Christophe, jeune homme naïf
Une visite embarrassante
Christophe, 19 ans et toutes ses dents, était étudiant et vivait encore (pour un temps) chez ses parents. Ce jour-là, bien embarrassé, il tapotait nerveusement ses doigts dans la salle d’attente du médecin. Ce fut avec une grande surprise qu’il s’entendit appeler par madame le docteur Hirsch.
« Docteur ? Je pensais avoir rendez-vous avec votre mari. »
Les deux conjoints, en effet, faisaient salle d’attente commune.
« Hé non, le mardi matin c’est moi, il est en visites. Allez, venez. »
Christophe s’assit, l’air embarrassé.
« Alors qu’est-ce qui vous amène ?
— J’ai une irritation qui ne part pas.
— D’accord, où cela ? »
Christophe regarda ses mains.
« À la verge, docteur.
— Hé bien, nous allons examiner cela. Montez sur la table et baissez votre pantalon et votre slip. »
C’était la première fois que Christophe se montrait ainsi à une dame qui ne fût pas sa mère, et encore avec celle-ci cela remontait à longtemps. Et même avec les garçons, Christophe était pudique, se changeant derrière une serviette pour la piscine scolaire, contrairement à certains de ses camarades qui exhibaient largement leurs attributs.
« Ah oui… » dit le docteur, tenant dans sa main gantée la verge et en observant le bout. Elle tira sur la peau. « Aïe ! » s’écria Christophe.
« Excusez-moi. » Le docteur continua quelques secondes de regarder l’extrémité de la verge.
« Hé bien Christophe, vous avez une balanite, c’est-à-dire une infection du gland. Plus ennuyeux, cette infection s’est installée en raison d’un phimosis, c’est-à-dire d’une étroitesse du prépuce qui empêche de le rétracter. Le prépuce c’est ce repli de peau qui couvre votre gland. Vous êtes comme cela depuis l’enfance ou c’est une évolution récente ?
— Euh… quand j’étais enfant je crois qu’on avait dit à ma mère de surveiller.
— Hé bien elle aurait dû le faire, ou on aurait dû agir plus tôt. Bon, vous pouvez vous rhabiller. »
Christophe, la verge encore un peu douloureuse, était soulagé de ne plus avoir à s’exhiber.
« L’urgence c’est évidemment de traiter l’infection. Vous allez tremper matin et soir le bout de votre verge dans du Dakin, en tirant le plus possible sur la peau. Je vais également vous prescrire un antibiotique par voie orale. Si la situation empire, revenez me voir tout de suite, mais normalement l’infection devrait cesser. Nous nous occuperons du phimosis une fois que l’irritation et les douleurs auront cessé ; vous reviendrez me voir.
— Madame ne pourrais-je pas euh voir votre mari ? »
Le Dr Hirsch roula des yeux.
« Christophe ! Je suis médecin, des pénis j’en ai vus de nombreux, des balanites et des phimosis aussi. C’est mon métier. »
Christophe appliqua scrupuleusement la prescription, et effectivement l’infection se réduisit, puis disparut. Prendrait-il à nouveau rendez-vous ? Il hésitait. Il était encore troublé de l’image de sa verge dans la main du docteur. Et puis, se dit-il, madame Hirsch a raison : tout ceci est professionnel. Il prit rendez-vous.
Il était encore plus nerveux que la première fois quand le docteur vint le chercher.
« Alors qu’est-ce qui vous amène ? Les suites de votre balanite ?
— Oui docteur.
— L’infection est passée ?
— Oui.
— Hé bien allons regarder ce phimosis. Allongez-vous, pantalon et slips baissés, je me prépare. »
Christophe se demanda ce qu’il y avait à préparer, et était bien embarrassé à attendre avec sa verge à l’air tandis que madame Hirsch cherchait des choses.
Elle amena une boîte avec des instruments. Christophe fronça des sourcils.
« N’ayez crainte. Bon, tout d’abord, quitte à faire, je vais vérifier vos testicules. »
Sa main gantée palpa les bourses de Christophe, une par une. C’était un peu désagréable.
« Rien à signaler de ce côté. Maintenant je vais tenter doucement de rétracter votre prépuce. La dernière fois, avec l’infection c’était très sensible, là cela devrait mieux se passer. »
Elle imprima une traction modérée. Cela résistait.
« Il est possible qu’en plus de l’étroitesse il y ait des adhérences, c’est-à-dire que votre prépuce colle au gland. Je vais introduire un instrument entre le prépuce et le gland pour voir si c’est bien le cas. »
Elle prit un instrument métallique à bout plat et l’inséra doucement. Là encore, elle trouva rapidement des résistances. Christophe lâcha un petit cri.
« Oui, c’est bien ce que je pensais, il y a des adhérences. Bon, ça ne va pas être facile. Rhabillez-vous. »
Christophe attendait le diagnostic assis devant le bureau.
« Vous avez un phimosis avec adhérences, qui a déjà provoqué une balanite. Il est probable qu’il en produise d’autres. Bien sûr, on peut traiter avec des antibiotiques et du Dakin, mais ce n’est pas une solution. La balanite pourrait, si les bactéries descendent dans l’urètre, provoquer des infections urinaires et ça c’est vraiment embêtant. Par ailleurs… comment dire… le phimosis est une source de difficultés dans les rapports sexuels. »
Christophe ne savait plus où se mettre. Bien que comme la plupart des jeunes hommes de son âge il avait échangé des plaisanteries graveleuses, il était fort inexpérimenté avec les femmes et le rapport sexuel était pour lui une vue de l’esprit.
« Je vous vois embarrassé. Vous allez bientôt quitter le logement parental, vous allez faire des rencontres. Il faut vous y préparer. Je vais vous donner une petite brochure sur les maladies sexuellement transmissibles. Je vous engage à utiliser des préservatifs… en plus de préserver des maladies ils réduisent considérablement les risques de grossesse. Réduisent, car en raison d’erreurs de mise en place il y a parfois des déchirures ; c’est mieux si la partenaire utilise une autre méthode contraceptive en plus. N’utilisez jamais de vaseline ou autre graisse avec les préservatifs, je sais qu’ils sont difficiles à trouver, mais il existe des gels lubrifiants à base d’eau si besoin est. Et maintenant, ce phimosis…
Je vous conseille la méthode suivante. Vous allez vous tirer la peau vous-même, le plus loin possible tant que la douleur reste supportable… par exemple juste après vous être lavé à l’eau chaude et au savon (n’oubliez pas de bien rincer). Si cela provoque une érection, c’est tant mieux, cela va aider. En fait, je sais bien que cela peut être embarrassant, mais les érections provoquées par la masturbation pourront aider. Vous allez faire cela tous les jours. Dans deux mois vous reviendrez me voir, nous aviserons. »
Voilà une prescription tout à fait rais…