Clairodon


Vues: 643 Created: 2009.04.17 Mis à jour: 2009.04.17

Descente au ciel ou montée en enfer si vous préférez

Chapitre 6 : La visite

Nous étions tous d’accord que l’hôpital avait été une mauvaise idée, mais puisque personne n’était disponible pour prendre soin de moi 24 heures sur 24 je ne pouvais pas sortir pour continuer un traitement en ambulatoire. D’abord je devais rétablir un certain degré de contrôle. Mais le plus long temps que je restais dans l’hôpital le plus que je perdais le contrôle. Comme j’ai expliqué dans le chapitre précédent je crois que c’était inévitable, mais entre temps je devenais de plus en plus désespérée.

Et puis Guy trouvait une solution incroyable et généreuse: il engageait une babysitteuse pour moi ! Je suppose que cela parait assez fou, mais c’était vraiment une solution merveilleuse. Elle était philippine, d’une trentaine d’années, et avait été « nanny » pour des enfants de tout âge depuis une dizaine d’années. L’idée était qu’elle resterait un ou deux mois, le temps de me remettre aplomb et que je reprenne mes cours.

Tout de suite elle savait comment prendre en charge mes différents rôles. Le premier jour j’étais trop timide pour rentrer dans le rôle de Pupuce, la fillette de 5 ou 6 ans, mais je jouais Lo, la petite garce de 14 – 15 ans. Je suppose que j’essayais de la provoquer, mais elle trouvait tout de suite la manière de connecter, et immédiatement un lien était établit.

J’étais trop heureuse d’être sorti de l’hôpital. Le premier week-end Guy m’emmenait à un restaurant élégant pour fêter mon retour. Avant et après nous faisions l’amour affamé, pour compenser tout le temps perdu. Dimanche matin je jouais « la petite fille à papa » et on faisait de nouveau l’amour. L’après midi on visitait une exposition ou Lo scandalisait tout le monde en flirtant publiquement avec cet homme adulte. Ceci nous excitait et on rentrait le plus vite possible pour faire encore de l’amour. Le lundi il partait au bureau me laissant dans les mains de Maria, ma « nanny ». Elle était vraiment très gentille et sensible. En me réveillant, découvrant que Guy était parti, je m’étais senti triste. Je m'étais levée et jouais avec une de mes poupées. Quand Maria me trouvait ainsi elle savait immédiatement comment réagir. Elle semblait comprendre quel rôle je jouais. Bien que je jouais avec ma poupée je n’étais pas dans le rôle de Pupuce mais plutôt dans celui de Petite Claire de 10 ou 11 ans, cherchant la consolation dans ce jeu enfantin. Et elle comprenait que dans ce rôle je ne voulais pas être surprise en jouant aux poupées. Elle feignait donc de n’avoir rien vu et on passait une bonne journée ensemble. Elle m'apprenait plein de trucs amusant, avant qu’elle m’aidait gentiment à sortir de mon rôle.

La différence avec l’hôpital était incroyable. J’étais surpris de la vitesse que j’oubliais mon séjour humiliant dans cette horrible institution. Tout de suite je redevenais la jeune beauté qui adorait manipuler son entourage. Je retrouvais mes différents rôles, mais grâce au fait que je les avais données des noms et des caractères j’avais l’impression de les contrôler. Maria faisait connaissance de toute la petite famille. Elle adorait tous mes rôles, mais elle aussi avait une préférence pour Pupuce de 5 ans.

Et dés la première fois que je jouais Bébé avec elle je n’avais pas peur de m’abandonner complètement. Une expérience extraordinaire. Devenir un petit bébé sans défense, retrouver ces sentiments et pensées primaires, est vraiment au-delà de toute description.

Tout était parfait. Ou presque. Il y avait un petit problème. J’avais l’impression que Guy avait prise peur de mes différents rôles, avec l’exception de Lo de 14 ans. Mais cela ne me préoccupais pas vraiment. Je demandais à Maria de faire attention de m’aider à sortir de mes autres rôles avant qu’il ne rentrait.

Je reprenais à raconter ma vie de tous les jours sur le forum et continuais à recevoir des conseils. Avec mes rendez-vous avec le psy cela me permettait à chercher les origines de mon addiction. Je me souvenais par exemple que déjà comme jeune fille je jouais des rôles, comme par exemple je rêvais que j’étais la fille d’un acteur connu. Et je comprenais aussi que dans ma « vrai » personnalité j’avais des traits de caractères « enfantins » comme ma spontanéité exagérée et mon imagination sans bornes.

Puis Noël arrivait. Guy et moi passaient la soirée de Noël en tête à tête romantique. Il avait acheté des cadeaux pour tous mes rôles ce que je trouvais trop adorable. Le jour après nous visitions ma mère. Je n’ai jamais eu une bonne relation avec elle. Dés ma petite enfance elle critiquait tout ce que je faisais. Elle a toujours été jalouse de l’amour de mon père, et après son décès nous nous éloignâmes encore plus. C’est vrai que je m’étais toujours senti supérieure à elle. Mon séjour à l’hôpital avait brisée un peu cette idée de supériorité et j’avais peur d’être confronté à son intérêt artificielle pour « mon problème ». Mes grâce à la présence charmante de Guy la journée passait sans problème. Je devais évidemment écouter des remarques concernant Guy étant plus proche de son âge que du mien, et que l’hôpital n’avait pas l’air de m’avoir rendu moins arrogante. Mais Guy arrivait chaque fois à changer la conversation avant que cela ne devenait une dispute.

Le lendemain les choses se compliquaient de nouveau. Guy avait une fille de 12 ans dont il avait ignoré l’existence jusqu’il y 4 ans auparavant. Elle s’appelait Carlotta et habitait avec sa mère dans une autre ville, mais depuis 4 ans ils se voyaient de temps en temps. De commun accord nous nous étions toujours arrangés pour que je ne sois pas là quand elle venait. Mais maintenant Guy insistait que je la rencontrais et elle venait passer deux jours avec nous.

J’avais peur de cette rencontre puisque je craignais qu’elle aille être jalouse de l’amour de Guy pour moi. Et je la comprendrais en plus, puisque notre relation était érotique, mais en même temps presque paternelle.

Je m’habillais et me maquillais le plus adulte possible, mais je savais que malgré tous mes efforts je ne paraitrais jamais mon âge. Comme attendu la première rencontre ne se passait pas bien.

Elle était habillé d’une manière que je ne trouvais pas approprié pour son âge, ni adapté à son corps un peu rond, et pas complètement formé. Elle ne cachait pas sa surprise et son antipathie quand elle me voyait. Tout de suite Carlotta manifestait une agressivité de la manière que des filles de 12 ans peuvent le faire pour masquer leur insécurité. Elle faisait des remarques désobligeante aussi bien vers moi que vers son père ce que nous agaçait tout les deux. Mais puisque j’étais conscient de mon rôle d’imposteur je ne disais rien et faisait signe à Guy de ne pas faire attention non plus.

Mais elle ne cessait pas, et après le jour précédent avec ma mère, j’avais toute la peine du monde pour ne pas céder. Petit à petit je rentrais dans le rôle de Lo, et commençait à la traiter comme si j’étais une rivale de son âge. Je me pendais au coup de Guy en lui lançant des regards provocants. Je lui donnais des conseils pour se maquiller et s’habiller, de tel manière que c’était clair que je trouvais son apparence raté. Carlotta rentrait dans le jeu et m’attaquait en me disant que moi-même j’avais l’aspect d’une petite fille malgré mes habits d’adulte. Je lui répliquais que c’était possible, mais que son père m’aimais comme ça. C’était évidemment plein dans la cible. Blessé, mais sans le montrer, elle se mettait debout et s’adressant à nous deux ensemble, lançait: « Cela ne m’étonne pas de ce con ». Puis elle ajoutait qu’elle devait faire pipi et nous laissait seule.

Je m’excusais auprès de Guy et promettait de ne plus me laisser monter par cette petite garce de 12 ans. Quand elle revenait elle tenait en une main une poupée Bratz que Guy m’avait offert pour Noël, et dans l’autre une des mes poupées baigneurs. Elle restait dans la porte et, me regardant d’une manière horrifié mais en même temps triomphante, me demandait si ces poupées étaient à moi. Je craquais. Me ruant vers elle j’arrachais mes poupées de ces mains en criant, comme une petite fille de 5 ans, qu’elle ne pouvait pas toucher mes jouets. Elle m’avait regardé d’une manière incrédule. Trop étonné elle était resté muet pendant quelques secondes, et puis après avoir regardé alternativement son père et moi, elle c’était encouru. Et Guy, en panique, l’avait suivi à la rue.

Alarmé pas le bruit Maria venait et me trouvait assise par terre en pleurant inconsolablement. Elle m’emmenait à ma chambre ou elle enlevait mon maquillage coulé et me choisissait une jolie petite robe. Je me calmais en rentrais dans le rôle de Pupuce, la petite fillette heureuse.

Guy et Carlotta tardaient au moins une heure à rentrer. Quand ils rentraient ils me trouvaient en train de jouer entouré de mes Bratz. Carlotta avait hésité un petit peu, mais puis, à ma surprise, s’était mise à jouer avec moi. Elle prenait un petit air condensant avec moi, mais d’une manière gentille. Et Pupuce trouvait ça normale d’une fille de 12 ans, et étais toute fière que cette grande fille veuille bien jouer avec elle.

Vers 7 heures Maria me mettait à table en nouant un bavoir autour de mon cou. Et Carlotta m’aidait d’abord à manger, et puis à me mettre au bain. Elle était complètement rentrée dans le jeu et avait l’air d’adorer. Maria insistait malgré mes protestations que j’aille dormir tôt. Je suppose qu’elle arrangeait pour que Guy puisse passer une soirée avec sa fille.

Avant de me mettre au lit Maria insistait à me langer. Carlotta s’était mis à rire, mais quand Maria ouvrait l’armoire et elle voyait les paquets de couches et de culottes en plastique elle comprenait que ce n’étais pas une blague. Pupuce était gênée d’être langé en présence de sa « grande sœur », mais Maria ne se laissait pas changer d’avis. Et timidement je me couchais sur mon lit en montant ma petite robe de nuit et ouvrant mes jambes. Puis Maria proposait que Carlotta mette ma couche. Pupuce était tout excité quand Maria montrait à Carlotta comment glisser la couche en dessous de mon pette et comment appliquer la lotion antiallergique. Carlotta, tout excité également, suivait ces conseils, fermait la couche autour de mes cuisses, et me faisait me mettre debout pour pouvoir monter la culotte en plastic autour de ma taille. Avant de me mettre au lit je mettais mes bras autour de son cou et lui donnait un gros câlin.

Le lendemain je me levais tôt. Tout le monde dormait encore. J’enlevais ma couche - bien trempée comme d’habitude – me lavais et m’habillais. Je mettais des collants noirs opaques, sous un short en jean tout court, et un T-shirt gothique. Je mettais des vernis à ongles et rouge-à-lèvres bleus, et maquillais mes yeux très forts. Lo était prête pour la journée. Quand Carlotta me voyait elle avait une petite réaction de surprise, mais puis, comme j’avais prévue, elle était tout enthousiaste de mon aspect. Quand je lui proposais de venir chercher des habits pour elle dans mon armoire elle était trop contente. On s’amusait à essayer des habits en bonnes copines pendants plus qu’une heure. Bien qu’elle avait plus au moins ma taille la plupart de mes habits ne lui convenaient pas, à cause de son corps qui n’avait pas encore perdu ces rondeurs enfantines. Mais finalement elle était habillée également avec des collants foncés, en dessous d’une tunique courte. Je l’aidais à se maquiller – elle m’avouait que c’était la première fois qu’elle se maquillait les yeux – et tout fière du résultat on descendait pour se montrer à Maria. Eclatant de rire elle nous félicitait. Mais quand nous insistions d’aller faire des courses habillées comme ça elle l’interdisait catégoriquement : « Et si vos mères vous voyaient comme ça? Pas question.». Cela me faisait sourire, mais j’insistais. Malgré notre insistance elle ne cédait pas. Finalement on se mettait d’accord qu’on pouvait garder nos vêtements, mais pas le maquillage, ni le rouge-à-lèvres et le vernis à ongles.

La discussion suivante était que j’insistais à partir seule avec Carlotta. Mais sur ce point non plus Maria ne cédait pas. Je sais qu’elle avait des instructions très formelles de Guy de ne jamais me laisser partir seule, mais j’essayais quand même de temps en temps. Le compromis trouvé était que je pouvais conduire, avec Carlotta assise à côté de moi, et Maria derrière. Comme je savais le fait que je pouvais conduire impressionnait ma nouvelle copine.

Arrivé au centre commerciale Maria était d’accord à nous laisser balader seule. (Je savais qu’elle allait nous suivre à distance, mais j’avais déjà l’habitude et cela ne me gênait plus). Carlotta et moi avions beaucoup de plaisir à faire du shopping ensemble comme deux ados. Si le soir précédent elle avait aimé être ma grande sœur, maintenant elle adorait être la sœur cadette.

Soudainement je m’arrêtais en exclamant que je devais faire pipi. Carlotta me regardais avec des grands yeux effrayés. « Tu ne vas pas avoir … ? ». J’éclatais de rire et la prenant par la main je commençais à courir vers les toilettes. « Si justement, si je n’arrive pas vite aux toilettes je vais avoir un accident ! ». Pouffant de rire on arrivait aux toilettes ou nous précipitâmes chacune dans une cabine. Quand je sortais je la trouvais en face du miroir en train de s’arranger ces cheveux. Je me mettais à côté d’elle en disant que je la trouvais jolie. Cela la faisait rougir. Je la demandais si elle avait déjà embrassé une fille. Elle secouait la tête. Sur ça je l’ai tiré à l’intérieur d’une des toilettes ou je l’ai embrassé longtemps sur la bouche. Jusqu’au moment que nous entendions Maria qui demandait si nous étions là.

Sortant de la toilette mon regard avait croisé le regard fâché de « ma nanny », mais personne n’avait fait une remarque.

Rentré à la maison on retrouvait Guy qui était tout content de constater que nous étions devenus de bonnes copines. J’espérais que Carlotta allait venir visiter son père plus souvent à partir de ce jour.