Pour les amateurs, le lien sur la vidéo chinoise :
https://www.youtube.com/watch?v=yDOY6bdrOdY
Et une nouvelle histoire de "Musterung" :
À 18 ans, j'ai reçu une lettre peu amicale du Kreiswehrersatzamt de Cologne. Et, à 19 ans, je devais passer mon premier examen.
Musterung 1981:
Je ne voulais pas du tout y aller, j’ai demandé à mes parents ce qui se passait là-bas. Ils m’ont dit que je serai examiné. Apparemment, ils ne savaient rien de plus. J'ai demandé à mon médecin de famille qu’il me donne des documents et s'il pourrait faire une lettre à propos de mes poumons et de mes allergies, alors je n'aurais peut-être pas besoin d’y aller. Il m’a dit qu’il pourrait me donner quelque chose, mais je devrai absolument y aller. "Tout le monde doit y passer", m'a-t-il dit.
Mon père m’a conduit au Kreiswehrersatzamt à Cologne, j’avais une sensation de nausée dans l'estomac. J’ai pensé que tout irait bien, ils allaient juste me réformer, même si je ne comprenais pas tout à fait ce que le mot "Musterung" voulait vraiment dire. Mais mes parents m’en avaient parlé avant.
Contrôle des données personnelles ; tout enlever, à l’exception du short de sport que j’avais déjà mis par précaution, y compris les baskets. Nous ne pouvions pas garder de tee-shirt.
Toutes les pièces et les couloirs étaient très grands. Je me sentais perdu d’une manière ou d’une autre, je devais passer d’un étage à l’autre, toujours dans des pièces différentes, vers des médecins différents. Tout d’abord, au sous-sol, donner un échantillon d’urine, tous les garçons à la fois dans les toilettes, certains étaient visiblement mal à l’aise. Moi aussi, comme vous pouvez l'imaginer. Certains se sont retirés dans l'intimité des toilettes. Comme il n’y avait plus de place, je n’avais que l’autre option. J’étais souvent allé chez le médecin pour des examens avant. Mais donner un échantillon d'urine en groupe était nouveau pour moi. Je me souviens encore très bien d'un autre garçon, qui était également venu avec son père, et qui m'a jeté un regard très inquiet.
Je pense qu’ils ont pu remettre les baskets après avoir ôté leurs pantalons, puisqu’il les enlèvera une deuxième fois par la suite. Ce n’aurait pas été normal qu’ils passent d’un étage à l’autre du bâtiment à pieds nus.
Ensuite, nous avons été pesés et mesurés, en enlevant nos chaussures. Autant que je me rappelle, dans la même pièce, on m'a alors pris du sang. Ce n'était pas nouveau pour moi non plus. Puis test de la vue et test de l'audition, mais encore dans une autre pièce. Le test auditif était un peu étrange pour moi : un médecin dans un coin disait doucement quelques chiffres que je devrais répéter ensuite. Ensuite j’ai dû monter au quatrième étage et attendre jusqu'à ce qu'on m’appelle.
Ce qui s’est passé, j’aimerais le décrire plus en détail, du moins ce dont je me souviens. Un jeune médecin aux cheveux noirs m'a appelé. À l'intérieur, une très jeune et jolie assistante médicale aux cheveux blonds était assise à un bureau. C'était une grande pièce avec de grandes fenêtres donnant sur la gare de marchandises. J’ai dû m'asseoir sur une chaise. Le médecin m'a posé des questions sur les maladies infantiles, les maladies génétiques héritées de la famille, les maladies vénériennes et plus encore. Mais les maladies vénériennes, d'où les aurais-je eues ? Je n'avais jamais eu de contacts sexuels auparavant.
Il a voulu savoir quels médicaments je prenais. J'ai nommé les médicaments pour mon asthme et ma thyroïde. Je lui ai dit que j'avais une thyroïde hyperactive. Il pensait qu’Euthyrox était un médicament qui serait prescrit pour l'hypofonction de la glande thyroïde. Je l'ai contredit et l'assistante m'a regardé, puis je leur ai expliqué que mon médecin généraliste serait d'un avis différent. Ce jeune médecin militaire n’avait-il aucune idée ? Ce que sa secrétaire devrait écrire, je ne m'en souviens pas. Mes passeports contre les allergies, qui m'avaient déjà été émis par l'hôpital universitaire de Bonn, n'ont pas attiré son attention. Cela ne semblait pas avoir d'importance pour lui, apparemment.
Le médecin a ensuite examiné ma bouche et mes dents. J'étais mal à l'aise. Je n’ai pas aimé la façon dont il a touché ma tête, mon cou et mes oreilles. Je n'aime toujours pas être touché à la tête par un inconnu aujourd'hui. Puis il a mesuré ma tension artérielle. Autant que je rappelle, tout cela s'est passé dans ma posture assise. Je n'ai pas eu à faire de flexions.
Puis il est rapidement allé vers la droite et m'a dit de le suivre. Je ne savais pas ce qui m’arriverait ensuite. Il y avait une zone carrée marquée sur le sol sur laquelle j’ai dû me placer, à environ deux mètres devant un mur qui me semblait avoir un petit judas. Je ne pouvais pas l'identifier exactement. Même aujourd'hui, je me demande pourquoi j'ai dû me mettre exactement à cet endroit marqué. À ce moment-là, je me suis dit qu'une photo de moi avait peut-être été prise. Mais si c'était vrai, dans quel but ? Je ne saurai probablement jamais.
À quelques mètres derrière moi se trouvait l'assistante à laquelle je ne pensais plus. Alors je me suis trouvé devant ce mur et à deux ou trois mètres à ma droite, le médecin était derrière une grande table. Il y avait aussi un seau juste à côté de moi, avec des gants de latex usagés. J'ai regardé le médecin, il m'a regardé et m'a dit : "Baisse le short jusqu'aux genoux". J'avais appris à obéir aux médecins et j’ai fait ce qu'il me demandait sans réfléchir.
Ce n’est qu’alors que j’ai réalisé que j’étais en réalité nu, devant moi le médecin, derrière moi l’assistante médicale, qui pouvait tout regarder. J'étais aussi gêné, j'ai eu le début d'une érection et le médecin a regardé juste à ce moment-là. J'avais honte. Le médecin est alors venu vers moi, il avait déjà mis un gant en latex. Je voulais regarder ce qu'il faisait maintenant. Il m'a ensuite dit de manière plutôt impolie que je devais regarder à gauche par la fenêtre. Je l'ai fait et j'ai pu voir du coin de l'œil la secrétaire qui essayait de ne pas me regarder à ce moment-là, mais de regarder le dossier qui se trouvait sur la table devant elle. Néanmoins, je me suis senti observé, car elle aurait pu regarder dans ma direction à tout moment.
J'aurais pu tout aussi bien me trouver sur la place du marché entouré de nombreuses personnes. Je me suis senti intimidé. À ce moment-là, le médecin m'a demandé s'il pouvait me toucher. Je ne pouvais pas penser clairement, je n’ai même pas réalisé que j’avais le choix et j’ai dit doucement, d’une voix brisée et hésitante : « Oui ». Le médecin a ensuite tâté d'abord le testicule droit, puis le gauche, et il a également tâté mon pénis à droite et à gauche. Mon médecin de famille ayant volontairement procédé à une telle vérification plus tard, je peux juger que cette très courte palpation de mes testicules n’était pas suffisante pour permettre la détermination objective d’une éventuelle maladie dans cette région. De plus petits nodules sur ces organes auraient facilement pu être ignorés par ce médecin. J'en conclus aujourd'hui que le médecin examinateur ne voulait que se conformer au règlement et qu'il était beaucoup plus important que je doive m'exposer nu à lui et à sa secrétaire. Quelle est la vraie raison pour cet « examen » de cette manière ? Pour moi, je pense aujourd’hui qu’il ne s'agit que d’infériorisation et rien d’autre.
Il a ensuite dit à haute voix le chiffre « deux » à l’assistante médicale (NDT je ne sais pas ce que chiffre signifie, peut-être deux testicules ?). C'était très inconfortable pour moi. Le médecin est ensuite retourné à droite et je l’ai regardé. Il m'a m'a dit à ce moment-là que je pouvais encore remonter le short. Je devrais attendre dehors jusqu'à ce que je sois rappelé. J’ai passé devant l’assistante et je l’ai regardée. Elle était plongée dans les dossiers qui se trouvaient devant elle. Elle a apparemment délibérément évité de me regarder à nouveau. Elle avait certainement ses raisons. Dehors, je me suis assis et je me suis rendu compte à quel point toute cette situation avait été gênante pour moi.
Je devais être pitoyable pour l'assistante, même de dos, lorsque je me suis retrouvé dans la pièce, la culotte baissée, et que j'ai dû me laisser tripoter les organes génitaux. Ce n'est qu’à ce moment-là que j'ai repris mes esprits et je me suis demandé pourquoi je n'avais pas simplement répondu « non » à la question du médecin, à savoir s'il pouvait me toucher. J'ai été choqué. Moi qui ai généralement une forte volonté, je venais de tout me laisser faire. Que pensait l'infirmière d’une telle chiffe molle ? Avait-t-elle aimé me voir nu par derrière ? Qu'en était-il de cette surface carrée sur au sol et pourquoi avais-je dû me positionner dessus ? Ces pensées ont ensuite traversé mon esprit pendant que j’attendais le résultat de mon examen. Mon père, qui était assis à côté de moi à ce moment-là, n'a rien remarqué de mes émotions. Le pire était à venir : je n’ai pas été réformé, contrairement à mes attentes, mais la décision a été reportée.
Il devra donc refaire deux fois la Musterung, je mettrai le reste un autre jour.