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Vues: 603 Created: 2014.03.28 Mis à jour: 2014.03.28

Étude clinique

Chapitre 7

Je suis vraiment surpris, je me demande quel est le but du professeur. Me faire passer une sorte de test, voir si je suis capable d’examiner l’intimité d’un patient sans états d’âme comme doit le faire un médecin ? Ou a-t-il une autre idée en tête ? Je n’ai pas le temps de réfléchir plus longtemps, il me tend la boîte avec les gants. Je les prends et je les mets, puis je m’assieds en face de M. F. et je découvre son sexe. Par chance, celui-ci est circoncis, je n’aurais pas besoin de le décalotter. Je tâte le pénis sans vraiment savoir ce que je cherche. Je fais de même avec les testicules mais j’ai peur de lui faire mal, il faudra que je m’entraîne avec les miens. Je cherche ensuite les trous où pourraient se trouver une hernie. Je demande au patient de tousser, sans vraiment savoir non plus à quoi cela sert. Je dis au hasard :

— Je n’ai rien trouvé de suspect.

— En effet, me répond le professeur, il n’y a rien.

J’ai eu de la chance. Jules demande à M. F. de se coucher sur le côté. Il lubrifie l’anus et enfonce son doigt pour le toucher rectal. Comme je le craignais, je dois aussi répéter l’examen. Je me remémore rapidement l’anatomie humaine afin de mettre mon doigt du bon côté et de bien toucher la prostate. Bien entendu, je ne sais pas si elle est trop grosse ou trop dure. Je préfère ne pas faire de commentaire. Le professeur rassure le patient :

— Rien d’anormal. L’examen est fini, vous pouvez vous rhabiller.

Après un rapide bilan de la visite, nous prenons congé du patient. Jules lui dit encore :

— J’espère que mon étudiant ne vous a pas trop traumatisé.

— Non, je m’en remettrai, répond M. F., vous savez, c’était la première fois qu’on me faisait ce genre d’examen.

Il sort, je demande tout de suite :

— Étais-je si mauvais que ça ?

— Non, tu as bien fait ton travail. Excuse-moi de t’avoir tendu ce petit piège.

— C’était dans quel but ?

— Un jeune comme toi peut idéaliser la médecine, ne voir que le prestige de la fonction et oublier que c’est aussi un métier manuel, qu’il faut tâter les corps dans les endroits les moins reluisants, que nous sommes confrontés au sang et à la merde. Réfléchis bien à cela avant de commencer tes études.

— J’y penserai, j’aurai le temps ces prochains jours.

— Bien, je te réinviterai, ce sera un peu différent. C’est un patient qui est là pour des essais de médicaments, mais il doit subir des contrôles réguliers. Je lui ai déjà demandé si tu pouvais venir, il est d’accord, même de te laisser faire tout l’examen seul. Ne te fais pas de souci, je lui ai dit la vérité, il sait que tu n’as pas encore commencé tes études.

— Mais pourquoi a-t-il quand même accepté ?

— L’esprit humain est bizarre, certaines personnes aiment bien les visites médicales, surtout si elles sont faites par un jeune homme inexpérimenté. Je vais te reconduire au contrôle de sécurité.

À 18 heures, l’infirmier Éric frappe à ma porte et entre. Il est en peignoir et il en a aussi pris un pour moi.

— Bonsoir Nicolas, me dit-il. On se tutoie. Tu peux te déshabiller ici et mettre le peignoir, enlève ta ceinture de chasteté toi-même, j’ai débranché l’alarme.

J’ai moins de réticence à me déshabiller devant lui. Si je veux aller au sauna, il faut m’habituer à être nu avec d’autres personnes inconnues. J’ai déjà pris des douches collectives après le sport. Nous montons sur le toit, puis entrons dans la cabine. Éric m’explique que c’est un sauna pas très chaud et humide, il trouve que c’est plus agréable. Nous nous asseyons sur une serviette. Je ne peux m’empêcher de lui demander :

— Pourquoi t’intéresses-tu particulièrement à moi ? Je ne pense pas que tu es aussi attentif à tous les patients.

— Parce que je t’envie, j’aimerais bien être à ta place, être passif et subir des massages érotiques.

— Mais tu es, enfin j’ai entendu dire que tu étais gay. Or c’est une femme qui va faire les massages.

— Tu es déjà bien informé, bon tu auras les yeux bouchés par les lunettes vidéo et tu pourras te concentrer sur les sensations. Que ce soit une femme ou un homme n’a pas une grande importance. Quoique nous aimerions bien le savoir. C’est pour cela que c’est moi te masserai deux fois, on verra si tes orgasmes sont aussi intenses ou si tu ne bandes pas.

Après le sauna, nous passons au hammam puis je retourne dans ma chambre, Éric me remet le mouchard, puis il me quitte pour aller prendre son service. Vers 19h30, je vais dîner.

Je suis seul à une table lorsqu’un homme assez âgé me demande s’il peut s’asseoir en face de moi, il parle le français avec un accent dont je ne détermine pas l’origine. Après avoir terminé le repas, il se présente :

— Mon nom est Olavson, James Olavson.

— Enchanté, je suis Nicolas K.

— Je suis là pour étudier les effets d’un nouveau médicament qui pourrait atténuer les effets de la maladie d’Alzheimer.

— Mais vous n’êtes pas atteint de cette maladie ?

— Non, il s’agit simplement de voir s’il n’y a pas d’effets secondaires sur une personne de mon âge. Et vous, quelle étude faites-vous ?

— Euh, c’est assez délicat, je ne sais pas si j’ose vous en parler.

— Ah je pense que vous faites l’étude consacrée à la sexualité.

— Vous savez ?

— J’ai regardé sur internet quelles étaient les études en cours. En quoi consiste cette étude ?

— Comme je vous l’ai dit c’est assez délicat à expliquer.

— Ne vous gênez pas, à mon âge on en a entendu d’autres. On collecte votre sperme ?

— En quelque sorte, oui, en m’observant.

— Assez amusant, en effet. J’y pense, c’est vous qui voulez faire des études de médecine ?

— Oui, c’est moi.

— Alors nous aurons bientôt l’occasion de nous revoir. J’aurais bien aimé être médecin, mais j’ai suivi une autre voie.

— Qu’avez-vous fait ?

— Je suis devenu commerçant, une petite entreprise qui a grandi. Je vous souhaite plein succès pour vos études, cette étude clinique puis vos études de médecine. Je vais me coucher, je dors beaucoup. À bientôt M. K.

— Bonne nuit M. Olavson.

Il ne me l’a pas dit, mais je pense que c’est lui que je pourrai examiner un de ces jours. Cette première journée a été bien remplie, je suis aussi fatigué, je retourne dans ma chambre et je ne tarde pas à me coucher.

Mardi 8 juillet 2014

J’ai de nouveau la visite d’Éric à 6 heures pour la prise de sang. Je suis moins tendu que hier, presque la routine déjà. Juste avant 9 heures, je me déshabille dans ma chambre et me rends au rendez-vous avec Julie vêtu du peignoir qu’Éric m’a laissé. Je salue M. Olavson qui attend aussi devant la porte rouge.

Julie vient me chercher, nous nous rendons dans le même local que la veille, nous sommes seuls. Je me couche directement et Julie me place le casque sur la tête, puis les lunettes et les écouteurs. Tout le reste du matériel est déjà en place. Julie me dit qu’il n’y aura pas de vidéos aujourd’hui, seulement de la musique et des images apaisantes. Je pourrais fermer les yeux si je le désire.

Julie commence par me masser légèrement tout le corps, puis passe à mon pénis et mes testicules. Elle a des mouvements lents, mais néanmoins très excitants. Je bande rapidement. J’entends sa voix dans les écouteurs, elle me dit de ne pas me précipiter, de savourer chaque caresse, de respirer profondément. Je me concentre sur les sensations nouvelles. Julie passe en revue tous les endroits de mon sexe. Je suis plusieurs fois presque sur le point d’éjaculer, mais à ce moment-là, Julie change de technique de massage et mon excitation retombe un peu. Je ne peux pas me retenir très longtemps et je jouis longuement. Julie continue à me caresser pour prolonger l’orgasme, puis me laisse me reposer quelques minutes en me recouvrant d’une serviette.

Elle me nettoie ensuite, puis ôte les lunettes et le casque. Elle me demande :

— Qu’en penses-tu ?

— J’ai encore joui trop vite.

— Oui, tu dois essayer de faire durer le plaisir, pour avoir un orgasme plus intense. Mais nous avons encore plusieurs jours devant nous. Je te dirai comment bien respirer avant le point de non-retour.

— C’est quand même assez étonnant cette étude. Me faire masturber dans un contexte médical, entouré d’appareils de mesures.

— On a fait pire, pas ici, par exemple un scanner pendant que deux personnes font l’amour.

Je me lève, remet mon peignoir. Julie me fait la bise et je retourne dans ma chambre. Je n’ai plus rien d’autre de prévu aujourd’hui, il faut que je me trouve une occupation. Je décide alors d’écrire le récit que vous lisez, même si je ne sais pas si je pourrais le publier un jour, j’ai promis de ne rien révéler.

Vendredi 11 juillet 2014

Rien à signaler de particulier pour le mercredi et le jeudi. J’ai eu deux nouveaux orgasmes, Julie m’a dit que les enregistrements étaient très intéressants, sans toutefois me donner plus de détails. Je suis retourné une fois au sauna avec Éric. J’ai discuté plusieurs fois avec M. Olavson, mais j’ai l’impression qu’il essaye de me faire raconter ma vie et mes séances avec Julie, alors que lui reste très discret sur au sujet de sa propre existence. Je lui ai quand même avoué que je suis encore vierge.

Ce matin, petit changement de programme. Je suis déjà couché sur le dos avec les appareils lorsque Julie me demande de me retourner sur le ventre et de mettre ma tête dans un support au bout du lit. Je me demande pourquoi. Elle commence par me masser les jambes, le dos. Puis elle se rapproche toujours plus de mon anus après avoir fait couler un liquide entre mes fesses, et je comprends qu’elle veut explorer cette zone érogène, puis certainement la prostate, le « point G » masculin. Je suis un peu gêné, mais je n’ai pas le choix, je dois me laisser faire. Je sens le doigt de Julie qui pénètre de plus en plus profondément, je trouve cette sensation très étrange, mais je m’y habitue. Cela dure très longtemps, je ne sais pas si j’ai vraiment un orgasme ou pas. Même si j’ai senti du liquide couler de mon pénis, il ne me semble avoir ni bandé, ni éjaculé. Julie retire son doigt et me couvre avec une serviette.

— Alors, quelle impression ce massage prostatique ? me demande Julie.

— Assez bizarre. C’est déjà tout pour aujourd’hui ?

— Oui. Et pour tout le week-end, je ne travaille pas. Tu as le droit de te branler une fois par jour sans déclencher d’alarme.

— Et je pourrai sortir de la clinique ?

— Non, c’est malheureusement interdit. Mais tu auras un meilleur repas dimanche.

Maigre consolation. Cela commence à me peser d’être enfermé ici. J’ai quand même un peu de distraction l’après-midi puisque j’ai de nouveau rendez-vous avec le professeur. Lorsque j’arrive, c’est bien M. Olavson qui est déjà là. Nous nous saluons :

— Pas besoin de vous présenter, dit le professeur. M. Olavson m’a dit que vous vous connaissiez déjà.

— Oui nous avons déjà parlé plusieurs fois ensemble.

— M. Olavson a donc accepté de se faire examiner par toi, dans le but de t’initier à ton futur métier. Nous n’allons pas faire un bilan de santé complet, mais seulement quelques actes médicaux. Ce sera plus simple, je t’expliquerai à mesure. D’accord ?

— Je suis d’accord.

Jules me tend alors un premier appareil, que j’identifie comme un tensiomètre, avec une manchette, une poire et un cadran. Il a l’air très ancien.

— Mon père était aussi médecin, me dit Jules. Lorsqu’il a fermé son cabinet, il a gardé certains appareils que je conserve précieusement en son souvenir. M. Olavson, bien que n’étant pas médecin, est aussi très intéressé. Tu auras deviné qu’il s’agit de prendre la tension artérielle. Voici également le stéthoscope de mon père.

Le premier examen n’a pas l’air trop difficile. Je prends uns chaise et je m’assieds à côté de M. Olavson. Je lui demande de remonter la manche de sa chemise, il l’enlève directement. Je remarque que son « marcel » blanc a des trous. Il a peut-être des soucis financiers qui l’obligent à faire cette étude médicale, même s’il m’a prétendu lors de l’une de nos conversations que c’était pour faire progresser la médecine. Je mets en place la manchette, je gonfle la poire et j’essaie de faire la mesure. Je n’y arrive pas. Le professeur me corrige la position du stéthoscope. Je fais une deuxième mesure, je dis :

— 140 / 85.

— C’est correct, c’est à peu près ce que j’ai mesuré tout à l’heure. Passons au deuxième examen. Voici un thermomètre.

Je le prends et l’examine. Il est plus gros que les thermomètres habituels, il est encore au mercure. Je n’en avais jamais vu de pareil, habitué dès mon enfance aux thermomètres électroniques ou auriculaires. Je le tends à M. Olavson en lui disant :

— Pourriez-vous le mettre sous votre bras ?

— Je pense que ce serait préférable de le mettre à un autre endroit, me répond-il. Ça me rappellera mon enfance et ma mère.

Je devine où il faudra le mettre et je repense à mon massage du matin.

Comments

tiloup50 Il ya 10 ans  
Woyzeck Il ya 10 ans  
dudu Il ya 10 ans  
clyso Il ya 10 ans  
dudu Il ya 10 ans