Je voudrais revenir sur le débat : hôpital public et hôpital privé.
A deux reprises, j'ai été examiné pour des problèmes urinaires : une première fois en hôpital privé et une seconde fois, en service public. Enfin quand je dis une fois, il s'agit d'une suite de soins, dispensés sur plusieurs consultations.
En hôpital privé, et avec recommandation du médecin traitant, je rencontre un urologue. Il ne me paraît pas sympa du tout. Hautain, sûr de lui... C'est l'impression qu'il me donne. Mais comme c'est mon médecin traitant qui m'envoie chez lui, je lui fais confiance.
Il commence son examen par un entretien, après m'avoir reçu avec 3/4 d'heure de retard. Il me pose toutes sortes de questions. Moi, je n'ai envie que d'une chose, soulager ma vessie. Eh oui ! j'ai du me présenter à ce rendez-vous, vessie pleine, et avec une forte envie d'uriner, envie naturelle, de surcroît, non provoquée par des boissons bues quelques minutes auparavant.
Je me tords de douleurs pendant l'entretien, je trépigne, je m'agite sur ma chaise... Je m'en peux plus. Je demande au médecin la permission de me soulager. Refus catégorique de l'urologue ! Il doit m'examiner avant avec la vessie pleine. Mais il doit aussi constituer un dossier médical pour le suivi.
Dans un recoin de son cabinet, il y a, dissimulé par une porte coulissante, un second bureau, dans lequel se trouvent des WC et une table. Le médecin me demande de me défaire du bas (chaussures, chaussettes, pantalon et slip) et de m'allonger sur la table. Ce que je fais. Je m'allonge, je gesticule en tous sens, tellement j'ai envie de faire pipi. Le médecin me rejoint et tente de me calmer. Il me retrousse mes vêtements du haut, et me découvre tout le bas ventre, à partir de la poitrine (j'aurais pu les enlever s'il me l'avait demandé). Il me palpe le ventre, constate que la vessie est pleine. Puis, il passe ses mains autour de mon sexe, de mes bourses et me fait plier les jambes. Je crie de douleurs, tant la pression sur la vessie est lourde. Je n'ai même pas senti le toucher des mains du médecin sur mon corps, tant j'avais une envie pressante.
Passée cette étape, il me fait lever et me donne le droit, enfin, de vider ma vessie. Je ne me le suis pas fait dire deux fois. Le plus génant là-dedans, c'est que le médecin est près de moi, et qu'il me regarde faire. Il me dit que mon jet n'est pas puissant, que je n'ai pas tout expulsé. Comme si c'était de ma faute !
Entre-temps, sa secrétaire entre dans le bureau du médecin et pose un dossier. Elle s'approche ensuite de lui, et me voilà, moi aussi, examiné du regard, par une personne non médicale, la secrétaire de l'urologue, qui assiste de facto à l'examen qu'il me fait. C'est peut-être pour ça que j'angoisse non ?
Je me rallonge sur la table. Même examen, mais un peu plus poussé. Là, j'ai vraiement senti le poids de ses mains sur mes parties. Il me semble même que cela a duré plus longtemps. Ou bien alors, j'étais crispé... Je ne sais pas.
Pour finir, il m'a fait un bref toucher rectal. Pour cela, il m'a fait mettre mes deux poings sous mes fesses, de façon à me soulever un peu de la table sur laquelle j'étais allongé. Rhabillage. Ordonnance pour des médicaments et des examens complémentaires. C'est la secrétaire qui prend tous ces documents. Elle me les donnera à la sortie, quand j'aurai régler les honoraires. Honte supplémentaire à la sortie de la consultation, quand je paye la consultation à la secrétaire qui m'a vu à poil quelques minutes auparavant !
Le médecin me raccompagne mais il me précise qu'il ne peut pas établir un diagnostic précis : il me met en cause, me disant que je n'ai pas assez fait pipi, que je me suis contracté, etc...
Les deux autres rendez-vous que j'ai eu avec ce médecin se sont déroulés de la même façon, à peu près. Toujours la grogne du médecin en fin de visite. Toujours le malade mis en cause. Et l'entrée intempestive de la secrétaire !
Me retournant vers mon médecin traitant, je lui fais part de mes sentiments vis-à-vis de cet urologue. Devant mon désarroi, il me propose d'aller rencontrer un autre urologue dans un service public.
Et là, quelle différence !
D'abord, on est reçu presqu'à l'heure (10 à 20 minutes de retard). L'urologue qui me reçoit, est assisté d'une secrétaire, lui aussi. Celle-ci reste présente pendant l'entretien. Elle crée mon dossier et y note ce que le médecin trouve importer à faire figurer. A la gauche du médecin, un rideau ouvert, derrière lequel se cache (mais on en voit un morceau) une table d'examen.
Ce nouvel urologue prend connaissance du courrier de mon médecin, des conclusions du premier urologue, etc... Il me demande pourquoi j'ai changé de consultant et je réponds. Le courant passe très bien entre lui et moi. Il se propose de m'examiner, et pour ce faire, je vais m'allonger sur la table. Mais je ne me déshabille que lorsque la secrétaire sort du bureau. Ce qui fait, que dans cet hôpital public, je n'étais que face au médecin. Et pour dévoiler ses parties, ce qui obligatoire en urologie, c'est seul face à l'urologue que je me suis retrouvé. Aucune personne étrangère.
La secrétaire du médecin n'est revenue qu'après avoir cogné à la porte et obtenu l'autorisation d'entrer du médecin. Ce dernier lui a dicté un compte-rendu de visite pour lui-même et pour mon médecin traitant, les médicaments que je devais prendre et la date du prochain rendez-vous dans 6 mois.
Quelques mois plus tard, c'est dans cet hôpital privé que j'ai choisi de me faire opérer.