Vues: 488 Created: 2014.04.02 Mis à jour: 2014.04.02

Étude clinique

Chapitre 8

Je dis à M. Olavson :

— Veuillez vous coucher sur la table, sur le ventre, et, euh, baisser votre pantalon.

— Je vais l'enlever, me répond-il, ce sera plus simple.

Il enlève son pantalon puis se couche comme je le lui ai demandé. Jules me tend la boîte de gants, je pose le thermomètre pour en mettre, puis il me donne encore un petit pot. Je baisse le slip kangourou blanc, enduit le bout du thermomètre de vaseline, écarte les fesses de M. Olavson et lui enfonce le thermomètre. Il me dit :

— Plus profondément s'il vous plaît, la mesure ne sera que meilleure.

Je fais ce qu'il me demande, puis j'attends quelques minutes. Je n'ai pas pris ma montre, je demande à Jules si c'est bon, il acquiesce et je retire le thermomètre.

— 36.8, dis-je. C'est normal.

Jules me dit de déposer le thermomètre vers le lavabo, il le désinfectera plus tard. Je mets les gants à la poubelle et je m'apprête à remonter le slip lorsque le professeur me dit :

— Attends un instant, nous allons encore faire une piqûre. Remets des gants.

— Qu'allons-nous injecter ?

— Seulement une solution physiologique, de l'eau salée.

Jules me tends alors une seringue. Il m'explique comment la remplir puis je me retrouve face au postérieur de mon patient. Jules désinfecte l'endroit et me dit d'y aller, me montrant comment tenir la seringue. J'ai peur de faire mal et je pique très délicatement. L'aiguille s'enfonce à peine. Jules me dit :

— Pas assez fort, retire l'aiguille et recommence. Comme si c'était une fléchette.

— J'ai peur d'abuser de la patience de M. Olavson.

— Ne t'en fais pas, il est très patient.

J'enfonce à nouveau l'aiguille, plus fort. Cette fois c'est bon, je fais couler un peu de liquide. Je ressors ensuite l'aiguille. Je remarque qu'un petit hématome s'est formé autour du point d'impact mais je ne dis rien, Jules non plus. J'espère que M. Olavson ne s'en apercevra pas. Je pose un pansement puis je jette la seringue et les gants. Je demande à Jules :

— Et maintenant ?

— Tu ne devines pas ?

— Oui je le crains. M. Olavson doit-il se lever ?

— Non, il peut simplement se retourner.

Je vais mettre des gants, déjà la troisième paire, et lorsque je me retourne, je vois que M. Olavson est couché sur le dos. Comme vous le supposez, son pénis a une belle érection, étonnant pour un homme de cet âge. Je décide de rester zen et j'essaie un peu d'humour :

— M. Olavson, vous avez gardé le corps d'un jeune homme.

— Je suis confus Messieurs, mes yeux me jouent des tours, je me suis trompé de pilule tout à l'heure, j'ai dû en prendre une bleue à la place d'une blanche.

Je n'en crois pas un mot. Pour lui faire plaisir, je lui tripote le pénis et les testicules, en espérant qu'il ne va pas éjaculer. Ce n'est pas le cas heureusement.

— Vous auriez dû faire cette étude sur l'orgasme, lui dis-je. Cela vous aurait plu.

— Je suis trop âgé malheureusement.

— Je dois vous examiner encore la prostate, pourriez-vous vous retourner ? demandé-je avant même que le professeur ne me dise de le faire.

M. Olavson se met spontanément à quatre pattes, dans une position que je n'aurais pas osé lui proposer. Je repense de nouveau au massage du matin et je prends tout mon temps, afin de bien localiser et tâter la prostate. Jules me dit :

— Masse-lui un moment la prostate, nous allons voir s'il sort du liquide séminal.

Je trouve bizarre mais j'exécute les ordres, tout en observant le méat urinaire d'où perlent effectivement quelques gouttes.

— C’est vraiment un acte médical ?

— Oui.

Le professeur me dit que nous allons arrêter là, il me remercie de ma collaboration et appelle un garde de sécurité pour me reconduire à ma chambre. M. Olavson me remercie également. Je suppose qu'ils vont faire venir Julie pour le soulager.

Quelque chose m'intrigue : pourquoi le professeur a-t-il accepté ce petit jeu avec M. Olavson ? Car ce n'était qu'un jeu. Est-ce seulement pour m'initier à ma future profession ? Ou y a-t-il d'autres raisons ?

Vendredi 18 juillet 2014

Une semaine s’est écoulée. Je ne vais pas vous raconter en détail toutes les journées dans cette clinique, ce serait mortellement ennuyeux. Il ne s’est plus rien passé à part mes orgasmes sur commande. J’aurais dû venir plus vite afin de faire des révisions avant de passer le bac.

Le samedi, je suis retourné une dernière fois au sauna avec l’infirmier. M. Olavson est arrivé quelques minutes plus tard, comme si il me surveillait ou comme si quelqu’un l’avait averti. Il voulait certainement me voir nu. Je ne pouvais pas le lui reprocher, je l’avais aussi examiné le jour précédent, un peu contre mon gré. Nous n’avons plus jamais reparlé de cette « visite médicale ».

Le lundi et le mardi, nouveaux rendez-vous avec Julie. Elle m’a expliqué le but des exercices, retarder l’orgasme le plus longtemps possible afin de faire monter le niveau d’excitation au maximum. Au moment où j’allais jouir, je devais expirer puis inspirer et contracter le périnée et l’anus. Cela aurait pu ou dû me procurer un orgasme dans tout le corps, je n’y suis pas vraiment arrivé, même si j’ai pu retarder plusieurs fois l’éjaculation. Il faudra que je m’entraîne encore.

Le mardi après-midi, le mystérieux M. Olavson m’a dit qu’il quittait la clinique. Il m’a encore chaleureusement remercié, je n’ai pas bien compris pourquoi.

Le mercredi et le jeudi, j’ai eu les séances avec l’infirmier Éric, comme il me l’avait laissé entendre. J’étais très tendu et assez réticent à ces massages faits par un homme, le pénis le premier jour puis la prostate le deuxième. Je n’ai même pas réussi à bander. Il m’a dit que ce n’était pas grave, c’était juste une expérience scientifique.

Nous sommes donc le vendredi et j’arrive à 9 heures pour ma dernière rencontre avec Julie. Je suis content de la retrouver, je me couche comme d’habitude et elle met en place les instruments de mesure. Elle commence à me masser le pénis, il me semble que c’est beaucoup plus doux que les autres fois. Aujourd’hui elle n’a pas mis de lubrifiant, elle ne veut sûrement pas m’irriter la peau. Après deux jours d’abstinence, mon pénis est très tendu. Soudain, une surprise : Julie est en train de dérouler un préservatif sur mon membre, j’avais déjà eu la curiosité d’en acheter et de faire quelques essais en solitaire. Pourquoi ? La réponse vient tout de suite. Je sens mon pénis entrer dans le vagin de Julie, plutôt je le devine puisque j’ai les yeux toujours bouchés avec les lunettes. Mais il n’y a aucun doute, Julie est montée sur la table et me chevauche. Je ne tiens plus, il faut que j’enlève les lunettes pour la voir, mais elle m’empêche de le faire en bloquant mes mains avec les siennes. Est-elle entièrement nue ou n’a-t-elle enlevé que le bas ? J’entends sa voix dans les écouteurs :

— Reste tranquille, laisse-toi faire. Pense à nos exercices des jours passés, respire profondément.

La situation est si étrange que je ne peux pas me calmer. Cette fois mon pénis est dans un vrai vagin, ce n’est pas un simulacre. Je n’arrive pas à me retenir très longtemps. Ce n’est pas l’orgasme le plus intense, mais le plus beau. Julie m’a dépucelé.

Était-ce prévu dans le protocole de l’étude clinique ou est-ce une initiative personnelle de Julie ?

Elle me laisse me reposer quelques minutes puis me nettoie, enlève les lunettes et les autres appareils. Elle s’est déjà rhabillée. Je me lève, remets mon peignoir.

— Il t’a plu mon cadeau d’adieu ? me demande-t-elle.

— C’était magnifique.

— Il est l’heure de nous quitter.

— Oui, c’est l’heure.

J’aimerais que ce moment dure une éternité. Julie me prend dans ses bras et m’embrasse longuement sur la bouche. Nous nous séparons, il me semble qu’elle a les yeux humides.

— Je ne pense pas que nous nous reverrons un jour. Tu as toute ta vie devant toi, profites-en.

— Merci, ça a vraiment été une expérience que je n’oublierai jamais.

Julie sort sans se retourner.

J’oscille entre l'euphorie et la tristesse. Je suis aussi un peu déçu, j’avais espéré revoir Julie par la suite. Elle aurait pu m’inviter à dîner chez elle. Mais elle a certainement un ami ou un mari, je ne lui ai même jamais posé la question. Malgré nos rapports de plus en plus intimes, elle est restée professionnelle jusqu’au bout.

Je me demande si je n’ai pas rêvé. M’auraient-ils drogué ou hypnotisé pour me faire croire que j’ai eu un rapport réel ? Je me dirige vers le PC qui faisait les enregistrements, mais il est protégé par un mot de passe. J’essaie avec mon prénom, ça ne marche pas. Je vois alors la poubelle, il y a bien le préservatif avec mon sperme. Je le prends, je me demande si je devrais le garder en souvenir, mais je renonce, ce serait ridicule.

L’après-midi, je prépare mes affaires et je sors par le contrôle de sécurité. J’ai de nouveau droit à une fouille, beaucoup plus sévère que pour l’entrée. Je suis obligé d’enlever tous mes habits, même mon sous-vêtement. Le garde s’excuse pour ce désagrément, je suis pressé de quitter la clinique et je ne proteste pas.

À l’accueil, on me remet une enveloppe, je l’ouvre et je lis la lettre suivante :

Mon cher Nicolas.

En mon nom, celui de Julie, d’Éric et du personnel de la clinique, je t’adresse nos plus sincères remerciements pour ta participation à cette étude. Tu as parfaitement joué le jeu et les résultats des mesures correspondent tout à fait à nos attentes. Nous espérons que tu reviendras participer à l’une au l’autre de nos études cliniques.

Le chèque de tes honoraires est joint à cette lettre. Tu trouveras également un deuxième chèque du même montant. C’est M. Olavson qui te l’offre afin de t’encourager dans tes études, même si c’est le nom d’une de ses sociétés qui figure sur le chèque. Il pense que tu seras un très bon médecin, ce qui est aussi mon avis.

Cordialement.

Jules

Deux heures plus tard je me retrouve seul dans l’appartement familial. J’ai une impression de vide, j’ai de la peine à retrouver mes marques, reprendre mes habitudes, d’autant plus que mes parents et ma sœur ne reviennent que dans deux semaines.

Que vais-je faire ? Je suis riche avec mes deux chèques. Vais-je m’offrir quelque chose ou les garder ?

Je n’avais prévu que ce séjour à la clinique pour mes vacances, j’ai maintenant plusieurs semaines devant moi. Vais-je rejoindre mes parents dans leur maison de vacances ? Évidemment pas, j’en ai assez de ces vacances familiales. Vais-je partir au bord de la mer dans une autre région, avec le risque de me retrouver seul dans une chambre d’hôtel à peine plus confortable que celle de la clinique. Je renonce également.

Je décide de rester dans la capitale. Il y a aussi une plage en été et je vais peut-être y rencontrer une jeune fille esseulée comme moi.

Et si cette jeune fille était Julie ? Non, ce genre de rebondissement n’existerait que dans un mauvais roman-feuilleton.

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dudu Il ya 10 ans  
dudu Il ya 10 ans  
Woyzeck Il ya 10 ans  
dudu Il ya 10 ans