Quand j'étais plus jeune, j'ai été victime d'une fouille corporelle, opérée par la police. On en garde un souvenir terrible, une humiliation, un manque de respect de la personne humaine...

Voilà le contexte : je venais de commencer un nouveau job. La mauvaise habitude prise quand je ne travaillais pas de me lever tard le matin, a joué en ma défaveur. Je me lève plus tard que d'habitude un matin. Dans ma précipitation, je pars en courant de la maison pour ne pas être en retard et risquer la rupture de mon contrat de travail (j'étais encore en période d'essai).

Pour les Parisiens, mon trajet, domicile-travail, passait par la grande salle des échanges du RER à Châtelet.

Au détour d'un couloir de correspondance, une rixe entre voyageurs. Un cordon de police dépéché sur place, bloque l'accès à la station. Et là, contrôle général de l'identité des personnes présentes.

Pris dans cette marée humaine, je suis arrêté par un officier de police, et je me rends compte, qu'en dehors de mon titre de transport, je n'ai rien sur moi qui justifie mon identité.

J'essaye de m'expliquer... le policier qui me barre la route ne veut rien savoir. Il m'empêche de continer mon chemin, et à l'aide de son talkie-walkie, appelle du renfort.

Sortis de je ne sais où, me voilà très vite ceinturé par 4 autres policiers, dont une femme. Ils me sortent du réseau du métro et me font monter à bord d'un car de police. Pour ne pas être brusqué par la force publique, j'ai décidé de me laisser faire. Je ne dis rien et je me laisse embarquer.

Quelques minutes plus tard, on me fait descendre du véhicule, toujours sous bonne escorte, dans une grande cour. Après un dédale de couloirs, d'escaliers, on m'installe (si l'on veut) dans une pièce en sous-sol, éclairé par un néon. Dans cette pièce, rien d'autre qu'une autre chaise et une table dressée sur des trétaux. Je patiente en ce lieu, et j'avoue avoir peur.

Quelques minutes plus tard, encore, deux policiers, plus grands et plus forts que moi, entrent brusquement dans la pièce où je me trouve : leur intrusion me fait sursauter.

Et tout de go, l'un deux déclare à mon intention :

- Allez, mon gars. Vide tes poches et ensuite, déshabille-toi. On doit te fouiller. A poil et vite, on n'a pas que ça à faire !

Secoué par cet ordre, et tremblant de peur, j'ai obéi. J'ai commencé par le vidage de mes poches. Je me suis levé doucement de la chaise sur laquelle j'étais assis pour cette opération. J'ai tout posé sur la table, face aux policiers : je n'avais rien d'autre que des clés, de la monnaie, des mouchoirs...

-Maintenant, à poil, mon gars ! Pose toutes tes affaires sur cette table, me crie l'un deux....

J'ose rouspéter :

- [color=#339966]Mais pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fais ? Mon patron m'attend, je vais me faire virer[/color]...

- On s'en fout. Dépèche-toi. A poil !

Le second, qui paraîssait plus sympa m'a expliqué que je suis en situation irrégulière et qu'il ne fait qu'appliquer les consignes. C'est la routine, finit-il par me dire.

Je présente mon coupon de carte orange, alors que je suis à peine dévêtu. J'insiste en disant que la photo sur ce document, c'est bien moi, et que mon nom est celui qui est porté sur le papier.

Peine perdue : je n'ai fait qu'énerver l'un des deux policiers, qui, sans doute pour me menacer, a posé sa main sur son arme. Il est revenu à la charge :

- J'ai dit A POIL ! Alors, à poil, et vite. Je ne te le répéterai pas !

Il a lourdement insisté sur les mots à poil, qu'il a craché plutot qu'il ne les a dit !

J'ai été obligé d'obéir et je me suis mis tout nu, en prenant le temps de me déshabiller, pour faire durer le plaisir et pour abuser de la patience du flic !

Quand mes affaires furent entièrement déposés sur la table, le second policier, celui qui me paraîssait plus sympa, s'est approché de moi, pendant que l'autre examinait soigneusement tous mes vêtements.

Et je me retrouve à poil !

Il m'a dit :

- Pardon, mais je dois te fouiller. Laisse-toi faire et ça ira tout seul. Et ça ira plus vite aussi !

- [color=#339966]OK[/color], dis-je. Je veux bien être fouillé, mais pas par un mec.

Alors que le code de déontologie prévoit qu'on ne peut être fouiller que par une personne du même sexe, ma demande a désarçonné les flics. Qui ont aussitôt stoppé leur action !

Le deuxième policier, celui qui était plus menaçant repris vite ses esprits :

- Ah ! tu veux d'un mec pour la fouille. Tu va être servie, mon gars !

Il passe un appel de son talkie walkie et explique la situation.

Encore quelques minutes plus tard, entre, sans frapper dans cette pièce, une policière, brune, pas très jolie. Très vite, les deux policiers lui briefent la situation. Pendant ce temps, je cache mes parties de mes mains, mais rapidement, la policère s'approche de moi, et très courtoisement me dit :

- Excusez-moi, monsieur. Je n'ai jamais fait ça, je n'ai jamais fouillé un homme. Laissez-vous faire et plus vite on aura fini.

- Faites ce que vous avez à faire, lui dis-je.

Et elle m'a fouillé, méticuleusement, en passant ses mains partout sur mon corps. Je voyais le regard des policiers, qui assistaient à la scène : on aurait dit qu'ils auraient voulu être à ma place...

J'entendais l'un des deux flics murmurer :

- Ah, tu veux pas être fouillé par un mec... T'es servi mon pote !

La policière a fini son travail en disant que tout était en ordre. Elle a quitté la pièce, et les deux policiers m'ont autorisé à me rhabiller :ils en salivaient devant le spectacle auquel ils ont assisté.

Les deux policiers m'ont raccompagné en me faisant la recommandation de venir dans les 24 heures justifier de mon identité. Ce que je fis aussitôt.

J'ai du expliquer mon retard à mon patron, qui ne m'a pas cru, sur le moment. Ce n'est que lorsque j'ai pu prouver ma bonne foi au commissariat, que l'officier de police m'a fourni un justificatif d'absence.

J'ai subi comme une sorte d'humiliation, de grosse honte... Ce sont des souvenirs qu'on n'oublie pas !