.

— Tu es fou, murmura Olav, je n’ai pas répété.

— T’inquiète pas, le claveciniste a la partition et il a l’habitude d’improviser. Je sais bien que je suis fou, tu n’as pas besoin de me le dire.

Olav se leva et se dirigea vers l’orchestre. Il chanta son magnifique air sans hésiter, provoquant la stupéfaction, puis les applaudissements des convives. Il revint s’asseoir et Ludwig, qui était très ému, l’embrassa. Nous nous retirâmes dans un salon privé du roi et y restâmes jusqu’à une heure avancée de la nuit. Germaine était aussi présente.

Nous fîmes la grasse matinée le lendemain matin. On nous apporta le déjeuner dans la chambre. Nous allâmes nous baigner dans le lac avec Philippe et sa fiancée l’après-midi. Olav ne put se joindre à nous, il devait répéter l’opéra avec ses nouveaux collègues. Et Ludwig n’avait évidemment pas le temps non plus, il devait s’occuper des affaires du Royaume. Nous ne les revîmes qu’au bain et au souper.

Et le reste du séjour se déroula ainsi : des excursions dans la montagne avec Philippe et sa fiancée, peu de contacts avec Ludwig et Olav. Ils étaient déjà dans une autre vie. Nous fîmes plusieurs fois l’amour dans la nature et Germaine put voir nos sexes en pleine forme. Je pus également observer comment Philippe s’y prenait avec sa fiancée.

Nous assistâmes à la représentation de la Flûte Enchantée avec Olav dans le rôle de Tamino. Il fit un triomphe qui fit taire les critiques, tout le monde sut que ce n’était pas seulement à cause de sa bite que le roi l’avait choisi.

Les Japonais jouèrent deux fois leur pièce de théâtre nô : une fois devant une nombreuse assistance, ils laissèrent leurs sous-vêtements, la deuxième fois en petit comité dans les appartements de Ludwig, ils terminèrent comme chez le marquis, provoquant la surprise des spectateurs.

Notre séjour touchait à sa fin. Ludwig nous dit un soir après le souper :

— Je rentre à Munich après-demain. Nous allons passer ces deux derniers jours ensemble, j’ai fait annuler tous mes rendez-vous. Nous ferons une longue marche et passerons la dernière nuit dans un refuge d’altitude, rien que les cinq. Philippe, je préférerais que ta fiancée ne vienne pas.

— Pas de souci, répondit notre ami.

— C’est un refuge réservé à la famille royale, avec tout le confort bien entendu. Nous ne pouvons pas aller seuls là-haut, nous serons donc accompagnés par un guide et des hommes avec des mulets pour porter les marchandises. Ils resteront discrets, ils dormiront dans une dépendance.

Ludwig avait dit « la dernière nuit ». Je le savais, bien sûr, mais cela me rappela que cette belle amitié entre nous allait prendre fin avec la fin des vacances et cela me remplit de tristesse. Nous ne nous reverrions plus avant très longtemps, ou même jamais.

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clyso Il ya 7 ans