Je n'ai pratiquement jamais fait appel à un médecin d'urgence à domicile. D'abord parce que les médecins qui viennent ne nous connaissent pas forcément - nos antécédents médicaux, allergies... - et puis, pour aller chercher les médicaments dans une pharmacie, parfois c'est la croix et la bannière. Surtout lors des wekk-ends prolongés.
Et pourtant !
L'an dernier, lors du week-end pascal, le dimanche matin, je me lève normalement de mon lit. Je suis un peu fébrile, je tremble de partout et j'ai transpiré toute la nuit. Me connaissant, je me dis que j'ai du choper la grippe. J'ai la sale manie d'avoir la grippe en début ou en fin de printemps. En 2011, donc, je l'ai eu en début de printemps.
Je me douche et j'ai toujours froid. Je continue de trembler alors que l'eau de la douche est chaude, même bouillante. Rien à faire, j'ai froid. Tout le monde dort à la maison, alors que je ne me sens pas bien, mais pas bien du tout. Je commence à avoir mal au ventre, j'ai des grosses gouttes de sueur qui me tombent du front... J'appelle à l'aide, je manque de trébucher dans la baignoire... Pas de réponse !
Un peu désemparé, malgré mes plaintes, personne ne se lève pour m'aider. Je choisi alors de faire appel aux médecins de garde du département, il est environ 7 h 30.
Au bout du fil, un médecin coordinateur me demande de décrire mes symptômes, ce que j'arrive à faire difficilement, ayant maintenant la bouche pâteuse, n'arrivant plus bien à articuler et à parler. Ce médecin me dit qu'il m'envoie un confrère dans la demie heure qui suit.
Je raccroche le combiné et m'affale sur le canapé ; je ne suis revêtu à ce moment du récit que de mon peignoir de bain et je n'ai rien en dessous. Je n'ai pas force de m'habiller, je n'arrive à rien faire !
Profitant de cette demi heure, je somnole sans le vouloir. Je suis trop fatigué pour faire le moindre effort. Malgré la douche que je viens de prendre, je transpire encore à grosses gouttes. Je me sens faible, à bout de force ! J'ai les jambes en coton !
Je cherche tout de même à m'habiller pour recevoir le médecin...
Je n'ai pas le temps de dire ouf ! qu'on sonne à ma porte ; c'est le médecin. Le service d'urgence l'a dépéché vers moi, car ce médecin était dans les parages. Elle finissait sa garde avec moi (elle m'a exliqué tout ça lors de la consultation). Car en effet, ce médecin se trouve être une femme et il n'est que 7 h 45.
Dans cette tenue, je fais entrer le médecin, le reste de la maisonnée dort et ne se rend compte de rien. Les volets sont encore fermés et j'allume le plafonnier. Je demande au médecin la permission d'aller m'habiller, mais elle me dit que ce n'est pas la peine, qu'elle va donc m'examiner tel que je suis, en peignoir de bain et rien en dessous ! Elle finit sa garde par moi, et a hâte de rentrer chez elle, ce que je comprends.
Avec le peu de force qu'il me reste, j'explique la situation. Le médecin me fait allonger sur le canapé et me prend ma tension, puis ouvrant un peu le haut de mon peignoir, elle écoute mon coeur et ma respiration. Elle diagnostique en effet, une forte grippe.
Mon peignoir était noué par une ceinture au niveau de la taille, et voilà le médecin qui me demande de la dénouer !
Je tremble, plus à cause de la grippe qu'à cause de la peur ! Et je défais le noeud de mon peignoir. Celui-ci, sans que je l'ai désiré, s'ouvre alors largement et la partie lâchée par la ceinture, retombe par terre. Involontairement, j'ai dévoilé mon anatomie intime, ou du moins, une partie.
Je me redresse pour me recouvrir, mais le médecin me dit de laisser cette partie choir, comme elle est. Elle me palpe le ventre, très bas, jusqu'à la naissance de la verge, mais n'examine pas mes organes génitaux. Puis, posant une main sur l'arrière de ma jambe gauche, elle me fait faire quelques flexions, qui me sont difficiles à exécuter. Même chose avec l'autre jambe, mêmes difficultés.
Son examen terminé, elle me permet de me recouvrir et me donne une ordonnance : j'ai chopé une super gastro entérite, la première de ma vie, si mes souvenirs sont bons.
Ce n'est qu'en entendant claquer la porte pour raccompagner le médecin (avec qui je parle encore un peu sur le pas de la porte), que mon épouse se lève et me demande ce qui se passe. Je lui explique : elle a du mal à croire que le médecin m'ait ausculté dans la tenue dans laquelle je me trouve !
Et c'est pourtant ce qui est arrivé !
Je pense, ce jour-là, être tombé sur un bon médecin : car, en partant, elle m'a laissé des médicaments, de quoi tenir le week-end en attendant la rouverture des pharmacies le mardi suivant.
Plus un petit régime à base de riz, pommes, carottes, etc...
Quelques jours tard, tout avait disparu...
Franchement, je n'ai pas été déçu par cette visite !