Vues: 509 Created: 2017.12.27 Mis à jour: 2017.12.27

Hospitalisation à ma demande

Partie 6 - Retour à la vie normale

Pour terminer définitivement cette histoire d'hospitalisation en unité psychiatrique, j'ajoute cette petite note pour illustrer mes propos.

J'ai eu du mal à reprendre une vie normale. J'ai repris mon travail sur le champ, dès le mercredi (lundi, j'avais vu le médecin, mardi, le psychiatre me signait la sortie). J'ai été bien accueilli par mes collègues, un peu moins par ma compagne. J'ai fêté mon anniversaire à la clinique (le 3 juillet) et j'ai eu droit ce jour-là à un gros gâteau fait sur place, et partagé avec les résidents de ma tablée. C'est la règle de la maison, les autres résidents ne participent pas, question de sécurité, disent-ils. D'ailleurs, les autres, ne se sont pas regroupé autour de ma table, et se fichaient royalement de ce qui s'y passait... C'est comme ça, c'est la loi de la maison.

C'est pas juste : j'aurai bien voulu que tous viennent partager avec moi mon gâteau !

Retrouver mes habitudes, fut un peu difficile : il fallait que je pense à fermer les portes de la douche et des toilettes à la maison, ou celle des toilettes au bureau. Je sursautais quand on cognait à la porte de mon bureau avant d'entrer... J'ai pris du temps pour réapprendre à parler au téléphone depuis ma ligne de bureau, d'entendre d'autres personnes parler en même temps que moi... J'avais peur de quitter mon étage ou mon bâtiment... J'ai pris beaucoup de rendez-vous professionnel dans les jours qui ont suivi pour oublier tout ça et repartir sur de nouvelles bases.

Le psychiatre m'a autorisé à partir que si je commençais un suivi psychologique en ville. Il a écrit un courrier en ce sens à ma généraliste (que je lui ai présenté à l'occasion).

Certes, je n'ai vécu que 5 jours en milieu hospitalier, mais cela m'a marqué durant plusieurs jours.

Heureusement que personne ne m'a surpris dans les toilettes quand je n'en fermais pas la porte parmi mes collègues. Je ne sais pas comment j'aurai réagi : je me suis déshabillé tellement de fois en ces cinq maudits jours que, je le pense, cela ne m'aurait rien fait.

J'ai repris du poil de la bête, et comme je partais en vacances fin juillet, tout est entré dans l'ordre au retour des plages. Dès mon retour, j'ai commencé une psychothérapie à raison d'une séance par mois, selon les conseils du thérapeute.

A part ce burn-out familial qui subsiste toujours - et je crois qu'il ne prendra jamais fin -, tout va bien : j'ai repris une vie normal. Cette hospitalisation n'est plus qu'un mauvais souvenir.

Mais ce que j'ai appris, c'est qu'il y a des gens qui ont conscience de leurs maux, qui les connaissent et qui sont volontaires pour se soigner.

Chapeau !

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Wazabi Il ya 6 ans  
mondoi Il ya 6 ans  
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Doctor25 Il ya 6 ans  
clyso Il ya 6 ans