Après un petit quart d'heure, ma main se glisse dans ma poche et, d'une légère pression, j'anime doucement le papillon. Oh là, attention ! A ma délicate sollicitation, Caro répond par un véritable spasme. Tout le monde se rend compte qu'il se passe quelque chose.

Finement, elle réussit à déguiser ça en quinte de toux. Mais la machine est lancée et je ne l'arrêterai pas !

En y réfléchissant, la présence du papillon toute la soirée, la sensualité de certains moments et l'humidité qui règne dans son entrejambe, tout ça a du la rendre hypersensible. Elle commence à se dandiner sur place. Elle se serre contre moi. Puis, pendant que tout le monde fait comme si de rien n'était, un sourd gémissement s'échappe de ses lèvres. J'arrête immédiatement le papillon et je la sens se relâcher.

Quant à moi, lancé dans une discussion acharnée sur je ne sais quoi, je joue celui pour qui rien ne s'est passé. Les heures passant, l'ambiance de la fête est en train de changer et de plus en plus de gens s'agglutinent par groupes pour papoter. C'est ainsi que, de six que nous étions, nous nous retrouvons bientôt une vingtaine dans notre coin.

C'est le moment que je choisis pour lancer la discussion sur un nouveau thème. Comme à mon habitude, je procède par petites touches, amenant quelques individus d'abord, puis tout le groupe, à dériver doucement là où je veux les emmener. C'est ainsi qu'au bout d'une demi-heure, tout le monde est lancé dans une discussion tumultueuse sur le thème : les bébés adultes, qui sont-ils, que font-ils ?

Caroline, que j'ai volontairement impliqué dés le début dans le débat, commence à s'échauffer. J'ai pris la précaution de nous faire porter deux carafes d'eau sur un guéridon à proximité, je remplis systématiquement son verre et le mien et veille à ce que les carafes soient toujours approvisionnées.

De temps en temps, par un petit regard ou une pression de la main, celui qui a anvie de faire pipi le fait comprendre à l'autre et c'est toujours ensemble que nous faisons pipi tout en laissant les autres échanger des points de vue trés intellectuels sur un truc qu'ils ne connaîtront jamais. Moi, je trouve ça génial d'écouter ces andouilles parler cordon ombilical, relations congénitales et autres foutaises pendant que Caro et moi sommes là, tranquillement assis au milieu d'eux, en train de faire régulièrement pipi dans nos couches !

De temps en temps, je remets doucement en route le papillon.

Quelques secondes seulement aprés, j'ai la satisfaction d'entendre un léger, mais long soupir sortir de la bouche de Caro.