Vues: 947 Created: 2019.04.11 Mis à jour: 2019.05.18

Deux cousins (extraits)

Frédéric chez le dermatologue

Frédéric descendit au premier étage, où se trouvaient toutes les salles d’examen. Il finit par arriver devant la porte du médecin, après avoir demandé son chemin à une infirmière. Une lampe rouge indiquait qu’il fallait attendre, Frédéric s’assit sur une chaise dans le couloir. La plaque mentionnait que le Dr Zimmermann était spécialiste en dermatologie et vénérologie.

Frédéric était inquiet après que son cousin lui avait suggéré que le dermato lui demanderait de se déshabiller ; heureusement que sa mère insistait pour qu’il prît une douche et qu’il changeât de slip chaque matin. Et si le médecin voyait qu’il s’était branlé ? Pensée idiote, comment aurait-il pu le deviner, il s’était lavé ensuite. Et s’il bandait pendant l’examen ? Le médecin penserait-il qu’il était homosexuel ? Lui ferait-il une remarque ?

Frédéric attendit une quinzaine de minutes, même ici les médecins ne prenaient jamais les patients à l’heure. La porte s’ouvrit et un homme sortit, une lampe verte s’alluma et Frédéric entra. Le médecin se leva et lui serra la main. Il avait la soixantaine, était chauve ; des lunettes rondes et une moustache soigneusement frisée ornaient son visage.

— Monsieur Frédéric de Goumoëns ?

— Oui, c’est moi.

— Je suis le Dr Zimmermann, tu peux prendre place. Je te tutoie, je t’avais rencontré une fois lorsque tu étais petit.

— Je ne me souviens plus.

— Tu n’étais pas malade, c’était ton père qui nous avait invités pour un repas chez vous, avec ma femme. Je représente mes collègues dans le conseil de la clinique. Tu te baignais tout nu dans l’étang à cette époque.

Frédéric n’osa pas dire qu’il le faisait toujours. C’était encore pire que prévu : le docteur allait tout raconter à son père. Frédéric s’assit devant un imposant bureau en bois, de style Louis XV, contrastant avec le reste du cabinet médical. Un crâne était posé dessus, Frédéric le regarda, étonné.

— C’est pour nous rappeler la fragilité de la vie, expliqua le médecin, connais-tu Hamlet, de Shakespeare ? « Hélas ! pauvre Yorik ! ».

— J’ai vu cette pièce au théâtre, j’ai bien aimé le duel à la fin. C’est un vrai crâne ?

— Évidemment. Prends-le dans tes mains !

Frédéric hésita, puis prit le crâne en tremblant. Il le reposa rapidement. Le médecin souriait.

— Il appartient à quelqu’un qui a donné son corps à la médecine. Que puis-je faire pour toi, Frédéric ?

— Je n’ai pas grand-chose, juste quelques boutons d’acné sur le visage. Je suis là pour accompagner mon cousin qui entre aujourd’hui, sinon je ne serais pas venu.

— Je pense que ton cousin est Daniel. On m’a aussi transmis son dossier, je le verrai la semaine prochaine. L’acné juvénile est fréquente à ton âge, je vais te prescrire une lotion. Cela passe normalement après quelques années.

Le docteur prit un bloc d’ordonnances et commença à en remplir une avec son stylo-plume, tout en disant à Frédéric :

— Déshabille-toi et couche-toi sur la table d’examen.

— Euh, j’enlève tout ?

— Oui, aussi le caleçon et les chaussettes.

Frédéric faillit protester, mais il n’osa pas, l’autorité du médecin l’en empêchait. Il eut une hésitation au moment d’enlever son slip, le docteur lui fit un petit signe de la tête pour l’encourager.

— Je sais que les jeunes sont pudiques. N’aie pas honte de ton corps, de tes organes génitaux, ta fiancée sera heureuse de les regarder et de les toucher. C’est beau un corps humain, quel que soit son âge. J’en vois tous les jours et je ne me lasse jamais.

Frédéric ôta son sous-vêtement, étira machinalement son pénis et se coucha sur la table. Le dermatologue examina chaque centimètre carré de sa peau et tous ses replis, il regarda les grains de beauté avec une loupe. Il décalotta le gland et souleva les bourses. Frédéric n’eut pas d’érection. Il dut ensuite se retourner sur le ventre pour l’examen du dos et de l’anus.

— Parfait, dit le médecin, je n’ai rien trouvé de suspect. Tu peux te rhabiller. Tu salueras bien ton père de ma part.

— Je n’y manquerais pas.

— Tu pourrais aussi revenir faire un bilan de santé complet, ton père en fait un chaque année.

— Euh, merci, j’y réfléchirai.

Frédéric n’avait nullement l’intention de revenir se faire tripoter le pénis et les couilles par d’autres médecins, il détestait ça. Il se garda bien de le dire au Dr Zimmermann qui lui remit l’ordonnance. Il quitta le cabinet pour remonter dans la chambre de son cousin.

Comments

Woyzeck Il ya 6 ans  
claude Il ya 6 ans  
clyso Il ya 6 ans  
clyso Il ya 6 ans