J'ai le souvenir des visites médicales de la 3ème, fameuse année où il y en eut 2. La première, régulière ; la seconde, pour l'orientation à la fin de l'année et pour l'obtention du BEPC (le brevet des collèges). Ceci se passait au milieu des années 70. pour repère, c'était du temps des présidents Pompidou et Giscard d'Estaing.
A cette époque, pour le secondaire, deux voies étaient possibles : le lycée pour les élèves " forts " et le collège, pour les moins forts. Ayant un bon niveau, j'ai été admis dans un lycée de garçons, dès la 6 ème. Eh oui ! la mixité n'existait pas enecore. Mais hélas ! j'ai du doubler ma 5 ème et à la fin de la 4 ème, mes résultats étaient en chute libre.
Le conseil de classe, pour me mettre en bonne condition de réussir à l'examen du Brevet, décide de me ré-orienter vers un collège, où le niveau est plus faible, où l'on demande moins aux élèves, etc...
Je n'avais pas d'autre choix que de me plier à la décision du conseil de classe.
J'arrive dans une classe de 3 ème, composée uniquement de garçons, également où je ne connais personne. Tous les élèves qui sont là se connaissent depuis la 6 ème. Dès la rentrée, je suis mis un peu à l'écart. Une rumeur dit de moi que je suis fort (puisque je viens du lycée), qu'il faut se méfier de mes connaissances...
Bref, tout cela était du bla-bla ! Je n'étais pas si fort que ça. La preuve, on m'a viré et j'ai doublé ma 5 ème. Alors...
Au bout de quelques jours, je suis convoqué par le médecin scolaire. Il me reçoit aimablement et me fait subir un petit interrogatoire basique. Il ne me connaît pas, ne m'a jamais vu et il prend du temps avec moi. Mon dossier médical du lycée m'a suivi et c'est le médecin du collège qui en prend connaissance. Le rendez-vous a lieu à l'infirmerie.
Le médecin scolaire du lycée (dont je parlerai une autre fois) m'a dispensé d'épreuves sportives. Le médecin du collège l'ayant appris par mon dossier, m'en demande les raisons et je les lui donne.
Il en prend note et me demande de me mettre en slip, ce que je fais.
Il commence son examen, écoute mon coeur, me fait respirer, pencher... Tout ça debout. Puis, allongé, il palpe mon ventre, me fait plier et déplier mes jambes 2 ou trois fois. Puis, descendant de la table et m'approchant très près de lui, il écarte l'élastique de mon slip et jette un coup d'oeil rapide à l'intérieur.
Terminus, tout le monde descend. Il confirme la dispense d'EPS du médecin du lycée, me souhaite la bienvenue, m'informe qu'il est toujours à l'écoute des élèves en cas de besoin et finit en me souhaitant le succès à l'examen de fin d'année.
Au cours du 2 ème trimestre et sous l'égide du CIO (Centre d'Information et d'Orientation), nous devions choisir notre filière pour la seconde : cycle court (type classe professionnelle, BEP, etc...) ou cycle long (passer en seconde avec le Bac comme objectif).
Je n'étais pas si fort que ça, parce que les conseillers du CIO m'ont orienté vers un cycle court, un BEP. Leur conseil découle du résultat des tests psychologiques qu'on nous a fait passer. Et il est vrai qu'à ces tests (et c'est encore valable aujourd'hui), je suis nul. Je ne trouve pas les suites logiques à une série de nombres et autres problèmes de ce type. Devant ces difficultés, le CIO me propose une orientation cycle court.
Mon espérance de passer et d'avoir le Bac, pour mon prestige, pour faire honneur à la famille, s'amenuisait. J'ai dû me plier à la décision du CIO.
Cependant, il y avait encore une étape importante à franchir, c'était celle de la visite médicale.
Cette fois, c'est une femme médecin, dépêchée par le CIO qui se charge de cette visite. En ces années-là, trouver une femme médecin dans une école de garçons, était chose rare.
Je suis convoqué pour rencontrer le médecin du CIO. Le rendez-vous a lieu dans une salle de classe, réquisitionnée pour l'occasion et qui se trouve au bout d'un très long couloir.
Dès que je rentre, malgré mon salut, elle ne me répond pas : elle a le nez plongé dans mon dossier (sûrement), et j'ai l'impression que j'ai affaire à quelqu'un de revêche. Pas la moindre émotion ne se lit sur son visage. Elle n'est pas très jeune (la cinquantaine, peut-être), mais elle est bien conservée !
Posant le stylo avec lequel elle écrivait, elle s'aperçoit de ma présence. Sèchement, elle me fait :
- Eh bien jeune homme ? Qu'attendez-vous ? Vous n'êtes pas tout seul ? Déshabillez-vous, je n'ai pas beaucoup de temps !
Je suis devenu rouge de honte. Peut-être que j'aurais du me manifester par des toussotements...
Et bien vite, je commence à déboutonner ma chemise : mais le médecin m'arrête.
- Pas ici, jeune homme. Déshabillez-vous au fond de la salle, s'il vous plait. Et revenez me voir quand vous serez en slip.
Je fonce au fond de cette salle, qui doit faire 10 mètres de longueur et je me défais de mes affaires en les posant sur les bancs ou sur la table la plus proche.
Je reviens auprès du médecin, en slip et je patiente, debout. Elle lit encore ses dossiers. Je fais mine de tousser. Elle détourne son regard vers moi et me fais asseoir face à elle.
Elle me questionne sur ma scolarité, sur ma famille, sur mes antécédents médicaux... Elle me commente les résultats et les conclusions des tests psy, me confirme que je ne pourrai pas suivre une seconde A (comme je le voulais), mes résultats sont moyens, etc... Tout un cours de morale !
Quelques minutes de silence et la doctoresse me fait approcher d'elle.
Debout face à elle, elle me mesure, me pèse, prend mes tours de hanches et de taille, me fait respirer par la bouche, écoute mon coeur, prend mon pouls, examine ma bouche (tout ça dans le désordre).
Malgré l'exiguité de cette salle de classe, le médecin a pu y introduire une table d'examen, sur laquelle, à son injonction, je monte et m'allonge sur le dos.
Dans cette position, elle palpe mon ventre en différents endroits, ré-écoute avec son sthétoscope mon coeur et mesure ma respiration, me fait plier et déplier les jambes (comme l'autre médecin) et me fait descendre de la table.
Elle retourne à son bureau, noter tout cela et me précise de ne pas me rhabiller, elle n'a pas fini.
Je descends et je reste debout face à elle : le bureau nous sépare. Alors, elle me fait approcher et me demande de baisser mon slip.
Timidement, je le descends jusqu'à mi-cuisses (elle pouvait tout voir déjà), mais cela ne lui suffisait pas. Elle m'a alors menacé :
- Vous le retirez ou c'est moi qui m'en charge ! Vous n'êtes pas le premier garçon que je vois nu. Rien qu'aujourd'hui, tout ceux qui vous ont précédé et qui vont vous suivre, je les verrai nus ! Il n'y a pas de pudeur ici. Je dois vous contrôler pour l'examen !
Avec la honte au front, j'ai baissé mon slip jusqu'aux chevilles, sous l'approbation du médecin :
- Voilà qui est bien ! Je ne vais pas vous faire mal, rassurez-vous !
Et là, rien : elle n'a même pas touché. Elle a juste vu que tout était en place, 2 à 3 secondes.
Se tournant brutalement vers son bureau, elle a dit à haute voix, tout en remplissant cette information dans mon dossier :
- Appareil génital normal ! Rhabillez-vous, jeune homme. Je vous confirme votre option cycle court. Bonne chance pour le futur. Au revoir.
- [color=#993366]Au revoir, docteur, merci[/color], me suis-je entendu dire en remontant mon slip.
Toujours rongé par la honte, je me suis vite faufilé au fond de la classe pour me rhabiller, très vite.
A mon second au revoir en quittant la pièce, je n'ai pas eu de réponse du médecin.
Mes autres camarades m'ont affirmé ensuite qu'elle avait agi de la même façon avec tout le monde.