(La suite et fin)

Une demi heure plus tard, alors que je finissais mon travail, je sentais Lise se réveiller doucement. Je l’avais couchée dans notre lit et l’avait bordée. Sa dure journée l’avait fatigué et les assauts de la fièvre avaient achevé de la pousser dans les bras de Morphée... défaut des miens.

J’avais emporté son tailleur vers le dressing mais elle n’avait pas eu la force...ou l’envie de se changer. Bon, ce sera bientôt le week end, elle ne ramenait jamais de boulot à la maison….elle aura tout le loisir de trainasser en jogging.

- Mhhh mhhh

Je la sens gromeler sourdement. Accourant a son chevet je la regarde. Son teint avait repris quelques couleurs mais de la sueur coulait légèrement de son front. En silence, je l’embrasse tendrement, en parfait canard alors qu’elle se réveille et s’étire. Ses épaules fines et gracile, se déploient sous la vague de ses cheveux noirs. Avec un petit sourire faiblard, elle enlace mon cou dans un mouvement et un regard des plus explicites, attirant mon visage vers sa poitrine.

- Ehh doucement ma chérie….tu n’avais pas mal au ventre il y a une demi heure?

- Oui mais un peu de sommeil m’a requinquée et...et….

Je la vois pâlir et etre prise d’un soubresaut. Anticipant, je lui tend par reflexe la bassine ine vide que j’avais laissé à son chevet….Elle y rend de la bile dans un bruit de gorge et des grimaces.

- Bon...je vais attendre pour la gaudriole….dit elle d’un ton boudeur.

Saisie d’un vertige, elle s’affale doucement sur le canapé et se met à claquer des dents….

- Je vais reprendre ta température….

- Non...non...pas par la bouche...je...je….

Elle se remit à vomir alors que je vais chercher le thermomètre, brandissant le bout métallique comme une épée. A cette vue, elle se crispe,

- Pas par la bouche ! Pas par la bouche!!

Ses protestations se transforment en gromelements sourds…..Tout en appelant SOS Médecin, je l’invite à s’allonger sur le ventre, tournant sa tête vers la bassine pour ne pas qu’elle n’éclabousse le sol…

- Le thermomètre buccal me fait vomir….

Palissant de plus en plus, j’entend son souffle se raccourir. La fatigue, la brève excitation l’avait épuisée.

Terminant de rendre compte des symptômes de Lise au médecin régulateur, je garde une main ferme mais attendrie sur la chute de reins de mon amour. Ses fesses, fines et potelés formaient deux magnifiques collines en bas d’une plaine rénale ou mes lèvres avaient leurs habitudes, leurs quartiers..je flattais des doigts le petit tatouage d’ange qu’elle s’était fait faire à seize ans par défi envers ses parents BCBG.

- Le médecin va venir sous dix minutes…..EN attendant , il faut absolument surveiller ta température...J’ai l’impression que c’est monté…

La voyant haletante, je sentais que par la bouche en effet ce n’était pas possible….Il n’y avait pas trente mille solutions.

Descendant lentement ma main de sa chute de reins, je saisis doucement sa culotte noire et lentement la baisse. Le thermomètre, rectal cette fois ci (j’avais prévu cette éventualité) était sur la table basse avec la vaseline.

A mes côtés je sens ma Lise, l’esprit embrumé, s’agiter. Ses pieds aux ongles rouges commencaient a battre nerveusement l’air alors que je la sens trembler de plus en plus. Me faisant plus ferme, j’immobilise son arrière train d’un main tout en m’efforçant de graisser efficacement l’instrument.

Alors que l’entrée de son rectum est exposé à l’air, me permettant d’explorer d’un coup d’oeil la résidence secondaire hélas trop occassionnelle de ce qui faisait de moi un homme, la sonnerie de l’entrée retentit.

- Non! Ne me laisse pas les fesses a l’air !

- Ce doit être le docteur, chérie...Et il en a vu d’autres tu penses !

Prise d’une pudeur presque comique, elle se saisit du plaid qu’elle ramena sur son postérieur, laissant naitre la protubérance marquée par le thermomètre.

J’accueille l’homme de l’art, un vieillard à moustache qu’on s’attendrait à voir vêtu d’une redingote et d’un chapeau claque.

- Bonsoir Madame, dit il sans m’adresser le moindre regard. Votre mari m’a expliqué votre situation...Vous avez mangé quelque chose de particulier?

Une grimace la ressaisit mais reste à l’état de nausée.

- Non….Mais je suis épuisée...mon système digestif doit me bouder.

- Ou en êtes vous dans votre cycle? Pas de troubles intestinaux?

- Non…et j’ai eu mes règles la semaines dernière comme de coutume

Sur un signe de tête du médecin, je retire le thermomètre, annonçant le verdict

- 38.7 °C.

Le médecin ne releva pas et sortit le stethoscope. Posant mes mains sur ses épaules, j’aide Lise à se défaire de son magnifique soutien gorge légèrement dentellé. Elle était toujours très coquette et je prenais un plaisir à lui choisir et lui offrir de la jolie lingerie...pour mieux la lui retirer quand venait la nuit ou le désir.

- Ca a baissé. Je distingue rien d’anormal dans votre rythme cardiaque….On va regarder votre gorge….

Il sortit un abaisse-langue mais Lise se crispa.

- Non non non ! J’ai essayé de mettre le thermomètre mais...je peux plus. J’ai un gout amer dans le palais et.. et…

Une nausée la reprit, suivi d’un vomissement violent. Heureusement que j’avais vidé la bassine entre temps !

- Bon je vais vous prescrire un petit anti-émétique en injectable. Ca vous aidera à lutter contre la nausée et à vous réhydrater. Soupes, bouillons légers jusqu’à demain. Je vous prescris une prise de sang et des analyses complémentaires. Mais je ne m’inquiète pas trop. Ou préférez vous?

- Dans la cuisse.

Je regarde le médecin tirer de son sac une seringue préremplie, du coton et du désinfectant. Alors que Lise remonte le plaid pour dégager sa cuisse, je fais légèrement la moue, quelque peu jaloux d’être relégué passivement au role de spectateur et de ne pas pouvoir plus...activement participer aux soins de ma chère femme…..

Le médecin lui administre l’injection et nous quitte après avoir reçu ses honoraires (Vlam ! Tarif de nuit ! ).

Remettant le plaid sur Lise, je l’embrasse tendrement. Prise d’une nouvelle vigueur, elle m’enlace violemment

- Ehhh ! T ‘es pas sensée te reposer?!

- Chuuutt….J’ai envie que tu sois la...avec moi. Je dormirai mieux….

Je fis la moue. Elle avait de la fièvre mais désirait quand même quelques cabrioles….

- Non tu dois te reposer...Si ta température descend et si tout redevient normal…..tu aurais même droit à …

Je lui murmurais alors les derniers mots à l’oreille, lui faisant tirer un sourire à faire pâlir le Chat du Chesthire d’envie….Un petit chantage, ce n’était pas coupable si ca pouvait l’aider a se reposer.

Je la rejoins au lit après avoir quitté mes vêtements et nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre…..

[Au matin]

Je me réveille le premier et regarde mon épouse, les cheveux en bataille lui formant une auréole être caressés par la lumière de l’aube. Sous la chaleur, elle se réveille rapidement

- Bonjour Lise

- Bonjour Charles….

Un baiser achève nos retrouvailles. Je la sens vive et apaisée, comme lors de notre première rencontre. Apparament par je ne sais quel bonheur, la nuit lui a permis de se retaper. Bon les analysees seraient toujours à faire mais la piqure du médecin avait fait son effet.

Convaincu de cette idée, je regarde le thermomètre posé sur sa table de chevet. Pose ma tête contre son épaule et dit d’un air affaibli:

- Je sais pas ce que j’ai...j’ai mal â la tête….

Mon ton badin ne la trompe pas. Dans une complicité parfaite, elle attrape le thermomètre rectal et me rejoins sous la couette…..Sans doute aurai je droit à mon remède de grand mère moi aussi...