Suis-je devenu un anormal, un vicieux, un désaxé, un pauvre type ? Qualificatifs humiliants que ma femme que je continue d'aimer, m'adresse désormais chaque fois que l'occasion se présente.

Voici ma triste situation: il y a deux ans, j'ai été opéré de l'appendicite, opération bénigne puisque pratiquée hors crise. Je me suis donc présenté à la clinique où j'avais retenu une chambre. Avant l'opération, une infirmière vint me préparer; c'était une maîtresse femme, d'allure dominatrice, un peu virago, très forte, grosses fesses, gros seins, cuisses et jambes à l'avenant.

Après divers examens, elle s'absenta et revint avec le matériel nécessaire pour m'administrer un lavement. Elle souleva le drap avec autorité, et après m'avoir fait prendre la position adéquate, elle déposa sur son index une quantité de vaseline qu'elle introduit dans l'anus. N'ayant aucun souvenir d'avoir eu à subir ce genre de traitement, je me sentis gêné, humilié, honteux, mais observant ma tortionnaire à la dérobée, il me sembla percevoir un certain sourire lorsqu'elle enfonça la canule avec une lenteur qui me sembla calculée. Au moment où le liquide chaud pénétra dans mon ventre, je fus pris d'une violente érection comme je n'en avais jamais ressentie auparavant. Instinctivement, je tentais de rabattre mon pénis, et de le dissimuler avec mes deux mains, puis bêtement je fis cette réflexion: - Qu'est-ce qui m'arrive, je ne suis pourtant pas pédé.

Un léger sourire, un regard à la fois doux et amusé enlevèrent toute la sévérité à l'expression de mon infirmière; elle se contenta de me répondre doucement: - Rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul, c'est le contraire qui serait inquiétant.

Après l'opération, avant de m'alimenter, mon infirmière vint à nouveau m'administrer le même traitement, et je ressentis les mêmes sensations suivies des mêmes effets, de plus la certitude qu'elle y prenait un certain plaisir me donna du courage, et je lui dis que cela devait être extraordinairement bon de faire l'amour en même temps. Elle me répondit très gentiment : - Mais, Monsieur vous avez une jeune et jolie femme, c'est son rôle, sinon d'épouse mais de maîtresse.

J'ai vainement essayé de convaincre ma femme de faire une fois cette expérience, cela n'a pas réussi, et, notre intimité semble à jamais détruite, maintenant je ne pense qu'à mon infirmière, j'ai cherché à la revoir, elle a quitté la clinique, je suis désemparé, j'ai la conviction de tout avoir perdu. Il est impensable de voir un ménage détruit pour avoir eu la franchise de lui faire part de sensations éprouvées par hasard…