Malgré mes diplômes, (Bac + 2), je n'avais pas réussi à trouver un emploi. De petits boulots en petits boulots, de CDD en CDD, de missions d'intérim en missions d'intérim, la vie professionnelle était difficile pour un jeune étudiant en ces années 1981/1982. Rien en fixe !
Au bout d'un moment, mes indemnités de chômage touchaient à leur fin. Pour faire un point sur ma situation, je suis convoqué par ma conseillère de l'ANPE (ancêtre du Pol'emploi). Cette femme suit mon dossier, fait tout son possible pour m'aider à trouver quelque chose...
Je vais à son rendez-vous confiant, avec un dossier étoffé de courriers d'employeurs, de lettres de refus...
Mais la conseillère ne m'a pas convoqué pour cela : afin de me couvrir encore 6 mois, elle me propose simplement d'aller passer une visite médicale auprès d'un organisme d'Etat, au chef-lieu de mon département. Elle me fait bien comprendre que si je refuse, mes indemintés de chômage peuvent être supprimées. Je n'ai donc pas le choix, et j'accepte cette proposition, qui ne peut m'être que bénéfique, somme toute. De toute façon, elle fait ça pour m'aider, car elle voit bien que j'y mets de la bonne volonté !
Et me voilà par une matinée de janvier glacée et enneigée, dans les locaux de la préfecture. A l'entrée de la tour, il faut montrer patte blanche. Je présente ma convocation, et le vigile m'indique où me rendre.
Je prends l'ascenseur, direction 3ème étage. S'ouvre devant moi, une immense salle d'attente sur laquelle donnent des portes où reçoivent les médecins. Je m'annonce au guichet et la réceptionniste m'informe que ce n'est pas là que je dois patienter, mais à un autre étage, au 10ème, et dans une aile spécialisée située au bout d'un couloir dont elle m'indique la direction.
J'arrive sur place. Ouf, ici, la salle d'attente est plus petite et il n'y a pas grand monde. Je n'attends donc pas trop longtemps.
Effectivement, quelques minutes plus tard, une accueillante vient me chercher et m'invite à entrer dans une cabine, à m'y déshabiller et à attendre le médecin.
Oui, mais voilà : il fait froid dans cette cabine. L'accueillante me suggère d'attendre la dernière minute avant de me dévêtir.
De la porte fermée, donnant sur le cabinet, j'entends la voix du médecin, qui me semble être une femme.
Je ne me trompe pas : quelques minutes plus tard, la porte de communication s'ouvre et le médecin me demande alors de me mettre en slip et en chaussetttes, et de venir le rejoindre.
Ce que je fais en tremblant, par peur du verdict du médecin, et par le froid aussi.
Je viens m'asseoir face au médecin, qui m'interroge. Ce que j'ai fait pour trouver un emploi, ce que je veux, ce que je sais faire...
Et je ne sais pas pourquoi, je fonds en larme, de façon incontrôlée.
Le médecin quitte son fauteuil et me tend un mouchoir en papier pour sécher mes larmes. Elle me dit :
- Je ne suis pas là pour vous enfoncer, mais pour vous aider. Calmez-vous, ça va aller.
J'essaie de me calmer, je ravale mes pleurs, mais je sanglote.
Quand j'ai retrouvé mes esprits, le médecin me regarde, sourit et me demande si elle peut commencer son examen.
Elle me demande alors de m'allonger sur la table. Là, elle prend ma tension, écoute mon coeur, toujours en m'adressant un sourire généreux.
Elle retourne au bureau noter ses observations et revient vers moi peu de temps après.
- Excusez-moi, me dit-elle, mais je dois vous examiner partout. Retirez votre slip et vos chaussettes, je vous prie !
Surpris par la demande du médecin, mais obligé de m'exécuter, je retire sans trop de difficulté ce que m'a demandé le médecin. Je m'étends à nouveau, tout nu sur la table et le médecin poursuit ses introspections.
Bien que tout nu, elle ne me touche pas, elle me demande juste si je n'ai pas de problèmes urinaires ou sexuels. Je réponds que tout va bien. Alors, elle me fait écarter puis replier sur moi, les jambes. Elle jette un coup d'oeil sur mes parties, et retourne à son bureau prendre des notes, tout en me disant de ne pas bouger.
Elle revient une troisième fois près de moi, me fait lever et m'examine debout et toujours tout nu. Elle me fait courber le dos, pendant qu'elle passe son pouce sur ma colonne vertébrale. Elle tente de me faire toucher mes pieds avec mes mains, et je n'y arrive pas. Elle me positionne face à elle. Ecartant les mains, elle prend du recul et m'observe de loin, mon corps tout nu exhibé à ses yeux.
- Bien, me dit-elle. Je vous signe votre certificat de travail. Pour moi, il n'y a rien de spécial. Je pense que l'ANPE va vous prolonger encore 6 mois. Rhabillez-vous et bonne chance. Au revoir, monsieur.
Elle me raccompagne à la cabine (je n'ai pas eu le temps de remettre mon slip), ferme la porte de la cabine dans laquelle je me rhabille.
Quelques jours plus tard, j'ai reçu de l'ANPE un avis favorable pour la prolongation de mes indemnités pendant 6 mois.
Mais enfin, quelques semaines plus tard, vers le mois de mars, j'ai pu entrer dans un cabinet comptable, avec un CDI...