Pour des raisons de sécurité, j'ai à peu près vécu une situation semblable.
Depuis le début de cette année, je fais des crises de lumbago à répétition. Mon médecin m'a demandé de ne pas faire de trop gros efforts, de ne pas me surmener... Facile à dire, pas facile à faire.
Je suis le seul possesseur du permis de conduire au sein de ma famille. A ce titre, c'est moi qui fais les courses, qui décharge le caddie, etc... Comment ne pas malmener ma colonne vertébrale? Personne ne m'aide quand je rentre du supermarché pour ranger les provisions et les produits achetés !
Pour les vacances, c'est bien sûr, moi le chauffeur. Pour ne pas me fatiguer, j'ai décidé que cette année on n'irait pas trop loin, à moins de 500 km de Paris.
Et bien que finalement nous ne nous soyons éloignés que de 370 km, en arrivant sur mon lieu de villégiature, nouvelle crise de lumbago. Et qui m'obsède par sa douleur.
J'étais avec ma famille en camping. Au bout du 3 ème jour, la douleur persiste et se fait tenace. A l'accueil du camping, on m'informe que les médecins, sur place sont surbookés, qu'ils ne peuvent pas recevoir de patient. Le mieux, c'est l'hôpital.
Renseignement pris auprès de la direction du camping, on me dit que l'hôpital le plus proche est à la préfecture du département dans lequel je suis en vacances et qui est à 80 km de là où je me trouve ; mais, à 22 km, il y a une clinique privée, avec un service d'urgence. Ouvert jour et nuit, bien sûr et qui reçoit 24 h sur 24.
Au moment où je me décide de m'y rendre, il est 17 h 30, à peu près.
Etant le seul à conduire, j'opte pour la clinique privée. Je m'y rends après avoir tourné en rond pendant plus d'une demi- heure. Je gare mon véhicule sur le parking attenant, et, de loin, j'aperçois le pannonceau URGENCES vers lequel je me dirige, difficilement : j'ai du mal à marcher. J'arrive sur place vers 18 h 15.
Je suis arrêté par un vigile qui me barre l'accès à l'établissement. Il me demande pourquoi je suis là. Je lui explique. Il met en fonction son walkie-talkie et me permet d'entrer, après m'avoir fait une palpation de sécurité, à mon grand étonnement.
Mais enfin, je réussis à pénétrer à l'intérieur de cette clinique. C'est immense, vitrée de partout, même le plafond est en verre le long de ce couloir qui me conduit à l'accueil.
Nouvel obstacle : une femme en uniforme (police nationale ou municipale, je ne sais pas), petite de taille et forte de corpulence, me demande, derrière une vitre (blindée à ce qu'il me parait) les raisons de ma visite. Et je lui explique à nouveau, à travers l'hygiaphone. Elle voit bien que je n'arrive pas à marcher ! Hélas ! Cette personne est tout sauf médecin. J'entends une sonnette, qui m'indique que la porte est ouverte et que je peux entrer. Je me retrouve alors dans un sas : la femme qui était derrière la vitre sort à ma rencontre, me demandant de la suivre. Ce que je fais en pensant qu'elle va me conduire à l'endroit désiré.
Mais non : elle me fait entrer dans une pièce, contiguë à sa loge, et me demande une pièce d'identité et ma carte vitale. Puis, m'ayant mis debout, elle me fait une nouvelle palpation de sécurité. Elle me palpe sous les bras (que j'ai écartés), tapote sur ma poitrine et sur mon dos. Puis, jambes écartées également, elle monte et descend le long de celles-ci, rapidement en effleurant doucement mon entrejambe (ce que n'avait pas fait le vigile de l'entrée). Cette sensation d'effleurement m'a fait un bien fou ! Elle a un petit moment posé l'une de ses mains sur mes bourses qu'elle a soupesé quelques secondes. J'ai vachement apprécié ce moment !
Elle me donne la raison pour laquelle elle doit agir comme ça. Le personnel soignant et les malades ont été victimes de plusieurs agressions dans les locaux de la clinique. Avec l'accord du préfet, la direction a pris la décision de fouiller tous les entrants dans les locaux, afin de protéger tout le monde.
Après tout, ma foi, pourquoi pas ?
Comme la palpation n'a rien donné, la bonne femme m'ouvre l'accès à la clinique et m'indique le chemin des urgences, que je trouve sans difficulté. Elle n'avait pas l'air gênée du tout, de ce qu'elle m'avait fait. Après tout, elle n'a fait que son boulot. Mais j'ai été tout de même surpris que ce soit une femme qui me fouille : n'y avait-il pas d'homme dans cette clinique pour le faire ? Où bien étaient-ils tous en vacances ?
Après enregistrement de mon dossier, je patiente dans la salle d'attente, bondée. A croire qu'il y a beaucoup de gens malades en vacances, semble-t-il. C'est sûr, je vais passer ma soirée ici !
Je n'ai pas le temps d'écouter un seul titre sur mon MP3 qu'une infirmière m'appelle. Je me rends auprès d'elle, dans un box, qu'elle referme derrière elle. Elle me fait asseoir sur une chaise et me questionne sur les motifs de ma venue en ces lieux. Je lui explique (ça fait trois fois). Elle me prend la température dans l'oreille, la tension avec un appareil électrique, me prend aussi un peu de sang et me tend un flacon pour une analyse d'urine.
Une fois tout cela fait, je retourne en salle d'attente.
Cette fois-ci, je patiente un peu plus longtemps : j'ai pu écouter une bonne dizaine de titres de mon MP3 quand une autre infirmière m'appelle et m'invite à la suivre.
Je me lève et la suis à travers un dédale de couloirs et de box. Elle m'ouvre l'un d'entre eux dans lequel se trouve un brancard-lit, une armoire et un lavabo. Elle me demande ensuite, et toujours pour ces raisons de sécurité, de me déshabiller entièrement, de mettre mes affaires dans l'armoire (qu'elle fermera à clé). Elle m'explique la nécessité d'agir ainsi, à cause des agressions physiques de certains patients qui cachaient dans leur vêtements des armes. (Oui, je sais, on me l'a déjà dit à l'entrée).
L'infirmière s'impatientait et moi, j'étais géné de devoir me déshabiller, mais je n'avais pas d'autre choix, surtout que l'infirmière m'avait fait remarquer qu'elle avait l'habitude. En plus, j'avais tellement mal. Et puisque j''étais là, eh bien, autant y rester !
Et hop ! j'ai tout enlevé, mais l'infirmière m'a autorisé à garder mon slip. Je lui ai donné toutes mes affaires et elle, en échange, m'a remis une chasuble dont je devais me revêtir, l'ouverture par derrière. Elle m'aida d'ailleurs à l'enfiler, car je n'y arrivais pas. Puis, elle m'a encore aidé à grimper sur le lit-brancard, me recommandant d'attendre le médecin, qui n'allait pas tarder. Enfin, me dit-elle, avant de me laisser, si des radios ou une échographie s'avéraient nécessaires, j'étais déjà en tenue pour les passer. Je rentre dans le brancard, l'infirmière me recouvre totalement, et elle ferme à clé l'armoire dans laquelle elle a déposé mes vêtements.
Et l'infirmière se retire, relayée quelques minutes plus tard par le médecin. Là aussi, c'est une femme qui vient me visiter. Je lui fais part de mes soucis, lui dis que je suis en vacances dans cette région et que je suis bloqué depuis mon arrivée.
Elle retire le drap qui me couvre et remonte la chasuble jusqu'à découvrir ma poitrine. La doctoresse m'examine, allongé d'abord. Elle appuie lourdement ses mains en quelques points sensibles et douloureux, me demandant si j'ai mal. Elle me fait étirer mes jambes et me demande si je ressens un tiraillement au niveau des ligaments de la cuisse et de la hanche. Pour finir, elle pose ses deux points fermés, de part et d'autre de mon sexe, sans me faire retirer le slip. Elle appuie fortement et me demande si j'ai mal. Puis, elle me fait descendre, difficilement, du brancard et m'examine debout. J'ai d'émormes difficultés à me baisser, à me relever... Elle diagnostique (je m'en doutais) une sciatique.
Entretemps, l'infirmière qui m'a conduit en ce lieu est de retour. Le médecin lui ordonne de me mettre sous perfusion une heure et tout devrait rentrer dans l'ordre.
Le médecin me laisse aux bons soins de l'infirmière. Cette dernière me pose une perfusion et me laisse dans ce box, tout seul, un peu plus d'une heure.
Avant l'écoulement du produit, le médecin revient me voir avec une ordonnance : il me donne de quoi finir mon séjour agréablement et aussi pour assurer le retour vers Paris.
Rien à dire : malgré le fait de m'être fait fouillé deux fois et examiné presque nu, j'ai été très bien pris en charge et soigné. D'ailleurs, des gens qui étaient là avant moi, n'avaient pas été encore vus par le médecin quand j'ai quitté le service des urgences aux environs de 21 h 30.
Preuve que mon urgence en était une !