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Vues: 825 Created: 2007.07.19 Mis à jour: 2007.07.19

La clinique secrète

Chapitre IX

La bibliothèque prenait place dans une grande salle du rez de chaussée,à l'apparence cossue, raffinée et confortable. Le plafond était parsemé de petits spots intégrés qui diffusaient un excellent éclairage d'ambiance et le sol était recouvert d'une épaisse moquette brune. Le long des murs, des meubles bibliothèques supportaient de nombreuses rangées de livres et documents.

Lorsque Laurence entra dans la salle, la vision de tous ces pensionnaires en robe de chambre et fauteuil roulant lui fit immanquablement penser à la salle de vie d'une maison de retraite. Les seules différences notables étaient que les pensionnaires présentaient un âge sensiblement moins avancé et étaient menottés à leur fauteuil. Il devait y avoir une dizaine de femmes, toutes en robe de chambre rose, semblable à celle de Laurence, et quatre ou cinq hommes en robe de chambre bleue.

Pierre murmura à l'oreille de la pensionnaire blonde:"Je vais vous laisser mais pas de bêtises, n'oubliez pas que vous êtes en permanence surveillée".Il pointa de son index une caméra de surveillance dans un angle du plafond. Laurence fit un premier tour d'observation de la bibliothèque avant d'être abordée par une femme assez âgée, qui portait un badge de la clinique. Cette dernière lui dit de faire appel à elle si elle avait des difficultés à se saisir d'un article sur une étagère. En parcourant les jacquettes des documents dans différents coins de la bibliothèque, la jeune patiente fut effarée de constater que la totalité des ouvrages proposés étaient soit des planches anatomiques, soit des recueils sur la sexualité,soit des manuels de sexologie. Elle eut tout d'abord l'envie de sortir de là et de regagner sa chambre, mais la perspective de se retrouver seule dans cette chambre lugubre sans rien avoir à y faire la fit rester à la bibliothèque. Elle observa discrètement les autres pensionnaires, qui étaient tous avec un livre en mains. Pour ne pas avoir l'air ridicule, elle se décida à s'emparer d'un bouquin au hasard. Le titre de l'ouvrage était:"Anatomie et physiologie du sexe masculin".De toute son existence, jamais Laurence n'avait eu l'opportunité ni la curiosité de feuilleter pareil ouvrage, son éducation bourgeoise et stricte ayant toujours mis en sourdine les sujets à connotation sexuelle. Elle se souvint tout de même qu'en classe de 4e au collège, le manuel de biologie abordait un chapitre consacré à la reproduction humaine, mais de manière très aseptisée. Le livre qu'elle découvrait ce jour était infiniment plus explicite et approfondi. Les premières pages présentaient des croquis anatomiques avec légende détaillée de l'appareil génital mâle, puis des shémas consacrés à la verge de l'homme. La curiosité de Laurence fut éveillée en visonnant sur les pages suivantes des photos en gros plans de sexes d'hommes, de différentes races et tailles. En dépit de son dégoût pour le sexe en général, et les hommes tout spécialement, la jeune patiente sentait aussi monter en elle un certain trouble mélé de curiosité.

Les chapitres suivants de l'ouvrage traitaient de la physiologie du sexe mâle,érection et éjaculation. Laurence ne put s'empêcher de s'exclamer:"Oh, mon dieu!" en feuilletant des pages parsemées de photos montrant des verges totalement érectées, de face ou de profil, gland caché ou décalotté.Elle sentit distinctement un grand émoi l'envahir et referma brusquement le livre, comme une petite fille fautive prise sur le fait. Elle regarda autour d'elle, se croyant observée mais personne ne faisait attention à elle. C'est plutôt elle qui se mit à observer discrètement un homme installé de face, pile dans son champ de vision. Sa robe de chambre présentait une boursouflure énorme et explicite. Tout en tournant les pages de son bouquin, l'homme portait de temps à autre sa main à son sexe par-dessussa robe de chambre, ce qui offusqua la bourgeoise mais ne l'empêcha pas de continuer à reluquer cet homme. Elle s'efforça au bout d'un moment de détacher son regard de cet homme et observa

... Et observa les autres pensionnaires. C'est là qu'elle vit dans un angle de la salle une jeune femme tenant d'une main un livre et serrant l'autre frénétiquement entre ses deux cuisses nues, sa robe s'étant entrouverte. Manifestement, elle se masturbait au cours de sa lecture. Toute cette ambiance érotique et sexuelle troublait fortement la jeune bourgeoise, bien qu'elle avait du mal à se l'avouer. Elle se dit que décidemment cette clinique était vraiment bizarre lorsqu'une voix dans un haut-parleur annonça:"Fermeture de la bibliothèque dans dix minutes, les patients regagnent leur chambre".

Dès son retour dans sa chambre, la patiente blonde eut droit au même sort que la veille au soir. Elle fut mise nue

et menottée par les chevilles à son lit. Elle protesta contre le traitement qui lui était infligé auprès de l'aide-soignante, mais sans véritable conviction, sachant d'avance que ses protestations ne seraient pas prises en compte. Elle se consola un peu plus tard avec le diner qui lui fut apporté et qui ce soir-là était à son goût. La pensionnaire de la chambre n°14 finit par s'endormir, en se remémorant les photos ô combien troublantes qu'elle avait parcourues dans la bibliothèque.