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Vues: 563 Created: 2020.08.10 Mis à jour: 2020.08.10

Les études de Marie-Jeanne

La curiosité est un vilain défaut

À ce point de notre récit, Marie-Jeanne peut avoir paru comme une jeune fille bien sous tous rapports, bien qu’un peu tête en l’air parfois. Elle a toutefois un vilain défaut : la curiosité. Marie-Jeanne est un peu fouineuse !

Après avoir subi son premier lavement, Marie-Jeanne s’était demandé à quel point ce traitement, qu’elle avait cru réservé aux hôpitaux et livres d’histoire, était répandu. Lors d’une garde d’enfants, elle avait vu dans les toilettes, sur une étagère, deux boîtes de suppositoires de glycérine, une pour enfants, l’autre pour adultes. Elle avait lu l’emballage, vu qu’il s’agissait d’un laxatif, et s’était dit que c’était probablement plus humain que les « quilles de savon » de son enfance et même de son adolescence.

Lors de gardes suivantes, elle s’était aventurée à fouiner dans les placards de toilettes, armoires à pharmacie… en songeant à des excuses possibles si cet examen était découvert : elle cherchait le papier toilettes de rechange, elle s’était légèrement coupée au doigt et voulait se désinfecter, un gros mal de tête dû à des insomnies et elle voulait une aspirine… Mademoiselle s’y connaissait en prétextes !

Coup d’œil dans les armoires à pharmacie, en évitant de déranger le contenu… Souvent un thermomètre, parfois plusieurs. L’un était-il réservé à l’usage rectal, tandis que l’autre servait aux endroits respectant mieux la pudeur ? Pour quels membres de la famille ? Chez les Durand, il y avait de la Vaseline rangée à côté — probablement pour leur cadette — mais il n’y avait qu’un thermomètre ; toute la famille suivait-elle l’usage rectal ? Marie-Jeanne sourit à la pensée de la précieuse et pincée madame Durand un thermomètre dans le derrière.

Chez les Jolibois, le placard de la salle de bains contenait une poire surmontée d’une canule lui évoquant, mais en sensiblement plus épaisse, la canule vaginale du bock de madame Granlean. Est-ce que madame Jolibois préparait sa poire avant de subir les assauts de son mari, pour ensuite courir à la salle de bains se l’injecter sur le bidet afin d’éviter la conception ? Ou peut-être se rinçait-elle pour pouvoir profiter de son mari pendant ses menstrues ?

Chez les Schweitzer, il y avait une poire plus petite, avec une canule semblable à la canule rectale du bock de madame Granlean, et de la Vaseline rangée à côté. Son usage ne faisait aucun mystère, si ce n’est là encore de quels membres de la famille la recevaient. Madame Schweitzer, cette alsacienne solide, se débouchant le derrière ?

L’efficacité de Marie-Jeanne comme aide-soignante improvisée avait visiblement impressionné Yael Abécassis, de sorte que celle-ci lui demanda de garder ses enfants. Dans le placard de la salle de bains trônait un bock à lavement encore avec sa boîte, flanqué d’un pot de Vaseline. La canule rectale était montée, et l’engin avait probablement été utilisé. Marie-Jeanne sourit à l’idée de madame Granlean expliquant à madame Abécassis les vertus de la purge… D’ailleurs était-ce un hasard si dans la cuisine des Abécassis il y avait une réserve de camomille ?

La curiosité de Marie-Jeanne avait ses limites. Quand elle entendit une mère mentionner à ses enfants qu’ils recevraient le martinet où ils rendraient la vie de la jeune-fille impossible, elle voulut trouver l’instrument, mais la prudence lui dicta de s’en tenir à des placards qu’il était plausible qu’elle ait à ouvrir. Elle n’avait pas non plus osé trop chercher chez madame Granlean, redoutant les réactions.

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Aranam Il ya 4 ans  
Pecan nutjob Il ya 4 ans  
clyso Il ya 4 ans