Sujet éternel et intarissable !
La masturbation, c'est comme le reste : c'est la dose qui fait le poison.
Définir des normes comportementales est souvent oiseux, et la marge, le seuil de franchissement difficiles à établir; sauf de la part des dogmatiques de la sexualité...qui ne manquent pas en ces temps.
Evidemment, si la masturbation s'assure au détriment de la vie sociale, de l'épanouissement d'un plaisir reconnu, de complications relationnelles avec son entourage, de dommages et de conséquences nettement néfastes dans son quotidien, elle est excessive. Mais qui, en couple, n'a pas vu un jour sa vie se compliquer un peu, à cause d'un retard, d'un rendez-vous devenu plus compliqué, pour avoir eu simplement l'envie de faire l'amour peu avant ?...on ne pense nullement à remettre en cause la vie amoureuse et la vie de couple sous ce prétexte ? alors pourquoi le ferait-on lorsque des conséquences identiques viennent de la masturbation ?
Et puis, la norme, encore : les désirs, les besoins, les envies sont extrèmement variés selon les individus; la libido n'a pas de limite établie, change selon les circonstances et les époques de la vie d'une personne, et est réellement et là, objectivement, différente pour des conditons comparables, d'une personne à l'autre. Je comparerais cela au pur sentiment affectif et amoureux : pour certains êtres, cela a peu d'importance dans la vie; ils ne comprennent pas qu'on puisse ruiner une vie pour un sentiment amoureux, cela est hors de leur schéma de vie, et tout se résume dans une sexualité, agréable certes, qu'on fait passer, lorsque l'envie vient, par une rencontre brève et utilitaire pour l'organisme...Si, si, ça existe réellement !
Bon, je vais arrêter mon propos, éviter de me laisser aller au bavardage lassant...mais pas avant d'avoir ajouter deux cours commentaires d'appréciation de la vie sensuelle.
Le premier est de ne pas oublier que la sensualité est aussi l'empire de l'imagination; certaines personnes en ont beaucoup, d'autres...aucune ! et chacun vit à son rythme.
L'autre se rapporte à des femmes que j'ai connues, avec lesquelles j'ai échangé librement des propos sur la masturbation, autant masculine que féminine. Et bien pour ces femmes-là, la masturbation n'est qu'un pis-aller, un moyen de se calmer simplement; ooh ! elles sont bienveillantes pour cette pratique, ne la condamnent pas du tout, la trouvent naturelle à pratiquer quand le besoin exerce sa douce et inexorable pression; mais que la masturbation solitaire soit l'objet de l'imaginaire et de diverses pratiques, qu'elle puisse également servir dans un couple de jeux sexuels plaisants des plus excitants, est absolument hors du champ de leur sexualité. Pour elles - mais du côté des hommes il doit en être de même - le désir ayant conduit à la création du système de la cage de chasteté, et des jeux de contrôle et de privation qui en découlent relève d'une perversité qui n'a pas de raison, dont le sens leur échappe tout autant que l'idée la perversité peut être détournée en jeu.
Evidemment, je parle ici uniquement de propos de femmes, faute de circonstances d'intimité de telles échanges avec des hommes.