Proctologue et Internes…
il y a quelques années, j'ai ressenti une douleur à l'anus qui s'est amplifiée sur plusieurs jours, elle venait et disparaissait, puis réapparaissait de nouveau et devenant de plus en plus douloureuse…
Pensant d'abord à une crise d'hémorroïdes, mon épouse m'avait acheté une pommade pour cela en pharmacie, tube avec une canule percée de plusieurs trous, à introduire dans l'anus pour y diffuser la pommade, ma femme me faisait les soins, cela calmait un peu la chose…
Puis mon épouse a constaté qu'un kyste s'était développé, autant à l'extérieur que dans le sphincter, je commençais à avoir du mal à marcher, la douleur devenait insupportable, je suis allé aux urgences…
A l'accueil de l'hôpital, il a déjà fallu que j'explique à l'infirmière urgentiste, les raisons qui m'amenaient, et même à voix basse, c'est impressionnant cette impression que l'on a de voir les têtes se tourner vers vous quand vous devez citer la zone intime touchée par le mal…
Salle d'attente pendant un moment, vous n'êtes pas prioritaire avec votre problème anal, la douleur vous empêche de vous asseoir et cette impression gênante que toutes les infirmières qui passent en vous regardant sont déjà au courent de ce que vous avez…
Enfin on vient vous chercher, " - Monsieur XXXX…?!", je vais vers l'infirmière, elle m'emmène devant une porte de cabine, j'y entre, elle me redemande ce que j'ai, je réexplique, moins gêné parce que seuls tous les deux, elle me dit d'enlever tout le bas et que je peux garder le haut…
Une fois à moitié nu, j'attend encore, on ouvre l'autre porte et la même infirmière m'indique la table d'auscultation et me fait m'installer, un coup d'angoisse honteuse me frappe quand elle installe des supports de jambes que j'ai toujours cru réservés aux dames pour les consultations gynécologiques, les fameux étriers…
Ensuite elle me dit d'y mettre les pieds puis les règles de façon à me relever les cuisses en les écartant, et là, même si parfois mon épouse me fait prendre cette position sur le lit pour une caresse digitale pendant la fellation, je ressens un sentiment de gêne extrême ainsi exposé…
Un médecin homme entre et me demande lui aussi ce que j'ai, reblabla sur l'état de mon anus, froideur du rapport homme-homme, l'interne approche une desserte roulante de matériels, elle allume la lampe d’examen du plafonnier, lavage des mains puis tous les deux chaussent leurs gants latex…
L'auscultation commence en douceur, examen de la zone extérieure, palpation du kyste, écartement de l'anus pour l'ouvrir, rien de douloureux, le médecin parle à l'interne, elle acquiesce, allongé sur mon dossier légèrement surélevé, je ne vois que deux têtes penchées entre mes cuisses…
Comme un signal à la phase suivante de l'examen, l'interne m'enduit l'anus de lubrifiant, autant ce serait ma femme qui me ferait cela, dans l'intimité de nos attouchements érotiques et sensuels, que j'apprécierais grandement le geste, mais là, les voyant tous les deux se badigeonner aussi un doigt, je sais que je vais souffrir d'être visité…
- Je vais vous faire mal… mais je dois examiner votre sphincter… s'excuse le médecin…
- Détendez-vous… Ne vous contractez pas… me dit l'interne en écho…
Alors j'essaye de penser à ce moment divin où mon épouse enfonce son doigt pour me donner du plaisir, mais ce kyste me ramène vite à la réalité, je pousse un râle de douleur quand le doigt médical me pénètre et me fouille, j'en suis même à me dire que je ne me laisserai jamais plus toucher là…
La palpation a duré et duré, acérée comme un coup de couteau, envahissante comme un chibre démesuré, combien de doigts a-t-il mis…?
Quand il s'est retiré, j'ai senti comme un vide pendant quelques secondes, puis la douleur est revenue, lancinante, le verdict est tombé aussi,
- Vous avez une Fistule Monsieur XXX… Vous savez ce que c'est…?
A Suivre…