L'an dernier, à pareille époque, l'idée m'a pris de faire les soldes. Ce dont je n'ai pas du tout l'habitude. Je ne trouve jamais rien qui me plaise ou qui m'aille. Mais cette fois-ci (en 2011, donc), des collègues m'ont annoncé que dans lemagasin d'à coté, il y aurait des choses qui pourraient m'intéresser, une boutique ayant ouvert un grand rayon hommes pour la circonstance.
Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, je vais faire un saut dans ce magasin. En effet, j'y trouve, pour la première fois depuis que cette boutique existe, un rayon homme bien achalandé. Il y a des jeans qui me plaisent.
Mon choix s'arrête sur trois modèles. En cette période de soldes, le magasin ne fait ni reprise, ni échange : je suis donc contraint d'essayer sur place (je n'aime pas beaucoup ça, essayer sur place).
Une vendeuse guide mon choix final, et, jean en main, je me dirige vers une cabine d'essayage. Vu que j'ai pris ce temps de visite en boutique sur mon temps de déjeûner, je suis assez pressé.
J'entre dans une cabine d'essayage : le rideau qui me dissimule arrive jusqu'au sol. Je retire le pantalon que j'ai sur moi, et je m'apprète à passer ce jean, que je vais peut-être acheter.
Comme je suis précautionneux envers les vêtements, je prends tout de même le temps de plier le pantalon que j'ai sur moi et de le suspendre à un cintre. Face à moi, dans cette cabine d'essayage, un miroir d'une hauteur de 2 mètres et qui permet de bien se regarder quand on essaie un habit.
Je suis resté quoi, quelques secondes à me regarder dans la glace, pantalon retiré (donc en slip) et pull retrousser, ventre bien dégagé !. De la sorte, j'ai découvert mon ventre et bien mis en évidence (et à l'air) le bas de mon corps, depuis le nombril jusqu'aux chevilles. Je me regardais dans la glace, m'admirant, si l'on veut de tous les côtés... quand soudainement, le rideau qui me dissimulait s'ouvrit brusquement, alors que j'étais en train de me contempler, l'air amusé (ça me servira de leçon).
Je n'ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit, la seule chose dont je me suis rendu compte, c'est que la personne qui a écarté le rideau... était ma collègue de travail. Ma collègue la plus proche. La plus directe. Celle avec qui je travaille le plus étroitement. Elle et moi, nous nous voyons tous les jours, mais nous nous sommes toujours vouvoyés. Elle est plus jeune que moi aussi. Jolie brune d'une beauté à faire rêver un sculpteur !
Figée par ce qui venait de se passer, elle est restée immobile. Tétanisée. J'ai vu ses yeux, son regard, me dévisager, courir de haut en bas...
Sous l'effet de la surprise, je n'ai pas bougé non plus ! Le jean que je voulais essayer était toujours dans mes mains, et moi, j'étais encore en slip, pull remonté ! Rien ne se cachait à sa vue !
Quand j'ai compris ce qui se tramait, j'ai, brusquement refermé le rideau. J'étais rouge de honte. Je suis resté dans la cabine un long moment, je voulais être sûr que ma collègue était partie.
Quand j'ai entendu ses pas s'éloigner, je suis sorti de la cabine pour me diriger vers la caisse, régler mon achat. Ma collègue se trouvait devant moi à la caisse. Je lui ai dit, doucement :
- [color=#888888]Vous auriez voir qu'il y avait quelqu'un ! On n'ouvre pas un rideau comme ça. Si c'était fermé, c'est qu'il y avait une personne dedans[/color] !
Pas de réponse. Je crois qu'elle était confuse !
Tout le reste de la journée, la communication entre elle et moi, fut très difficile : moi, géné de par la situation dans laquelle je me suis fait voir ; elle aussi, sûrement. Nous sommes restés à froid trois mois environ.
Depuis, la glace s'est rompu et nous nous tutoyons, maintenant, eu égard à ce qui m'est arrivé !
Franchement, je ne le regrette pas !