Hospitalisation à ma demande
Partie 5 - La sortie
Dans le cabinet du psychiatre, je suis saisi de peur, je tremble. Il m'a demandé de me déshabiller, mais pourquoi ? Je sais bien que cette profession médicale ne met pas à nu les patients. A nu oui, mais pas à poil... Je suis surpris, c'est peut-être pour ça que j'ai peur... Mais je n'ai pas trop le choix. J'ai dû mettre beaucoup de temps à réfléchir, car j'ai entendu le médecin dire :
- Vous vous sortir ou non ?
Je me suis très vite déshabillé, mais je suis resté en boxer. C'était le seul que j'avais emporté avec moi (je suis adepte des slips, plutôt que des caleçons ou boxers. En avoir mis un aujourd'hui, était exceptionnel). Je n'avais qu'une chemise, un pantalon et des chaussettes. Comme chaussures, des sandales.
Le psychiatre, avoir avoir fermé les stores et la porte (à clés), me demanda à nouveau les raisons de ma volonté de quitter l'établissement. Cherchait-il à me déstabiliser en étant presque nu et en répondant à ses questions ? D'ailleurs, ses questions, il les hurlait, mais comme la porte de son cabinet était capitonnée (comme on le voit dans les films - et moi qui croyait que c'était pure imagination), on n'entendait rien de l'extérieur.
Je bégayais en lui répondant, je cherchais mes mots... Surtout que pendant tout ce temps, je suis resté debout, face à lui et lui, assis derrière son bureau. Les questions, il m'en posait 10 à la minute, il attendait sûrement l'occasion de me faire perdre patience.
Mais j'ai tenu bon, j'ai tenu tête... Malgré la peur, l'angoisse et le stress, j'ai répondu à toutes ses questions.
Au bout d'un moment, le psychiatre s'est arrêté... Il a noté sur son écran ce qu'il venait de faire, du moins c'est que je pense. Je n'ai pas bougé de ma place. J'étais droit comme un i.
Fougueux, il a quitté son fauteuil et est venu se rapprocher de moi, très près, mais vraiment très près... J'ai eu peur à nouveau, et je me suis mis à trembler. Il a posé ses mains sur moi, de face, puis de dos, puis est descendu le long des hanches, posant ses mains entre bras et thorax. D'instinct, j'ai écarté un peu les bras, mais j'aurais tout aussi bien rester comme je l'étais.
Puis, me faisant face, il a appuyé sur ma poitrine, mon abdomen, tapotant ça et là... Passant derrière mon dos, j'ai senti ses mains sur mes omoplates, puis descendre le long de la colonne vertébrale, tapotant çà et là également, de chaque côté de la colonne vertébrale, au niveau des reins... Cet examen m'a paru étrange, bien étrange pour un psychiatre. Je n'en n'avais jamais vu auparavant, mais tout me paraissait bizarre... Je me suis demandé en moi-même pourquoi il agissait ainsi... Mais si ma sortie était en jeu, j'étais près à tout accepter. Et je pense que ce psychiatre devait jouer avec ça, et abuser de son pouvoir. C'est ce que m'avait laissé entendre Gérard.
Toujours déshabillé, le médecin ajoute :
- Encore une chose et je vous laisse. Allongez-vous sur le canapé.
Ordre bref; sans complément du style s'il vous plait, ou je vous prie... Le ton n'admettait pas de réplique et n'attendait pas de réponse, d'ailleurs.
Je me suis retourné pour me diriger vers le canapé, sur lequel je me suis allongé. J'ai essayé de me détendre. Le téléphone portable du médecin se mit à sonner. La conversation a duré plus de 3 minutes, ce qui m'a aider à me décontracter, à faire le vide dans mon esprit et à entrevoir le bout du tunnel.
Il vint s'installer près de moi, à ma droite, en plaçant une chaise à la hauteur de mon nombril. Il pris place et me demanda :
- Vous êtes sûr de vouloir partir ?
J'ai opiné du chef, je n'avais pas la force de dire oui.
Le médecin se leva brusquement de sa chaise, à me faire sursauter : il me réexamina, encore, comme la première fois, mais en étant couché. Sauf que cette fois, il palpa mes bourses, et y appuya très fortement par-dessus le boxer. J'ai retenu le cri de douleur en serrant les dents. Il les tâta longtemps et me commanda de fermer les yeux pendant cette opération. Je les fermés, mais à demi, je voulais voir ce qu'il (me) faisait.
Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais... j'ai écarté les jambes et il en a profité pour glisser sa main entre elles. Il a placé une main sous mes fesses jusqu'à atteindre l'élastique et a fini par tirer et arracher le boxer en l'attrapant par derrière.
J'ai compris son manège, et, pour en finir, pour sortir, j'ai soulevé les fesses pour qu'il puisse achever le retrait total du boxer qui me moulait bien, et qui avait du mal à descendre.
Le psychiatre n'a rien fait de plus que de me regarder, nu, avec le boxer au-dessous des genoux, n'ayant pas réussi à me le retirer complètement, tant il était serré sur moi. Je ne l'ai pas fait exprès, je ne porte presque jamais ce genre de sous-vêtement. Je ne savais pas ce qui allait se passer dans le cabinet médical.
Il est retourné derrière son bureau, m'a regardé de là où il était et m'a dit :
- Venez. C'est bon, vous pouvez sortir. Vous m'avez obéi et fait ce que je vous ai demandé. Ou presque.
Je suis descendu du canapé, troublé par ce que je venais de vivre. J'ai remonté mon boxer assis sur le bord du canapé et je me suis vite rhabillé. En me tendant le bulletin de sortie, le psychiatre m'a dit, se montrant encore une fois menaçant :
- Pas un mot. A personne.
Pour mieux se faire comprendre, il a mit un doigt sur la bouche.
A qui allais-je raconter ? Tout se savait dans cette maison, même Gérard qui est là depuis 3 mois... De toutes façons, je m'en foutais, l'essentiel, c'est que j'allais sortir. Et de toutes façons, je ne verrais plus les résidents. A ma généraliste ? C'est sûr que je vais tout lui dire. et comment ! Et dans les détails en plus. Je vais me gêné...
Le psychiatre me raccompagne vers la porte, et avant qu'il ne l'ouvre avec sa clé, me dit :
- C'est compris, pas un mot à personne.
Il s'arrête un moment et poursuit :
- Vous pouvez retourner dans votre chambre, faire votre valise.
Puis, en guise d'au revoir, il me presse mes bourses, très fortement, durant quelques secondes, et me libère de son cabinet.
J'étais choqué par ce que je venais de vivre. Je sentais sur mes bourses le poids de la main du médecin, impression qui s'est estompée bien longtemps après.
J'ai croisé Gérard dans les couloirs qui revenait de son jogging matinal et de... la fouille ! Vu l'état dans lequel j'étais, il m'a invité dans sa chambre et je lui ai tout raconté... Gérard n'a pas bronché, il connaissait la maison, et ne s'est pas étonné de mon récit. Il a fini par me dire :
- Après tout, tu es comme nous tous ici. Nous sommes là de notre plein gré. Ma foi, moi, ça me plait ces fouilles, ces mises à poil. Tu n'es vraiment pas fait pour vivre ici.
Les remarques de Gérard m'ont sidérés. J'avais envie de pleurer. Heureusement que je partais...
Je retrouve ma chambre, confus, obsédé par la scène que j'ai vécu chez le psy et la réflexion qui me culpabilisait de Gérard.. J'avais encore plus envie de pleurer, mais je me suis retenu.
En très peu de temps, je fais ma valise, et j'attends la gouvernante, Amélie, une Antillaise à l'accent charmant qui doit faire avec moi les " dernières formalités ". Je m'assieds sur le bord du lit, que j'ai pris soin de refaire, et j'attends.
Amélie entre, sans frapper : je m'y attendais, je le savais et je me lève pour la recevoir. Elle est accompagnée de Malik, un aide-soignant stagiaire qui fait ses premiers pas dans la maison, en raison de l'absence pour congés d'été d'autres personnels.
Amélie déclare qu'elle doit vérifier que je n'ai rien emporté d'ci, de ce qui appartienne à l'établissement, pas plus que transposer un objet d'une chambre à l'autre... Elle me dit aussi que pour cela, elle doit fouiller... ma valise. Qu'est-ce que j'aurais pu prendre ? Tout est fixé au sol, solidement. Les petits objets sont vissés au mur, comme les tableaux, les lampes... Qu'est-ce qu'on bien emporter d'ici ?
Posant ma valise sur le lit et l'ouvrant en grand, elle ajoute :
- Désolé, monsieur, mais Malik va vous fouiller aussi, c'est le règlement avant chaque départ. pour gagner du temps, je m'occupe de votre valise, et lui, de vous, d'accord ?
Je n'ai pu qu'accepter, et, comme lors de mon arrivée, Malik a fermé les volets de la chambre, a mis sur la porte " Ne pas déranger " et s'est approché de moi. Amélie avait un oeil sur la valise et un oeil sur moi.
Eh bien, j'ai du me re-déshabiller une fois de plus ce matin. Mais à la demande de Malik, je suis resté en boxer. Je n'avais pas de marcel vu qu'on et en juillet et qu'il fait chaud.
Amélie qui a fini de contrôler la valise, vérifie les vêtements que je enlève, que je transmets à Malik qui les vérifie et qu'Amélie contrôle, avant de me les rendre. Mais je ne les enfile pas pour autant. Amélie me donne le dos, et dit à Malik :
- Vas-y, fais ce que je t'ai dit.
Malik s'approche de moi, intimidé, semble-t-il, et me dit :
- Avec mes excuses monsieur. Je suis dans l'obligation de vous palper.
Je donne mon accord à Malik, qui me palpe simplement alors que j'écarte bras et jambe, de face, puis de dos. Il dit à l'attention d'Amélie :
- RAS.
Mais Amélie le corrige :
- Tu n'as pas vu dans le slip (boxer), Malik. C'est obligatoire.
J'encourage Malik :
- Allez-y, faites. Au point où j'en suis.
Malik hésite. Alors, sans trop réfléchir, je baisse moi-même mon boxer jusqu'aux chevilles, exhibant mon anatomie en disant :
- Ca vous va ?
Puis offrant mon dos aux deux personnes :
- Et là, ça va ? J'ai rien pris, rien déplacé ?
Et je rhabille dans un silence sépulcral.
Malik ne dit plus rien, seule Amélie cherche à s'excuser : elle baisse les yeux et dit :
- Je vous en demandais pas tant, monsieur. Mais vous savez... c'est le règlement. Excusez-nous....
- C'est fait, maintenant. Je veux sortir, c'est tout ce qui importe.
Amélie et Malik me font signer un document de décharge de responsabilité et Amélie me dit que ma valise va être déposée au rez-de-jardin, dans une pièce, près du secrétariat.
Amélie me dit que ma valise me sera rendue dans une autre aile du bâtiment à la guérite de sortie.
Ouf, enfin libre. Ou presque.
La gouvernante de mon étage me rend, sous scellé, mon téléphone portable. Cinq jours sans l'utiliser, il s'est complètement déchargé. Mais voilà, ici, pas de prise pour téléphone.
Je descends au rez-de-jardin, attendant la livraison de ma valise. Je patiente dans un petite salle d'attente, bien éclairée par des baies vitrées (en fait c'est le prolongement du bureau du psychiatre) et qui débouche sur un long couloir, très sombre. Le contraste est saisissant. Et c'est du fond de ce couloir, que j'entends mon nom appeler. Content, je me dirige vers le fond de ce couloir, sur lequel s'ouvre des portes... Je ne sais pas ce qui s'y trouve derrière, n'ayant jamais franchi ce lieu.
Au fond du couloir, un bureau allumé, et sur le seuil, un monsieur qui m'attend, revêtu de la blouse blanche et qui m'invite à entrer. Sur la porte ouverte, j'ai pu lire : Guérite - Sortie.
J'entre et la porte est fermée avec un verrou derrière moi.
Cette pièce est très petite, pas plus de 6 m² (j'ai du mal à évaluer précisément). Une table, style table de cuisine et deux chaises, une de chaque côté de la table. Une chaise donne le dos à la porte, l'autre est contre un mur, et fait face à la porte.
Ce monsieur, Gabriel, est très grand, baraqué... Il me demande de lui présenter les certificats médicaux et les documents de sortie. Ce que je lui montre avec plaisir. Il hoche la tête à chaque document et y appose une sorte de signature.
Puis il me pose des questions bizarres :
- Vous n'avez rien laissé dans votre chambre ? Pas d'alcool, de stupéfiant, de cigarette ?
- Mais non, pourquoi ? Je ne fume pas, je ne bois pas...
- Vous oui, mais les autres auraient pu vous dire de leur en procurer à l'extérieur... Ou bien vous auriez pu en laisser pour un prochain résident... On ne sait jamais.
- Je ne suis pas sorti depuis 5 jours, alors...
- Ok, monsieur, mais je dois appliquer le règlement. Si vous coopérez, vous serez plus vite libéré.
- Faites vite alors.
Gabriel m'apporte ma valise qui était dans cette pièce, dans une petite armoire que je n'avais pas remarqué en entrant. Il me la rend et me demande de tout sortir et de tout poser tout sur la table.
Je proteste :
- Je ne comprends pas. Amélie vient de vérifier, il n'y a pas une heure...
- Amélie a fait ce qu'elle devait faire, et moi je fais ce que j'ai à faire. Il en va de la sécurité de tous. Videz votre valise, monsieur. Amélie c'était la routine, moi, ça doit être plus poussé. Je vous le redemande, monsieur : videz votre valise.
La dernière phrase de Gabriel se faisait menaçante. Et je ne peux qu'obéir.
Toutes mes affaires sont déposées sur la table, face à Gabriel, et la valise, vidée de son contenu, est inspectée minutieusement par mon interlocuteur. Son inspection achevée, il pose la valise à ses côtés et poursuit son investigation par l'inspection aussi de mon linge. Chaque vêtement est vérifié sous toutes les coutures, c'est le cas de le dire. Les poches des pantalons sont retournées, comme celles des T-shirts ou des chemises... Heureusement que c'est l'été et que je n'ai pas de manteau. La plupart de mes vêtements n'ont pas de poche. Mais ce qui m'a le plus traumatisé, c'est la méticulosité avec laquelle Gabriel a contrôler mes sous-vêtements et mes chaussettes. Je n'en n'avais que deux paires, et il les a retournées pour voir si je n'avais rien mis à l'intérieur. Il fit entrer sa main aussi dans mes chaussures et mes chaussons. Et pour tout ce qui était slips, il les a saisi un par un, et, les prenant avec ses deux mains, les a porté à hauteur de son visage et les a observé face aux lampes d'éclairage de la pièce. C'était long, mais il a fini par bâcler la suite.
Je me suis senti humilié, violé dans mon intimité, encore pire qu'à mon arrivée...
Il m'a ensuite autorisé à tout ranger et m'a même aider à le faire. Il a rédigé un rapport oral via un dictaphone qu'il portait à sa ceinture (et dont je n'avais pas remarqué la présence). La valise contrôlée et mise à ma disposition de mon côté, il me dit :
- A vous, maintenant, monsieur. Je vous en prie.
J'avoue ne pas avoir compris.
Gabriel revint à la charge :
- Oui, monsieur. Je dois vous fouiller vous aussi. C'est le règlement. Je vous en prie, laissez-moi faire... Plus on en aura fini, plutôt vous sortirez...
Avec un profond soupir de désespoir, j'obéis encore une fois. J'ouvre ma chemise, que j'enlève et que je pose sur la chaise. Mais Gabriel me commande de la mettre sur la table, face à lui, et de ne pas aller trop vite. Je ralentis la cadence et pose mon pantalon sur la table. Je ne portais que ça comme vêtements. Et mes chaussures, des sandales.
- Votre boxer aussi, monsieur, s'il vous plait . Ne me retardez pas.
De rage, je l'ai retiré si violemment que je me suis griffé la cuisse droite en ce faisant. J'étais de nouveau à poil, encore et dans la même journée. Gabriel a inspecté mes vêtements puis m'a regardé de là où il était. A son ordre, j'ai écarté bras et jambes et je me suis retourné, toujours en ayant bras et jambes espacées. Il ne m'a pas touché, mais j'avais l'impression que son regard inquisiteur ressemblait à une palpation prononcée.
- Tout va bien, dit Gabriel. Rhabillez-vous.
Ce que je fis aussitôt, et très rapidement, ne laissant pas le temps à Gabriel d'appeler de son talkie-walkie un taxi pour venir me chercher.
Je lui ai signé un document de décharge, qu'il m'a laissé lire, stipulant qu'en quittant la clinique, on n'a rien trouvé sur moi de compromettant ou de dangereux pour la société. Ce papier, me dit Gabriel, est important pour la suite, pour une nouvelle hospitalisation ou pour votre médecin.
J'ai enfin franchi la grille interdite, sans me retourner en arrière. J'ai retrouvé les miens une heure plus tard, et quand j'ai consulté ma généraliste et lui ait raconté mes mésaventures, elle en a été horrifié. Elle ne savait pas comment la vie se déroulait là-bas... Elle s'en est excusé des dizaines de fois, et m'a assuré qu'elle allait mener une enquête auprès d'anciens résidents pour voir si mon témoignage rejoint celui d'autres patients.
Je suis toujours en burn-out familial et ma demande d'hospitalisation est maintenue.
Mais en un autre lieu et en un autre moment.
Affaire à suivre au bon vouloir de ma généraliste.
Merci d'avoir centralisé toute l'histoi…
L'histoire vraie de Wazabi.
Je n'aurais…
Bravo tout cela est bien long !