(Chapitre 2)
Ma guide bouclée et myope ( ah ce regard derrière les lunettes...) en rajoute une couche - "Nous tenons à ce que ce prélèvement soit unique, donc nous demandons au moins 7 jours d'abstinence absolue aux intéressés. C'est ainsi que nos techniciens recueillent le volume maximal de sperme par individu, mais c'est pourquoi nous insistons sur les techniques qui permettent de les laisser repartir vraiment vides. Je ne sais pas pourquoi mais certains sortent d'ici très excités et prêts à en donner encore avec leur compagnes, compagnons, ou tout seul. Enfin, hein, c'est l'un de nos médecins qui dit ça". En moi-même je pense "mon oeil" ! Avant que de pousser la porte à 2 battants et 2 hublots, elle me précise que les semences recueillies ne sont pas mélangées mais soigneusement conditionnées dans une unité stérile, avec un matériel spécial étudié pour résister des siècles dans une sorte de coffre à température constante et imperméable à toutes les pollutions imaginables, nucléaires compris. J'ai compris : quand l'humanité sera devenue monstrueuse, il restera toujours de la graine d'Apollon ! J'espère que des ovules de Cyrène sont également conservées quelque part en toute sécurité, pour que le moment venu on puisse recommencer avec des êtres humains présentables, gentils, sociaux, et très sensuels.
Là je sens que les Zitinautes trépignent d'impatience. Moi je suis plutôt vaguement inquiet de ce qui m'attend, cet endroit est quand même une sorte de clinique, impressionnante donc ... D'ailleurs dernière recommandation de l'hôtesse " nous allons parler doucement et le moins possible, ok ?"
Si je m'attendais à çà ! Pour un choc, c'est violent. Dans une lumière indirecte blanc rosé, une demi douzaine d'hommes sont ...oui...en levrette sur des tables. Nous sommes entrés du côté où le personnel en vert et blanc s'active lentement, c'est à dire du côté de l'intervention. Je ne vois pas les visages sagement posés sur une sorte d'oreiller, mais seulement ces croupes levées, ouvertes. Les mâles -oui ce sont de beaux mâles solidement pourvus par la nature- sont à genoux, et les genoux sont tenus écartés, au bord, par une entretoise. J'aimerais rester chic et délicat mais il faut parler de génitoires. Ces testicules paraissent lourds pour certains et pendent assez bas dans leur sac. D'autres sont plus hauts, pas moins volumineux, et les verges paraissent déjà épaisses, plus ou moins longues, plus ou moins décalottées. Un seul est très velu, au point que son anus n'est pas visible, alors que chez les 5 autres cet orifice plissé vous regarde, obscène. Je fais mine de m'intéresser à l'équipe, mon accompagnatrice n'a pas l'air troublé mais je dois rougir et n'ai plus envie de croiser son regard.
Au dessus de chaque donneur il y a une potence chromée, des instruments fixés au bout de tuyaux ou de câbles y sont accrochés, et les techniciennes et techniciens ont également des outils et des flacons de je ne sais quelles substances à disposition sur des chariots.
Parmi les instruments certains me rappellent la forme de canules, de rectoscopes et même de jouets intimes. A voix basse et près de mon oreille droite ( rapprochement et chuchotis excitant!) Miss m'annonce que les prélèvement vont commencer après les dernières vérifications. Une infirmière s'entretient avec l'un de ces messieurs qui semble avoir un souci "Vous avez eu un frisson? Vous avez froid? Embêtant, çà, si vous avez un peu de fièvre il faudrait reporter..." Cheveux blonds tirés en arrière, elle demande à son collègue le plus proche du chariot " David, tu as des thermomètres toi, si je me souviens bien, tu m'en passes un? Oui, en verre."
(a suivre )