Vues: 448 Created: 2014.05.11 Mis à jour: 2014.05.11

L'Hôpital

Chapitre 7

C’était le jour de la visite médicale à l’Hôpital. Ma logeuse vint voir si j’étais bien réveillé, je ne devais pas arriver en retard, sinon on aurait pu me renvoyer sans m’examiner. Dans mon cas, ce n’aurait pas été bien grave, j’étais déjà Fonctionnaire à vie et j’avais commencé à installer mon forum de discussion comme le Chef du personnel me l’avait proposé/ordonné. Le lundi matin, j’avais reçu une enveloppe cachetée avec toutes les informations techniques concernant le serveur secret et je m’étais immédiatement mis au travail.

Je pris donc mon bain, m’habillai (je mis quand même mon uniforme, j’en étais encore assez fier), puis quittai la maison sans déjeuner, comme c’était indiqué. J’arrivai à l’Hôpital avec une demi-heure d’avance. Je m’arrêtai un instant pour contempler le bâtiment. Il était immense, il devait avoir une vingtaine d’étages. J’entrai et je me dirigeai vers l’accueil. Il y avait cinq guichets, devant chacun d’entre eux un banc double où une dizaine de personnes pouvaient s’asseoir de chaque côté. Je m’assis au hasard sur le dernier banc, sur la place numérotée avec le 1, j’étais encore le seul.

À huit heures pile, une jeune femme ouvrit le store du guichet. Elle avait la peau très claire, presque blanche, parsemée de taches de rousseur, comme ses cheveux de la même couleur. Elle annonça d’une voix douce que nous pouvions nous présenter au guichet dans l’ordre des numéros. Je me levai et allai vers elle. Je lui dis :

— Bonjour Madame.

— Bonjour M. K.

Je fus surpris, comment connaissait-elle mon nom ? Je me rappelai qu’il était indiqué sur la veste de mon uniforme.

— Je viens passer une visite médicale, voici ma convocation, dis-je en la lui tendant.

Elle la prit et contrôla sur son ordinateur, puis imprima quelques feuilles. Elle me dit ensuite :

— Tout est en ordre, voici un questionnaire que je vous prie de remplir avant de monter au quatorzième étage.

Elle me rendit les papiers. Je restai figé quelques instants, regardant attentivement la jeune femme, qui me demanda :

— Qu’avez-vous ? Vous pouvez y aller, il y d’autres personnes qui attendent.

— Excusez-moi, j’étais distrait. Au revoir Madame.

Je m’éloignai du guichet, songeur. Que s’était-il passé durant ce bref entretien ? Je retournai m’asseoir, répondis aux questions puis lus le reste du document. Il était destiné au médecin qui mettrait ses commentaires. Quelques jours plus tôt, j’aurais été assez nerveux de voir qu’on allait m’examiner les organes génitaux et l’anus, mais, après la punition de ma logeuse, j’étais moins inquiet. Ce ne serait pas pire. Il y avait également des étiquettes avec des code-barres.

Je montai au quatorzième étage. Je présentai ma convocation à une infirmière, elle me pria de prendre place dans une salle d'attente, il y avait déjà trois autres hommes assis. J'attendis une demi-heure. Six autres hommes arrivèrent, nous étions dix en tout.

Un infirmier entra et se présenta :

— Bonjour Messieurs, je m’appelle Sylvain. C’est moi qui vais vous accompagner pendant toute la journée. Je vous demande de suivre mes indications, sans quoi nous pourrions vous renvoyer et vous auriez des ennuis. Suivez-moi.

Nous nous rendîmes dans un vestiaire.

— Je vous prie de vous déshabiller entièrement et de garder avec vous le questionnaire et les autres documents que vous avez apportés.

Ça commençait plutôt mal. Je supposais que nous allions devoir rester nus pendant toute la journée. Heureusement que les locaux étaient bien chauffés. Nous nous déshabillâmes, mîmes nos vêtements dans des armoires qui n’avaient pas de serrures. L’infirmier nous indiqua que le local serait fermé à clef et qu’il n’y avait pas de risque de vol. Au moment d’enlever mon caleçon, j’eus une hésitation. Je regardai les autres hommes et je ne pus m’empêcher d'évaluer leur pénis. Le mien serait le plus petit du groupe.

Une fois que tous les hommes furent nus, nous quittâmes le vestiaire et entrâmes dans une grande salle. L’infirmier nous pria de nous asseoir sur des chaises alignées contre un mur. Dans toute cette salle étaient répartis des tables couvertes de divers objets médicaux et des lits entourés d’appareils. Je compris que nous n’aurions aucune intimité. Cela me rappela des histoires que j’avais entendues au sujet de visites militaires d’incorporation, j’y avais échappé car je faisais des études supérieures. Il me sembla que l’État voulait quand même se rattraper et m’infliger les mêmes humiliations.

L’infirmier nous pria de nous lever et de nous diriger vers une table sur laquelle étaient posés de grands verres remplis d’eau. Il nous dit :

— Vous devez boire deux verres. Lorsque vous aurez besoin de pisser, n’allez pas aux toilettes, mais dites-le moi.

Je pris un verre, me forçai à le boire, puis je le remplis à nouveau avec l’eau d’une carafe. Nous retournâmes nous asseoir. Quelques minutes plus tard, du personnel médical entra. L’infirmier nous informa qu’il y aurait des étudiantes et des étudiants qui assisteraient et participeraient aux examens. Il nous pria ensuite de nous rendre avec notre dossier vers une table où une infirmière allait nous prendre du sang. J’étais gêné de me présenter nu devant tous ces gens, qui allaient me mater, je ne trouve pas d’autre mot, à tour de rôle. Lors de la piqûre au creux du bras, je ne regardais pas la seringue, de peur de me trouver mal.

Après la prise de sang, j’avais déjà envie d’uriner, je me rendis vers l’infirmier qui me donna un gobelet à remplir. Je lui demandai où étaient les toilettes, il me répondit :

— Vous n’avez qu’à pisser devant moi. Je dois contrôler. Vous irez vous laver les mains après. Vous pourrez ensuite manger.

Je fus ennuyé d’uriner devant lui, mais j’avais besoin et cela se passa bien. Il m’indiqua ensuite la porte des WC. Il colla une étiquette sur le gobelet et le ferma avec un couvercle.

Il devait être neuf heures environ, j’avais laissé ma montre au vestiaire. Tout le personnel médical sortit soudain de la salle. C’était l’heure de la pause et, pour moi, le petit déjeuner. Il n’y avait pas de café, afin d’éviter de fausser les résultats des examens je pense. J’avais déjà bu assez d’eau, je pris seulement un sandwich au fromage et retournai m’asseoir.

Je fis connaissance avec mon voisin.

— C’est la première fois que vous venez ici ? demandai-je.

— On peut se tutoyer, je m’appelle Jean-Pierre. Oui, je désire devenir arpenteur et je dois passer cette visite. Et toi ?

— Moi c’est Daniel, je suis Fonctionnaire et ils avaient oublié de me convoquer avant.

— Tu as de la chance. Être Fonctionnaire, mon rêve.

— Mais tu vois, cela ne me dispense pas d’être tout le jour à poil ici.

— Tout le jour ? Ça durera si longtemps ?

— Il paraît.

Je finissais mon sandwich lorsque le personnel médical revint. L’infirmier vint vers moi et me dit :

— Vous passez le premier puisque vous avez déjà pissé. Suivez-moi.

Nous allâmes vers une table. Un médecin était assis derrière ; à côté de lui, de chaque côté, un homme et une femme, debout. Ce devaient être les étudiants. Il n’y avait pas de chaise pour moi, je restai aussi debout face à eux. L’infirmier prit mon questionnaire et le donna au médecin. Celui-ci le lut pendant quelques instants, puis me toisa, son regard s’arrêta à la hauteur de mon pénis. Je sentis celui-ci se recroqueviller, on devait à peine le voir. Curieusement, je pensai à la jeune fille rouquine de l’accueil. Et si c’était elle qui était en train de m’examiner, quelle aurait été ma réaction ?

— M.K., me dit le médecin, à nous deux. Je suis le Dr P., et voici Josiane et Claude, des étudiants. C’est la première fois qu’ils auront un « vrai » patient à examiner. Je vous demande un peu de compréhension. Tiens, vous habitez chez Mme T. ? Je connaissais bien son mari et elle travaillait aussi ici. On murmure qu’elle reçoit toujours des patients pour des soins assez intimes. Vous êtes au courant ?

Comments

dudu Il ya 10 ans  
clyso Il ya 10 ans  
dudu Il ya 10 ans  
Woyzeck Il ya 10 ans  
tiloup50 Il ya 10 ans