Vues: 615 Created: 2014.03.06 Mis à jour: 2014.03.06

Évaluation des aptitudes au service du Pays

Chapitre 1

NDA Ce récit est une fiction et se déroule dans un pays imaginaire.

Prologue

Je m'y attendais, mais ce fut quand même un choc lorsque je reçus la convocation en courrier recommandé pour cette fameuse "Évaluation des aptitudes au service du Pays". Je vous en donne le fac-similé :

Expéditeur : Ministère de l'Intégrité

À Monsieur Pierre K., né le 10 mars 1996 à Z***, domicilié à X***

Sujet: Examen d'évaluation des aptitudes au service du Pays

Monsieur,

Conformément à la loi en vigueur, vous êtes prié de vous présenter le dimanche 16 mars 2014 à 18 heures en gare de Y***, sur le quai no 3 pour prendre le train spécial à destination du Centre d'Évaluation no 4. Vous serez libéré le samedi suivant à 10 heures au même endroit. Vous ne devez prendre aucun bagage, à part vos médicaments si vous en prenez. Aucun objet personnel ne sera autorisé à l'intérieur du Centre, vous pourrez les déposer à l'arrivée.

Vous séjournerez au bâtiment C. Vous trouverez en annexe les instructions pour la commande du billet de train et l'horaire depuis votre domicile.

Salutations officielles.

Le Ministre de l'Intégrité : Jules Dupont

J'avais tellement entendu de rumeurs à ce sujet. Je ne savais pas si les participants racontaient la vérité ou en rajoutaient pour faire peur. Il était strictement interdit d'en parler sur Internet, secret défense oblige, les pages étaient immédiatement censurées. Cette évaluation durait une semaine, elle était indispensable pour la suite des études, pour entrer dans une université ou pour trouver du travail. D'ailleurs, personne n'essayait même de se défiler. Évidemment, le pays où j'habite n'est pas considéré comme une démocratie, même si il en a les apparences. Disons qu'on n'a pas de problèmes et que l'on vit même bien si l'on se conforme strictement aux ordres des autorités.

Dimanche 16 mars 2014 18:00

Le Centre d'Évaluation no 4 était situé à environ 200 km de mon domicile dans une zone interdite. Je pris le train dans l'après-midi et atteignis la gare de Y*** à l'heure prévue. Sur le quai no 3, nous étions environ 300 jeunes hommes et jeunes filles à attendre. Le train spécial arriva et nous montâmes dans les wagons qui n'avaient pas de fenêtres. À l'intérieur, on nous distribua une collation et des boissons. Personne ne parla, nous étions tous perdus dans nos pensées. Après une heure environ, nous atteignîmes la gare A, une dizaine de garçons descendirent, puis à la gare B, une dizaine de filles. La gare suivante était la mienne et je quittai le train, je me retrouvai sur le quai, nous étions une quarantaine, que des hommes.

Le Centre se trouvait au bout du quai. Nous entrâmes sans contrôle. Il faut vous dire que nous avons une puce avec un transpondeur implantée dans le corps dès la naissance. Une personne non autorisée aurait immédiatement déclenché une alarme.

Un garde de sécurité nous donna quelques instructions. Nous devions déposer tous nos habits et sacs dans des armoires puis les fermer avec une serrure qui lisait l'empreinte digitale. Les personnes qui avaient des médicaments devaient les donner ensuite à un guichet, où nous pourrions aussi nous adresser si nous avions des problèmes particuliers.

Je me déshabillai rapidement. J'hésitai un instant avant d'enlever mon boxer, mais le garde me signifia d'un signe que je devais le faire. Je fermai la porte de l'armoire et je me rendis vers l'entrée. J'étais le premier. Un autre garde débloqua la porte automatique et je pénétrai dans le Centre, partagé entre l'inquiétude et une certaine curiosité.

La porte se referma derrière moi. Un garde de sécurité était assis à une table. Sur celle-ci, il y avait des objets qui ressemblaient à des thermomètres, une boîte avec des gants en latex blancs et un pot de vaseline. Allait-on me prendre la température ? Ou était-ce pour autre chose ? Debout, une femme que j’identifiais comme une infirmière à son uniforme. L’homme m’adressa la parole :

— Bonjour M. K.. Bienvenue. Je m’appelle François et mon assistante est Yvette. Elle est là pour me surveiller, au cas où je voudrais vous violer.

— Bonjour M. K., me dit l’infirmière.

— Bonjour, balbutiai-je.

J’étais un peu surpris du ton utilisé par le garde et son humour bizarre. Je décidai de ne pas me laisser impressionner, tout en lui obéissant. Il se leva et vint vers moi. Il me dit :

— Je vois que vous avez oublié d’enlever le pendentif autour de votre cou.

Je l’avais effectivement oublié. Je m’excusai :

— Je n’y ai plus pensé. Je peux retourner le mettre dans l’armoire.

— Non, je pense que cela ne sera pas nécessaire. Nous pouvons tolérer cette petite infraction. Qu’en penses-tu Yvette ?

— Je vais regarder.

L’infirmière s’approcha de moi, examina le pendentif qui représentait le symbole de l’homme, un cercle avec la flèche pour le pénis, puis baissa les yeux sur le reste de mon corps, regardant attentivement mon entrejambe. Elle dit ensuite :

— Ce jeune homme est beau, bien musclé et a une grosse bite. Je pense que nous pouvons lui laisser le pendentif assez original il est vrai.

Je fus rassuré et j’osai aussi un peu d’humour :

— Merci, mais si vous continuez à me regarder comme ça, mon sexe va prendre la même position que le bijou.

Le garde et l’infirmière rirent. Elle me dit :

— C’est assez rare que quelqu’un ose nous parler comme vous, d’habitude ils tremblent de peur. Vous me plaisez, mais rassurez-vous, vous aurez l’occasion de montrer votre sexe en érection ces prochains jours.

Elle confirma ainsi les rumeurs que j’avais entendues. Il y aurait bien des examens très intimes.

— Mais vous voulez peut-être nous distraire avec vos boniments, reprit le garde. Je vais être obligé de faire un contrôle en règle pour être sûr que vous ne nous cachez rien à l’intérieur de votre corps.

Je compris alors que j’aurais droit à la fouille totale. Je dis :

— Enfer et damnation, je suis fait ! J’ai caché mon smartphone.

Ils rirent de nouveau.

— Non, je n’ai jamais trouvé ce genre d’objets, dit le garde. Parfois des cigarettes. Fini de rigoler.

Il mit des gants, prit sur la table un des tubes, le brancha à un fil et me dit :

— Tournez-vous et penchez-vous en avant. C’est une simple sonde qui pourrait détecter la présence d’un objet.

Je sentis alors le garde qui m’enduisait l’anus de vaseline, puis je sentis la sonde pénétrer très profondément.

— Négatif, rien à signaler. Bon nous en avons terminé, M. K.. Je vous souhaite un agréable séjour.

— Bonne soirée, répondis-je. Et, où dois-je aller ?

— La porte est ici, dit-il en me la montrant du doigt encore ganté qui avait lubrifié mon anus, et qui, à ma grande honte, n’était pas très propre.

La porte s’ouvrit automatiquement, j’entrai et me trouvai dans une sorte de sas. La porte se referma. Des douches se déclenchèrent sur tout le tour de mon corps, je fus instantanément trempé. Cela ne dura pas longtemps, une porte s’ouvrit de l’autre côté et je sortis.

Comments

clyso Il ya 10 ans