Deux cousins (extraits)
Récolte de sperme
Frédéric frappa à la porte de la chambre 321. Personne ne répondit, il pensa que Daniel était toujours chez le médecin et il entra. Ce n’était pas le cas : son cousin était couché sur son lit, il avait enlevé le duvet et il dormait. Il n’avait gardé que ses sous-vêtements : un tee-shirt blanc avec un col en V, devenu trop court et qui ne couvrait plus le nombril, ainsi qu’un slip, aussi blanc et toujours de la même marque, c’était sa mère qui les lui commandait. Frédéric avait commencé à acheter ses vêtements seul, Anne trouvait qu’il était assez grand pour se débrouiller, elle avait déjà assez de peine avec les caprices vestimentaires de ses sœurs.
Daniel devait faire un rêve érotique, il bandait et le slip avait du mal à contenir cette montée de sève juvénile. Frédéric fut excité par la vision de ce corps fragile et offert, il eut envie de le toucher, de la caresser, mais il se retint : Daniel n’était pas son amant.
Frédéric sortit sur le balcon pour se calmer. Il contempla le paysage, le lac qui miroitait, les montagnes libres de tout nuage ; il se dit que son cousin avait de la chance de pouvoir se soigner dans un tel cadre. Peut-être aurait-il préféré les grands espaces des Rocheuses ?
Frédéric rentra dans la chambre en laissant la porte-fenêtre entrouverte. Daniel s’était réveillé.
— C’est toi ? dit-il.
— Oui, c’est moi. Tu aurais préféré l’infirmière ? Tu rêvais d’elle ?
— Non, je rêvais d’une créature androgyne, un elfe comme dans le Seigneur des Anneaux, avec des longs cheveux blancs et un grand manteau argenté.
— Il t’a fait de l’effet, ton elfe !
— Oui, c’est le bon moment pour faire le prélèvement, je te laisse officier.
— Vraiment ? Ça ne te gêne pas ?
— Je vois bien que tu grilles d’envie de me branler. Je ferme les yeux et j’imagine que c’est mon elfe qui est à ta place.
Frédéric prit le gobelet, déplaça la chaise vers le lit et s’assit. Il remonta le tee-shirt très haut, pour dégager la poitrine, et baissa le slip jusqu’aux genoux, libérant ainsi le membre érigé qui pointa vers le ventre ; un tiers du gland était dégagé.
— Tu crois qu’il faut désinfecter avant ? s’inquiéta Frédéric.
— Elle n’a pas précisé, l’infirmière.
— C’est mieux, je pense.
Frédéric se releva, prit un flacon d’alcool camphré et une compresse de gaze sur la tablette du lavabo. Il l’imbiba et nettoya le méat de Daniel qui grimaça.
— Ça fait mal ! fit-il.
— Excuse-moi, je ne suis pas infirmier.
Frédéric commença à caresser doucement le pénis, il voulait prendre son temps, profiter de cette dernière occasion de branler son cousin avant longtemps. Il lui demanda :
— Il t’a examiné partout, le Dr… je ne sais plus son nom.
— Jayet, je crois. Non, il m’a juste ausculté en vitesse. Il m’a dit que j’aurai des examens beaucoup plus poussés la semaine prochaine. Et le tien, le Dr Tissot, il me semble ?
— Il est urologue, tu penses bien qu’il m’a tâté les couilles et fait un toucher rectal.
— Un toucher rectal ? C’est quoi ça ?
— Il m’a mis un doigt dans le cul.
— Ah bon ! Et ça sert à quoi ?
— À contrôler la prostate. Il t’expliquera et t’en fera aussi un. Je te conseille, ça a duré longtemps et j’ai eu des sensations bizarres.
— Tu ne t’étais jamais rien enfoncé dans le cul ? demanda Daniel.
— Non, à part un thermomètre et des suppositoires par mes parents quand j’étais jeune. Et toi ?
— Une fois, une bougie.
Frédéric sentait son sexe à l’étroit dans son pantalon, il regretta de ne pas l’avoir libéré. Il se concentra sur son travail, il sentit son cousin prêt à éjaculer et mit le gobelet vers le gland afin de récolter les précieuses gouttes de sperme jusqu’à la dernière. Il comprima le membre entre deux doigts lorsqu’il fut flaccide, pour bien vider l’urètre, puis le nettoya avec une compresse, sans mettre d’alcool. Il remonta le slip.
— Tu veux que je te branle aussi ? demanda Daniel.
— Avec plaisir.
— Enlève tes habits et couche-toi sur mon lit. Tu sais, c’est de la simple curiosité si je te masturbe, je ne suis pas homosexuel.
Daniel se leva. Frédéric ôta ses chaussures, ses pantalons et sa chemise, — il n’avait pas mis de débardeur et était torse nu — puis se coucha. Daniel lui enleva encore le slip et les socquettes.
— Pourquoi as-tu fait ça ? demanda Frédéric.
— Tu seras plus à l’aise, je trouve ridicule de laisser des chaussettes quand on est à poil. J’aime bien marcher à pieds nus.
Frédéric se demanda une fois de plus de quel côté était son cousin : il avait l’air d’apprécier les deux sexes, tout en prétendant être hétérosexuel. Daniel prit le flacon et nettoya le gland après l’avoir décalotté. Frédéric resta stoïque sous la brûlure de l’alcool. Son cousin voulait-il se venger ?
Daniel s’assit sur la chaise et commença à masturber son cousin nu en jouant avec le prépuce. Soudain, quelqu’un frappa à la porte et entra aussitôt. C’était l’infirmière, Dominique. Elle considéra quelques instants les deux ados avant de s’excuser :
— Désolée, vous auriez dû mettre l’écriteau « ne pas déranger » à la poignée de la porte.
— C’est de notre faute, nous avons oublié, dit Daniel, sans cesser faire des va-et-vient sur la verge de Frédéric.
— Je venais justement vous dire de ne pas oublier de fournir cet échantillon. Vous irez avec les gobelets au bureau des infirmières, je descendrai au labo avec vous, vous pourrez aussi regarder le sperme au microscope.
— Oui, dit Frédéric, l’urologue m’a dit.
— Vous n’oublierez pas de vous rhabiller avant de sortir, ajouta-t-elle en riant.
Dominique n’était pas pressée de repartir. Elle semblait fascinée par Daniel qui masturbait son cousin. Elle finit par lui dire :
— Je vais être très indiscrète et outrepasser mes fonctions, vous n’êtes pas obligé de me répondre.
— Vous voulez savoir si je suis homosexuel ?
— Oui, ça m’intéresserait, par simple curiosité et pas pour des raisons professionnelles.
— Non, je ne le suis pas du tout, répondit Daniel. Vous ne pouvez pas comprendre le lien qui m’unit à mon cousin. J’ai moi-même de la peine à l’expliquer.
— Mais cela ne vous dégoûte pas de manipuler un pénis.
— Je me suis entraîné avec le mien !
— C’est très bien, je vais vous laisser. À plus tard.
Dominique sortit.
— Elle est un peu bizarre cette infirmière, fit Frédéric.
— Pourquoi ? Mets-toi à sa place : elle ouvre la porte et elle tombe sur deux garçons qui se branlent mutuellement. Ça ne doit pas arriver tous les jours.
— En effet, elle devait pourtant se douter que c’était l’heure où nous le ferions.
— Tu n’as pas tort. Elle voulait certainement comparer nos bites. Bon, je vais accélérer un peu la cadence.
— C’est quoi ce lien qui nous unit ?
— Les liens du sang, peut-être. On est sur la même longueur d’onde, comme des frères.
Frédéric éjacula dans le deuxième gobelet, celui qui avait une étiquette à son nom. Daniel nettoya le gland et les deux cousins se rhabillèrent.
— C’est plutôt gênant, s’inquiéta Frédéric, si on croise quelqu’un dans le couloir…
— Bah, ce sera amusant de voir leur réaction.
Ils sortirent de la chambre, passèrent devant le bureau des infirmières, Dominique les accompagna jusqu’à l’ascenseur. Un couple attendait, la femme avait l’air de mauvaise humeur.
— Il est en panne ? Nous attendons depuis cinq minutes.
— N’exagère pas, fit l’homme, depuis une minute.
Frédéric donna un coup de coude à Daniel, il souleva le gobelet et le regarda par transparence à la lumière d’une applique. Son cousin fit de même et ils comparèrent le contenu.
— J’en ai plus, dit Daniel.
— Pas étonnant, le médecin m’a vidé la prostate avant.
Dominique devait se retenir pour ne pas éclater de rire. La femme grommela.
— C’est, euh, de la semence ?
— Oui, répondit Daniel.
— La vôtre ?
— Évidemment.
— C’est pour des raisons médicales que vous l’avez… comment dire ?
— Bien sûr, fit Daniel, l’air contrit, nous savons que c’est un grave péché de la répandre ailleurs que dans le vase prévu à cet effet. Je me confesserai.
— Voyons, Marthe, laisse ces jeunes hommes tranquilles, ce n’est pas tes affaires.
— C’est pour le salut de leur âme, tu sais bien que j’interdisais à nos fils de se toucher.
— Il aurait mieux fallu que Jean se touche plutôt qu’il engrosse la voisine.
— Tais-toi, Jules, ça ne les regarde pas.
Dominique entraîna les cousins :
— Venez, on descend à pied.
— Tu n’engrosseras pas ta voisine, fit Daniel en riant, lorsqu’ils furent dans l’escalier.
— Pas de souci à avoir, et toi, tu n’engrosseras pas…
Frédéric se retint, il allait dire Dominique.
— Moi ? dit-elle. Pas de souci, je… Non, c’est personnel.
Ils arrivèrent au sous-sol. L’infirmière sonna à la porte du labo.
— Quelqu’un va venir, il faut parfois attendre, le temps de terminer une réaction chimique. Vous pourrez aller boire le thé avant de remonter.
Les deux ados restèrent seuls. Frédéric dit :
— Je crois qu’il se passe quelque chose entre Dominique et toi. Elle s’est sentie concernée alors que je n’avais pas dit son nom.
— J’ai la même impression. Qu’a-t-elle voulu dire, qu’il n’y a pas de souci à avoir ?
— Elle prend sûrement la pilule ou alors elle a eu des problèmes et ne peut plus avoir d’enfants.
Une autre idée vint à l’esprit de Frédéric, il n’en parla pas à Daniel. La porte du labo s’ouvrit.
— Entrez, dit la laborantine, on m’a prévenu de votre visite. Je m’appelle Madeleine. Ce ne sera pas un comptage dans les règles de l’art puisqu’il faudrait s’abstenir plusieurs jours avant. À moins que vous ne l’ayez fait ?
— Euh, non, dit Frédéric.
— Moi non plus, fit Daniel.
— J’ai aussi eu des garçons, je sais bien qu’à votre âge…
Un microscope était prêt sur une table. Madeleine prit l’échantillon de Daniel, aspira une goutte avec une pipette, la posa sur une lamelle qu’elle mit dans l’appareil.
— Pas de problème, il y en a assez et ils ont mobiles, regardez !
Daniel mit son œil sur l’oculaire, la laborantine l’aida à régler la netteté.
— C’est génial ! dit-il. Je suis impressionné !
— J’ai oublié de vous dire qu’à votre âge ce serait trop tôt pour vous inquiéter si vous n’aviez pas assez de spermatozoïdes. Vous n’avez pas encore fini la puberté. Le médecin vous a-t-il dit à quel stade de Tanner vous êtes ? C’est une échelle pour apprécier le développement des organes génitaux.
— Non, il ne m’en a pas parlé, dit Frédéric.
— Et moi, ce sera la semaine prochaine.
— Vous lui demanderez, dit Madeleine.
Elle examina ensuite le sperme de Frédéric, il n’avait pas de problèmes non plus.
— J’ai un petit cadeau pour vous, fit la laborantine.
Elle prit deux sacs en papier avec le logo de la clinique.
— Ce sont quelques brochures qu’édite la clinique avec des conseils concernant la sexualité.
Frédéric ne dit pas qu’il avait donné son avis pour leur conception, il la remercia.
— Et il y a une boîte de préservatifs avec, ajouta-t-elle. Je suis pour la dépénalisation de l’avortement, mais ce n’est pas une méthode de contraception. Pensez-y lorsque vous aurez une petite amie. C’est un drame pour les filles d’aller chez une faiseuse d’anges, alors que ce n’est qu’un moment de gêne à la pharmacie pour les garçons d’acheter une boîte de capotes.
— Merci, Madame, dit Daniel. J’y penserai. C’est quoi une faiseuse d’anges ?
— Une personne qui fait des avortements clandestins. Et vous, Frédéric, vous y penserez ?
— Oui, Madame, j’y penserai.
Il n’allait quand même pas lui dire qu’il était gay. Il était fier de l’avoir découvert, ce n’était pas une raison de le crier sur les toits. Frédéric se doutait bien qu’il devrait le cacher.
Comme je l'ai écrit, je ne publie ici q…
A quand la suite de " Deux Cousins " ? …
je serais bien dans cette histoire,,,
Merci clyso.
Les pharmaciens de la c…