Je n'ai personnellement jamais reçu de lavement étant enfant ou adolescent. Si j'étais constipé, on me donnait de l'eau Hépar, des pruneaux, de l'huile de paraffine et des suppositoires de glycérine (enfin, pas tout à chaque fois) - comme disait ma maman, le traitement rentrait par le haut et par le bas. Pour moi, adolescent, le lavement évoquait le clystère de Molière, quelque chose qui ne se faisait plus.
Je me suis marié avec une américaine. Elle, en revanche, recevait des lavements. En cas de constipation, de selles trop dures, mais aussi de colon irrité (diarrhée), sa maman lui administrait à l'aide d'un sac souple de l'eau tiède avec un peu de sel et de baking soda (bicarbonate de soude). En particulier, quand elle s'était cassée la jambe, l'immobilité et les antidouleurs lui avaient stoppé le transit normal, et elle avait reçu un lavement par une infirmière à l'hôpital et plusieurs de sa maman une fois rentrée chez elle.
Plus tard, elle se les administrait elle-même et a continué à appliquer ce "remède de maman" jusqu'à nos jours. Enfin, devenue adulte et me fréquentant, elle a découvert qu'elle aimait jouer à l'infirmière aussi bien qu'à la patiente (enfin, elle avait ce fantasme avant, mais ce n'est pas forcément facile à admettre).
Je dois dire que j'étais assez intimidé la première fois. Pour une raison que j'ignore j'étais constipé au point de m'être un peu blessé l'anus, j'ai fini par lui expliquer pourquoi j'avais l'air inconfortable, elle a rigolé et m'a expliqué comment étant gamine sa maman traitait ce genre de problèmes, et comme j'avais l'air un peu surpris elle m'a dit que peut-être j'avais besoin d'une infirmière.
C'est une chose que d'accepter, s'en est une autre que de voir arriver la femme que l'on aime avec un sac de 2qt (environ 2l) rempli, un tube de vaseline, et un grand sourire et de s'entendre demander de poser le bas. Allongé sur le lit, le derrière tourné vers elle, le bassin sur une serviette éponge, j'étais un peu intimidé !