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Vues: 805 Created: 2008.05.07 Mis à jour: 2008.05.07

Les Hortensias

Chapitre 4 : Débordement

En ce lundi de Pâques nous partons chercher Rose chez ses parents qui, pour l'occasion, nous ont invités à déjeuner. A travers les vitres du break marron métallisé Peugeot, sous un ciel bleu pâle irisé de cirrus, vignes alignées et taillées alternent avec bosquets aux jeunes pousses d'un vert tendre. Une masure en pierre, porteuse sur ses murs de publicités vieillottes et à la toiture fatiguée, vient parfois rompre la monotonie du paysage. Michel conduit doucement, ce qui m'incite à la contemplation de cette campagne encore sous le joug des derniers frimas. Je perçois le réveil de cette nature, en apparence figée, précurseur d'éclosions multiples à la blancheur virginale. De mon regard de plus en plus vague, je me fonds en elle petit à petit, bercé par le léger tangage et le ronronnement linéaire de la voiture. Et c'est plongé dans cet engourdissement confortable que je ne peux m'empêcher de glisser subrepticement une main entre deux boutonnages du manteau que je porte afin de caresser ma culotte courte en velours, à défaut de pouvoir atteindre ma culotte en plastique.

- Tu as envie de faire pipi ? Me demande soudain Madeleine.

- Euh... non.

- Alors retire ta main s'il te plait. Nous n'allons pas tarder de toute façon à arriver.

Je m'exécute, tout penaud de ce que Madeleine ait pu imaginer. Il faut reconnaître que je me suis pas mal dépensé hier dans mes langes, tarissant ainsi une excitation qui a été des plus débridée. Et pendant qu'il m'habillait, Michel ne s'était d'ailleurs pas privé de me faire remarquer que j'avais récupéré un zizi de petit garçon. Ce matin, j'ai eu droit à la même tenue que le midi de mon arrivée avec par-dessous une culotte hublot en éponge garnie d'une couche droite et d'une culotte en plastique à pressions.

Les parents de Rose habitent une ferme de taille plutôt modeste pour la région et située en bout d'une des rues d'un village de cent trente âmes.

La voiture s'engage dans la cour et se dirige à gauche d'un chêne séculaire.

Bien que taillée et lisse, la pierre des bâtiments présente par endroit de légères anfractuosités d'où s'échappent quelques moineaux. Faisant fuir gentiment deux oies hautaines qui jargonnent bruyamment, Michel stationne le break à côté d'une Renault 4 blanche, juste devant une grange massive dont l'ouverture des lourds battants bringuebalants laisse entrevoir la silhouette d'un petit tracteur Massey Fergusson aux roues étroites et à la couleur rouge ternie. C'est sous les aboiements caverneux d'un labrador gold à la queue agitée que nous descendons de la voiture, et je ne suis pas trop rassuré pendant que nous nous dirigeons vers le petit perron de l'habitation. Des volutes éparses de fumée blanches s'échappent langoureusement d'une solide cheminée située à l'extrémité du bâtiment principal, parfumant ainsi l'air sec d'un boisé pourtant réconfortant. Je présume que c'est la maman de Rose qui sort nous accueillir, et je suis ravi qu'elle exprime d'emblé son autorité en vers ce chien imposant qui me fixe de trop près avec ses yeux glauques et inertes.

- Bonjour les enfants !

- Bonjour tante Germaine ! Répondent en cœur Michel et Madeleine avant de l'embrasser.

- Voici notre jeune invité, je suppose. Bonjour mon garçon. Ticky ! Suffit !

N'ai pas peur bonhomme, il est plus impressionnant que méchant. Venez donc vous réchauffer à l'intérieur.

Dans la vaste cuisine parfumée d'une alléchante odeur de gigot rôti, Rose et son père nous souhaitent la bienvenue. Rose est bien à l'image de ses parents qui ne peuvent renier leurs origines agraires. Cet environnement leurs confèrent donc une stature charpentée et robuste, le geste souple et ferme, et un visage coloré et radieux, malgré leurs 60 ans. Et je me sens de suite à mon aise en leur compagnie, même avec une culotte en plastique par-dessous.

D'emblée nous prenons place au tour de la grande table rectangulaire placée au sein de la cuisine et endimanchée d'une nappe blanche brodée de petits motifs représentant fleurs et oiseaux multicolores sur laquelle une vaisselle de fête est déjà soigneusement placée. René, le papa de Rose, débouche gaillardement un vin de noix que je goûte avec délice. Ca fait du bien après ces dernières heures passées au sirop et au biberon. La conversation devient chaleureuse et soutenue.

René sert à nouveau.

- Doucement René ! Intervient Madeleine, alors que ce dernier remplit mon verre.

C'est encore un peu un enfant tu sais. Ajoute-t-elle en me regardant.

- Il m'a quand même l'air assez grand pour apprécier. Rétorque René. Et puis ça n'a jamais fait de mal à personne, pas vrai Michel ?! Tu te souviens quand tu étais gamin ?

- Oh ! Oui il se souvient certainement ! Ajoute promptement Germaine.

Heureusement qu'il était garni le gamin, parce que ça m'a évité bien des lessives.

- Bon, tante Germaine, ce n'est pas le moment d'évoquer mes faiblesses. Précise Michel.

- Faiblesses ? Espèce de sacripant ! Tu appelles ça des faiblesses toi que d'aller en cachette dans le chai te siroter à la pipette les breuvages de ton oncle, à en faire à la culotte.

- Il faut dire, précise Madeleine, que bien qu'adolescent tu le laissais encore déambuler avec des couches.

- Justement ! Je connais trop bien les garçons et leur côté « je n'ai pas pu me retenir » Alors, mieux vaut prévenir que guérir, et tant pis pour le qu'en dira-t-on. Pas vrai jeune homme ?

Je regarde cette tante Germaine qui attend de moi une réponse qui tarde à venir.

Chaque visage est tourné vers moi dans un silence qui, n'excédant pourtant pas la seconde, me fait l'effet d'un vide sidéral. Je plonge :

- Oui Madame.

- D'abord, tu peux m'appeler tante Germaine mon garçon. Oui quoi ?

- ...Sur ce que vous dites.

- Tu reconnais donc que vous, les garçons, ne savez pas vous retenir et qu'il vaut mieux prendre des précautions en la matière ?

- ...Peut-être bien.

- Je peux te dire, tante Germaine, que nous appliquons régulièrement ta méthode de précaution. Rétorque Madeleine.

- Je vois que l'éducation a du bon. Tant mieux ! Pour ce jeune homme aussi ?

- Parfois. Lui répond Madeleine. D'ailleurs...

- Bon, tout ça c'est des histoires de bonnes femmes, et moi j'ai faim. Lance René.

- Moi aussi ! Ajoute Michel, apparemment pressé de passer à autre chose.

Germaine et Rose s'appliquent à nous servir copieusement de foie gras d'oie, de jeunes asperges sauce mousseline, de gigot à la peau croustillante et aux flageolets fondants et parfumés au thym, d'un roquefort malaxé au cognac et aux noix, et enfin d'une tarte tiède aux mirabelles des plus mielleuse. Heureusement je bois de l'eau, excepté au dessert durant lequel René nous sert un Bordeaux liquoreux, Sainte-Croix-Du-Mont, aussi dense et onctueux que je ne refuse pas un deuxième verre. Madeleine et Michel tentent d'exprimer des réprimandes qui s'avèrent plutôt timorées dans cette ambiance bon enfant, chacun ayant festoyé largement à sa mesure.

Alors que Rose sert le café, la sonnette retentit et la porte s'ouvre. Ce sont les enfants des voisins qui demandent, comme souvent, à promener et jouer avec Ticky. Fabienne et son frère, Denis, pénètrent dans la cuisine. Ils embrassent toute l'assistance, moi compris.

- Vous allez bien manger un morceau de tarte. Lance Germaine. Prenez des chaises et asseyez-vous. Après vous n'aurez qu'à emmener ce jeune homme pour lui montrer les allants tours. Ca te dit mon garçon ? Me demande Germaine.

- Bien sûr madame... euh...tante Germaine.

Fabienne, Denis et moi marchons sur un chemin caillouteux qui serpente dans la campagne figée. Ticky gambade allègrement à nos côtés, s'enfonçant parfois dans les fourrés ou parmi les pieds de vignes taillés à ras.

Alors que Denis se met à lui lancer un bout de bois qu'il s'évertue à nous rapporter avec une satisfaction affichée, Fabienne et moi échangeons d'abord quelques banalités d'usage avant que notre conversation devienne plus fluide et naturelle. Elle évoque ses études au pensionnat où elle redouble sa première littéraire, son ennui au village, ses amis qui habitent trop loin, les difficultés avec ses parents et son jeune frère âgé de 11 ans, ses chanteurs et ses films préférés, ses envies de découverte.

Fabienne incarne le cliché type de la jeune campagnarde, blonde comme les blés ondulants, aux yeux de biche fardés de khôl, et aux lèvres recouvertes d'un rose nacré. Son naturel ingénu transpire à travers sa douce et fine voix, sa courte, très courte jupe portefeuille écossaise blanche et noire, ses bottes moulantes en faux cuir noir, son anorak bordeaux taillé en blouson et ouvert sur un chemisier rose pâle qui maintient de justesse une poitrine ferme mais paraissant ô combien souple et voluptueuse.

- On fait une partie de cache-cache ? Lance Denis.

- Bof ! Répond Fabienne.

- Allez ! J'en ai marre moi de marcher, et Ticky est fatigué. Insiste Denis.

- C'est plus de mon âge, petit frère.

- S'il te plait...Tu veux bien toi ? Me demande-t-il.

- ...Comme vous voulez.

- Fabienne... Allez ! Il veut bien lui.

- ...Bon, ok ! Mais à une condition.

- Oui, oui, oui...

- C'est toi qui t'y colles.

- Mais...Bon, d'accord.

- Tu comptes jusqu'à 100 et sans te retourner. Compris ?

Fabienne et moi nous mettons à courir de retour vers la ferme. Elle me prend la main et m'entraîne jusqu'à l'intérieur de la grange sombre où, par derrière une trémie fatiguée et garée parallèlement au petit tracteur rouge, nous escaladons de vieux ballots de paille empilés en escalier sur plusieurs mètres de haut.

Fabienne semble connaître parfaitement l'endroit, et je la suis presque aveuglément tant la vue de ses fesses rebondies moulées dans une petite culotte au tissu satiné rose pâle me transporte. Arrivé en haut des ballots, Fabienne me fait sauter en premier dans un trou, formé entre deux d'entre eux et profond de plus de un mètre cinquante, afin que je l'aide à y descendre. Sûrement le sait-elle, mais je me sens bête de ne pouvoir la retenir qu'en posant les mains autrement que sur ses fesses tentatrices.

Calés plus ou moins l'un contre l'autre dans cette cachette opportune où, de s'être précipités nous respirons bruyamment cette odeur de grain poussiéreux, nous échangeons soudain sans parler pour autant, mais d'un regard incertain, le doute d'un plaisir naissant au grès de cette promiscuité hasardeuse.

- Tu peux les laisser. Me dit-elle à voix basse.

- Quoi donc ?

- Tes mains, nigaud. Ca me protège de la paille. Susurre-t-elle à mon oreille.

- Ah ! Bon, d'accord...

- Ca ne te plait pas...?

- Si, si, bien sûr...

Nos visages se font face, nos yeux miroitent. Nos corps s'électrisent, mes mains caressent ses seins, les siennes m'enserrent la nuque. Nos lèvres s'effleurent, nos cœurs s'emballent, nos langues se battent. Mes mains pétrissent maintenant ses fesses, l'une des siennes griffe mes cheveux, et l'autre vient promptement enserrer mon entre cuisses.

- ... Mais...qu'est ce que c'est donc... ?

- Rien ! Laisse...s'il te plait...non...

- ... Continue à me caresser...

Et Fabienne, toute à son affaire d'assouvir une curiosité pour le moins excitante, continue de manipuler le boutonnage de ma culotte courte de « off » vers « on »

Dès qu'elle a vu ce garçon chez René et Germaine, Fabienne a tout de suite trouvé son allure décalée et ambiguë.

C'est pourtant cette ambiguïté là qui a échauffé l'essence de sa curiosité qui elle-même a échauffé les sens de son corps de jeune fille de la campagne.

Habituée plutôt à côtoyer des garçons plus âgés avec leur côté souvent rustique, voir parfois bourrin, quand ce n'est pas le plaisir primaire d'aguicher quelques bons hommes de l'âge de son paternel, Fabienne n'a réellement pas, dans son quotidien, le loisir de croiser un genre de Peter Pan susceptible de manier aussi bien les Légos de son petit frère que le bouton de son fruit intime.

Elle en était arrivée à cette déduction complètement loufoque, mais à laquelle elle croyait, lorsqu'elle l'avait vu se lever de table, accoutré de ses culottes courtes en velours qui lui semblaient pour le moins anachroniques, voir même bizarres.

L'idée que les évènements puissent se précipiter ne lui était pourtant pas venue dans sa petite tête de blonde éthérée, jusqu'au moment où cette peste de Denis avait formulé cette envie de jeux puérile. Un flash, comme rarement il lui arrive d'en avoir, lui permit de saisir la balle au bond quant à cette proposition ludique qu'elle comptait bien faire évoluer à sa façon.

Et tout fonctionnait à merveille, surtout le plan de la descente pour se nicher dans cette étroite cachette, et durant laquelle elle avait tressailli au contact hésitant, mais obligatoirement appuyé, des fines mains fraîches de ce garçon sur ses fesses frissonnantes.

Et maintenant, la surprise de constater, sous ses doigts fureteurs, la présence d'une culotte en plastique garnie d'une couche exacerbe l'exotisme de l'attirance qu'elle ressent à son égard.

Oui, elle désire ardemment jouer avec lui et qu'il joue avec elle.

Ce qu'il fait du reste, et bien même. Titillée avec dextérité par les doigts agiles de ce garçon décidément surprenant, elle l'embrasse goulûment, littéralement arque boutée, en sentant irrémédiablement monter en elle la vague d'un plaisir décuplé.

Après avoir joui entre mes mains, qui ne se fatiguent pas de palper ses fesses dodues, Fabienne s'alanguit doucement entre mes bras, le visage enfoui dans mon coup. Puis, se laissant glisser à genoux, elle tire sur ma culotte en velours déboutonnée et se met à caresser l'avant de ma culotte en plastique.

Je perçois alors les aboiements tout proches de Ticky et les pas hésitants d'un Denis effrayé à l'idée de devoir pénétrer dans cette grange à la luminosité bien insuffisante.

Sans un mot, je tire l'anorak de Fabienne pour lui faire comprendre de s'arrêter. Non seulement elle n'arrête pas, mais elle se met à déposer des baisers furtifs jusqu'à donner de petits coups de langue sur le devant de ma culotte de bébé.

- ... Vous êtes là ?... Montrez-vous...Je sais que vous y êtes ...Répondez !

Toujours à genoux, Fabienne lève vers moi ses yeux de biche et me fait un « chut » du doigt. Puis, tout en continuant de me fixer de son regard de fille fatale, sa langue reprend son balai machiavélique de façon de plus en plus appuyé maintenant, presque vorace...et je me demande si elle...

- ... Allez !... Où vous êtes ? ...C'est pas du jeu... Hein Ticky ? Dit-leur !

Oh ! Que si c'est du jeu, me dis-je.

Ticky se met à nouveau à pousser quelques aboiements, alors que la pression monte en moi.

Fabienne, Fabienne, ... me dis-je à nouveau en lui caressant les cheveux.

Et Fabienne, écartant délicatement les élastiques de mes deux culottes, ...

enfourne dans sa bouche suave mon pénis tressautant avec un appétit non dissimulé.

Son regard toujours rivé au mien, l'acte décuple en moi un plaisir cérébral que la chaleur de sa bouche et les atermoiements de sa langue serpentine font exploser physiquement en une débauche de semence laiteuse.

Heureusement couvert par un Ticky geignard auquel les deux oies se sont jointes dans une cacophonie assourdissante, je tente en vain de maîtriser un cri jubilatoire alors que je m'affaisse pitoyablement sur une Fabienne résolument décidée à jouer jusqu'au bout les affranchies.

De retour à ma hauteur, Fabienne, dont le visage affiche le calme serein d'une satisfaction reconnue, m'embrasse langoureusement, affectueusement... Puis elle prend soin de remballer mon robinet.

- Je suis sûr que tu ne vas pas tarder d'avoir envie de faire pipi. C'est souvent comme ça les garçons. Alors il vaut mieux que tout soit bien en ordre.

Ajoute-t-elle avec douceur.

- Peut-être, mais je préfère l'éviter cette fois ci.

- Oui, mais pas moi. Me répond-t-elle en passant une main dans mes cheveux.

C'est comme tu es que tu m'as attirée. C'est comme tu es que j'ai eu envie. Et j'ai envie que tu restes comme tu es...

Je la regarde, étonné par la sincérité déroutante de cette fille et sa capacité à donner, comme ça, toute entière.

- ...Et toi, Fabienne, tu es...une fille bien.

- Bien sûr que je suis une fille bien.

- Je crois que... j'ai envie de faire pipi...

- ...Oh ! Tu vois que j'avais raison. Comme c'est chaud. S'exclame-t-elle en posant sa main par-dessus ma culotte en plastique. C'est que, effectivement, tu as une grosse envie, dis-moi ?!

- ...Aïe ! ... avec tout ce que j'ai bu... je n'arrive pas à m'arrêter...

- Pauvre chéri ! Ca va déborder. Ajoute-t-elle avec un air mutin. Vite !

Boutonnons ta culotte courte et descendons.

Alors que, résigné quant à la catastrophe annoncée, je laisse aller les dernières gouttes, Fabienne m'embrasse une dernière fois avant de quitter notre cachette. Je suis ému par ces dernières sensations qu'elle me prodigue, pleines de tendresse et de vérité. Car au fond de moi, j'ai honte. Honte de l'avoir jugé sur ses apparences. Honte de l'avoir de suite cataloguée, pire, sous estimée.

Ayant quitté la grange par le passage d'un ancien chenil attenant que connaissait bien évidemment Fabienne, nous faisons croire à un Denis très bougon que nous revenons par la rue, et qu'on en a marre qu'il ne cherche pas mieux. Le privilège de l'âge fait que nous réussissons à le convaincre.

Ce qui le convainc également, c'est l'auréole foncée qui s'étend sur tout le bas de ma culotte en velours. D'autant que Ticky, tout joyeux de nous retrouver, n'hésite pas à fourrer sa grosse truffe entre mes jambes en produisant un reniflement saccadé et bruyant des plus gênant. Fabienne tente bien d'expliquer à son frère que je me suis assis à un endroit très humide. Mais l'attitude de Madeleine à mon égard, quelques minutes plus tard, le laisse pantois.

En milieu d'après-midi, le frère et la sœur sont repartis. Fabienne et moi somment restés accrochés du regard jusqu'au dernier moment, exprimant toute l'intensité de notre éphémère rencontre liée au désarroi et à la frustration d'une séparation sans lendemain.

Je suis ensuite conduit manu militari jusqu'à la salle de bain où trône une grande table rectangulaire matelassée dans un coin, et sur laquelle je dois m'allonger. Tante Germaine et Madeleine s'occupent à me retirer mes couches trempées et, en raison des évènements passés en compagnie de Fabienne, je suis rassuré de ne pas pouvoir exprimer physiquement de plaisir. D'autant que mes préoccupations restent entièrement tournées vers Fabienne dont la présence me manque déjà. Faute de temps j'ai la sensation d'être passé à côté d'un tas de choses en vers elle.

Je suis par contre très gêné de laisser échapper involontairement quelques gaz - probablement les haricots - alors que tante Germaine me nettoie.

- Oh ! Mais c'est qu'on fait des petits prouts, mon garçon. Dis-moi, Madeleine, tu ne crois pas que ce serait plus prudent de langer à nouveau ce grand pissous ?

- Mais c'est bien mon intention. Et j'ai tout ce qu'il faut dans ce sac.

- C'est bien ma fille. Encourage la tante. Mais dans ce cas je pense que tu dois prévoir qu'il risque d'y faire aussi caca, et je te conseille alors de renforcer sérieusement l'épaisseur.

- Bien-sûr ma tante. Ne t'inquiète pas, c'est déjà arrivé, tu sais.

Sous mon regard déconfit, la tante me renvoie un sourire réconfortant et me dit gentiment :

- Tu n'es pas le premier tu sais mon grand. Ce sont des choses qui arrivent encore à ton âge.

Tante Germaine juge donc opportun de m'enduire copieusement de crème protectrice, avant de glisser sous mes fesses un lange en coton en T renforcé en son centre par du tissu éponge et agrémenté de deux épaisseurs de couche moelleuse en cellulose que lui tend Madeleine. Elle fait un aller retour à la cuisine et, à ma grande surprise, dépose une grosse banane pelée et bien mure dans mes couches avant de refermer le tout maintenu par un lange en mousseline qui leur permet plus facilement d'épingler bien serré.

Finissant de m'emmailloter en fermant chaque pression d'une efficace et moulante culotte en caoutchouc épais à la teinte beige brunâtre, tante Germaine de toute évidence a du métier.

- La banane ? S'enquiert Madeleine dont le visage exprime l'incompréhension.

- Une petite astuce, dit la tante, pour parfumer un peu et amoindrir d'éventuelles mauvaises odeurs.

- Ce n'est pas une mauvaise idée ça, ma tante. Répond une Madeleine qui me fixe alors d'un regard chargé d'intérêt.

Madeleine n'ayant par contre pas prévu de vêtements de rechange, tante Germaine fouille dans une armoire en chêne rustique placée dans le couloir et sort d'un grand carton gris ce qui m'apparaît être une culotte bouffante en laine bleue clair. Je suis derechef affublé de cette barboteuse à bretelles, bien qu'un peu juste pardessus mon paquet de couches. Ma chemisette blanche rentrée à l'intérieur, mon petit gilet tricoté crème pardessus et mes souliers bordeaux avec mes socquettes blanches terminent sans fausse note une allure infantile très jouissive.

J'aime. J'aime lorsque tante Germaine tapote mes couches au passage, sentir la banane s'écraser dans mes langes quand je m'assois, lorsque Ticky renifle mes culottes, le regard naturel de René sur ma silhouette, manger des biscuits écrasés dans du lait servis par Rose, faire un rot désabusé à la fin, le regard de Michel posé sur mon derrière, le sourire subtil de Madeleine, le souvenir de Fabienne, sentir que je vais bientôt ne pas pouvoir me retenir, qu'on me prenne encore pour un bébé.