ETAPE 1
Depuis 3 ans, je suis suivi en milieu hospitalier en gastro-entérologie. Le praticien est une femme, je ne l'ai pas choisie, mais c'est le service qui me l'a imposée. Et je ne le regrette pas. Je rencontre cette professionnelle de santé, que je trouve exceptionnelle, tous les six mois environ et elle et moi faisons le point sur mon traitement et les examens complémentaires qu'elle a pu me donner.
Avec elle, l'examen est rapide : une petite palpation du ventre, à peine découvert. J'ouvre mon pantalon et je retrousse jusqu'à la poitrine, mon pull ou ce que je porte en haut. C'est tout. La consultation est rapide, mais efficace.
Mais voilà que depuis cet été, j'ai des maux de ventres insupportables, localisés à gauche, dans ce qu'on appelle, je l'ai appris par la suite, la fosse iliaque gauche, en abrégé médical, FIG. Après avoir consulté un généraliste et passé un scanner en ville, chez d'autres praticiens, le diagnostic est sans appel. Je souffre de diverticules, ce n'est pas dangereux en soi, mais c'est très douloureux. Ma gastro-entérologue est en congés, et un rendez-vous était prévu avec elle en septembre. Il n'y a aucune possibilité de l'avancer à moins de voir un ou une de ses consœurs, ce que je refuse.Tant pis, je patiente...
Arrive le jour du rendez-vous. Je me prépare à la consultation, et apporte au médecin les résultats des examens sanguins, le courrier du premier médecin qui m'a reçu et le compte-rendu du scanner.
Sur le visage du médecin, je crois déceler une petite inquiétude. Elle m'interroge sur les maux que je traverse, et je lui dit que depuis le temps qu'on se connait, je n'ai jamais eu de douleurs localisées à cet endroit et qui me font aussi mal. Je me plie en deux, tellement c'est douloureux et quand je suis debout, je suis forcé de m'asseoir pour laisser passer la crise.
Le médecin n'est pas rassurée, mais elle me dit que ce n'est pas grave, c'est inquiétant, sans plus. Et, pour la première fois depuis 3 ans, elle exige un déshabillage presque intégral : son ordre est clair, je dois me mettre en sous-vêtements. C'est la première fois avec elle.
Tout de suite, j'obéis. Je ne réfléchis même pas à ce qu'elle m'a demandé. J'ai tant hâte d'être soulagé et d'avoir une réponse à mes soucis que je mets en sous-vêtements assez vite.
Le cabinet du médecin est dans un hôpital. Elle a déjà pratiqué sur moi une fibroscopie, elle m'a fait ingéré la caméra vidéo qui explore les intestins, et m'a aussi fait passer une coloscopie en 2015, après mon premier rendez-vous avec elle. Qu'allait-elle bien sortir de son chapeau aujourd'hui après avoir exploré tout mon système digestif ?
Je reviens sur le cabinet : il est divisé en deux parties, une première où se trouve son bureau, son écran et deux ou trois chaises pour recevoir les patients. La seconde partie se trouve derrière un paravent occultant la table d'examen et éclairée par la lumière du jour grâce à de grandes fenêtres bâchées pour ne pas voir et être vu, de l'extérieur.
Obéissant au médecin, je pose mes affaires en vrac sur une des deux chaises et je me dirige vers la seconde partie de la pièce, où elle vient me rejoindre. Elle s'installe à ma droite, me fait mettre les mains un peu loin du corps, et tâte, palpe mon ventre. Elle insiste bien sûr sur la FIG et je pousse un petit cri parce qu'elle me fait un peu mal.
Avant d'enfiler des gants en latex, elle me dit, et c'est ce qui m'a surpris, car c'était la première fois :
- Je vais examiner vos fesses. Mettez-vous sur le côté, je vous prie.
De moi-même, et pendant qu'elle enfilait les gants, j'ai compris, sans qu'elle me le dise qu'il me fallait retirer mon slip.
Et je l'ai fait, sans réfléchir. J'étais tout nu, ou presque devant une femme, jolie de surcroît. J'ai totalement retiré mon slip, alors que le baisser aurait suffit. Mais non : j'ai volontairement voulu être à poil ! Une réaction de ce genre est très rare chez moi. En plus, je pensai que c'était plus facile pour l'examen... D'où ma réaction, légitime ou pas...
Et je me suis laissé faire. Sauf que j'ai eu très mal à l'introduction du doigt, par suite d'une crise hémorroïdaire interne et qui ne me dérangeait pas quand je soulageais mes intestins.
Elle n'a pas insisté plus que ça, vu que cela me faisait mal. Elle est retournée son bureau, me disant que je pouvais me rhabiller. Mais je l'ai fait devant elle, exprès. J'ai même réajusté mon slip devant ses yeux. Je ne sais pas si elle m'a vue, mais moi, j'étais aux anges.
Résultat des courses : elle a m'a proposé, et j'ai accepté, une coloscopie préventive. Normalement, j'aurais dû en passer une vers la fin de 2020, mais par mesure de précaution, pour être sûre qu'il n'y a rien de méchant, elle m'a orienté vers cet examen.
ETAPE 2
La coloscopie a lieu quelques jours plus tard, à l'hôpital, après un passage obligé par l'anesthésiste. Avec ce médecin, un homme, la consultation aussi fut un peu spéciale. J'ai déjà subi des anesthésies, et aucun praticien n'a agit comme celui que j'ai vu deux semaines avant la coloscopie.
Voici comment s'est passé l'examen. Je suis arrivé bien en avance sur l'heure du rendez-vous et une personne est entrée avant moi dans le cabinet médical, une patiente. Et je constate que la consultation dure longtemps, une vingtaine de minutes pour le moins.
Mon tour arrive, et le médecin me questionne sur mes antécédents, les traitements en cours. Je prends depuis près de 8 ans, un traitement pour la tension, lui dis-je. Et rien d'autre en continu.
Le cabinet de l'anesthésiste est assez vaste, et derrière lui, se trouve une table d'examens. En me la désignant du doigt, sans se retourner vers elle et sans un mot, il me montre qu'il faut que je m'y installe.
Ce que je fais assez vite, mais quand l'anesthésiste qui me donnait le dos, le temps d'enregistrer les données sur l'écran, se retourne, il me dit :
- Comment puis-je vous examiner, jeune homme ?
J'ai une fois de plus compris par moi-même, qu'il fallait que je me dévête. Oui, mais j'enlève quoi ? Le médecin n'a rien précisé. J'ai rougis suite à la réflexion du médecin, et je décide de me mettre en slip. Et en chaussettes.
L'anesthésiste s'approche de moi, me prend la tension sur le bras gauche et écoute mon cœur. Il pose aussi son stéthoscope sur mon ventre, un peu au-dessus et un peu en dessous du nombril. Puis il me dit qu'il va me faire passer un ECG. Il ajoute que mon slip est trop près du corps et que cela peut fausser les résultats.
C'est bien la première fois que j'entends un commentaire pareil. Je me suis séparé de mon slip sous les yeux de l'anesthésiste, dont les yeux brillaient de contentement. Énorme moment de solitude ; je sentais monter l'adrénaline et mon visage rougir de plus belle.
Pourquoi ce déshabillage, en trop et inutile ? Je ne le saurai jamais. Je comprends pourquoi la patiente avant moi est restée longtemps en consultation...
Je sors du cabinet, avec la confirmation de la date de la coloscopie, 15 jours plus tard.
ETAPE 3
La coloscopie a lieu au jour indiqué, après un régime alimentaire strict et l'ingestion d'un produit nettoyant les boyaux, difficile à boire, je me sens prêt. Je n'ai pas peur, ayant déjà passé dans ce même hôpital, une coloscopie. Je me présente à jeun, un matin, très tôt. Une accueillante m'oriente vers le service et là, je suis pris en charge par une aide-soignante. Tout de suite, elle m'indique la marche à suivre : avant de prendre place sur un fauteuil et de revêtir la blouse bleue et les vêtements opératoires, je dois me déshabiller complètement. Ce que je fais, dans une salle destinée à cela et où sont mis à disposition des vestiaires fermant à clés.
Je me mets en tenue opératoire, je n'ai plus rien sur moi : montre, lunettes, téléphone portable, tout a été déposé dans le vestiaire. J'avais ordre en plus, de ne pas prendre mon traitement pour la tension, sinon après l'examen. Une autre aide-soignante s'approche de moi et prend mes constante, et comprenant que je suis nu sous la blouse me dit :
- Il fallait attendre un peu monsieur, avant de vous déshabiller. On doit vous faire des tests avant.
- Je ne savais pas, votre collègue m'a dit de me préparer... C'est ce que j'ai fait.
- Ce n'est pas grave, venez avec moi.
Je me lève de mon fauteuil et je fais attention de bien couvrir ma nudité. J'attache la blouse autour des hanches et je suis l'aide-soignante qui me conduit dans une pièce attenante et me dit :
- Je vais devoir vous faire retirer la blouse, monsieur, pour un ECG.
- Mais j'en ai passé un en anesthésie, il y a 15 jours.
- Je sais monsieur, me répondit-elle, mais il faut en faire un autre le jour de l'examen.
Et me voilà me défaisant de ma blouse, et me présentant tout nu devant une jeune femme. Je pense qu'elle a dû jeter un coup d’œil rapide sur mon intimité, mais après elle n'y a plus prêté attention, restant concentrée sur les données de son appareil. Pour cet ECG, elle m'a fait allongé dans la salle où elle m'a conduit, et suite à cela, elle m'a fait monter sur un balance et a noté mon poids.
Avant de me ramener dans la salle d'attente, elle m'a dit :
- Vous devez jeter votre blouse parce que vous êtes sorti avec de la salle d'attente. Je vais vous en donner une autre.
Et, me tournant le dos, elle a sorti d'un placard qui ornait la pièce où je me trouvais, une autre chasuble pré-opératoire que j'ai enfilé. Elle a eu le bon goût de se tourner au moment où je me changeais, mais cela ne m'aurait pas dérangé qu'elle assistât mon déshabillage.
Mais voilà : de retour dans la salle d'attente, je ne suis plus seul. Trois autres hommes attendent leur tour, et derrière un paravent manipulé seulement par le personnel médical, trois femmes attendent de l'autre côté.
Et j'attends. Une heure, puis deux... Le fait de ne pas avoir pris mon comprimé pour la tension, commence à me créer des maux de tête, des vertiges... De plus, je n'ai pas gardé mes lunettes, ce qui aurait sensiblement réduit les maux de tête...
Les trois messieurs passent tour à tour au bloc, puis sont ramenés dans la pièce où je me trouve. Je suis de plus en plus en proie à des vertiges et je fais part de cela à l'aide-soignante, une autre qui vient de prendre son service et qui va en référer au médecin.
Je suis tout nu sous la blouse depuis 9 h ce matin, et je ne passe au bloc qu'à 14 h. Je n'ai rien bu, rien mangé... A un moment où j'étais tout seul dans la salle d'attente, une infirmière est venue me voir, m'a demandé si je suis bien à jeun et si je n'ai vraiment rien sous ma blouse... Je réponds à ses questions puis elle me dit de me lever. J'obéis, pensant que je vais passer en salle d'examen.
Mais l'aide-soignante soulève ma blouse et dit :
- C'est bon, vous n'avez rien en-dessous. Çà va être à vous.
Je n'ai rien dit, mais je ne l'ai pas vu faire ce geste avec les autres messieurs.
Vers 14 h, une infirmière, jeune, jolie brune à queue de cheval, vient me chercher, mais suite à la non-prise de mon traitement, je titube. Alors elle me soutient fermement et me conduit dans la salle d'attente du bloc. Elle me dit qu'allonger sur un lit, j'aurais moins de problèmes.
Et en effet, au bout de quelques minutes, mes maux de tête s'estompent. Cette même infirmière revient à mon chevet pour m'expliquer qu'elle va me poser une perfusion et me faire un examen médical sommaire. Au point où j'en suis, je suis prêt à tout accepter.
Elle déchire en plusieurs point la blouse en haut, pour y poser des électrodes en attendant de les relier en salle d'opérations à un appareil de contrôle du rythme cardiaque et de la respiration. Elle me découvre le ventre en retroussant ma blouse jusqu'au nombril. Et me voilà exposé sous le regard d'une jolie jeune femme pour la deuxième fois de la journée. Cela ne me faisait plus rien. Elle tapote mon ventre et me dit que mon tour ne va pas tarder.
J'entre en salle d'examen vers 15h, soit 6 heures après mon arrivée. Je fais connaissance avec l'équipe soignante et le médecin qui va pratiquer la coloscopie est un homme. Avant de commencer, il me demande si j'ai bien fait le lavement, si je suis bien à jeun... A mes réponses affirmatives, il me dit :
- Le patient d'avant n'a pas vidé le côlon entièrement. On a dû arrêter l'examen. Avant de vous endormir, je vais voir chez vous, si c'est propre. Sinon, ce n'est pas la peine de vous anesthésier pour rien.
Et me voilà jambes largement écartées, parties génitales offertes à la vue de l'équipe soignantes, un homme et trois femmes. Le médecin enfile deux gants de latex et introduit son doigt dans mon anus. J'ai hurlé, j'ai mal... Puis il ressort son doigt et introduit le fibroscope pour tenter d'aller plus loin et voir si mon côlon est bien propre. Je crie, parce que ça fait plus mal qu'un doigt. Une des femmes qui assiste le médecin me dit :
- Essayez de vous décontracter, monsieur.
Ce à quoi ce dernier réponde :
- J'aimerais t'y voir, toi. Tu crois que c'est facile de laisser ses jambes écartées comme ça ?
Puis s'adressant à moi :
- C'est bon, monsieur. Vous êtes en état de passer l'examen. On va vous endormir, mais je laisser l'appareil pour ne pas vous faire souffrir encore. Votre rectum est comme griffé par un chat, c'est pour ça que vous avez mal. Allez, on va vous endormir.
Et j'ai plongé pendant une vingtaine de minutes dans un sommeil sans rêve, et réveillé dans la salle du même nom.
Le médecin est venu me voir et a confirmé la présence de diverticule. Il m'a orienté vers ma gastro avec les résultats d'examens de la coloscopie.
J'ai eu mal pendant une bonne petite semaine après cet examen, et j'attends maintenant un courrier pour un rendez-vous avec ma gastro-enterologue.