Christophe, jeune homme naïf

Des exercices infructueux

Christophe appliqua les consignes médicales. Il adopta vite une routine : il allait faire sa toilette du soir, puis dans son lit se masturbait, et une fois en érection essayait de tirer sur son prépuce rétif. Toutefois, cela faisait mal. Il le fit deux mois, comme demandé, avant de prendre rendez-vous.

Le Dr Hirsch le reçut :

« Alors qu’est-ce qui vous amène ? Les suites de votre dernière consultation, ou autre chose ?

— Les suites de ma dernière consultation.

— Hé bien vous allez me montrer tout ça. Sur la table et baissez votre slip. »

Comme la dernière fois, la main gantée se saisit de la verge, et tenta de rétracter la peau.

« On dirait que cela n’a guère évolué.

— Oui, cela faisait très mal quand je tirais mais cela n’a pas bougé.

— Je crois qu’il vaut mieux ne pas vous faire souffrir plus, si vos tractions n’ont rien fait c’est probablement que vous avez des adhérences qui empêchent la résolution du problème. Vous pouvez vous rhabiller. »

À son bureau, le Dr Hirsch donna son diagnostic et sa prescription.

« Christophe, vous avez constaté que votre phimosis pouvait vous valoir des balanites. Celle que vous avez eu était bénigne mais parfois cela dégénère en infection urinaire. Par ailleurs, j’aurais une question indiscrète, mais est-ce que cela vous fait mal quand vous êtes en érection ?

— Euh (rougissement) c’est un peu inconfortable.

— Et lors des rapports sexuels ?

— (rougissement intense, regard vers ses mains) Je n’en ai jamais eu.

— Bon. Sachez que le phimosis peut conduire à des difficultés dans l’acte sexuel. On donne souvent comme exemple le roi Louis XVI, qui n’a longtemps pas pu avoir d’enfant pour cette raison. »

Christophe ne savait plus où se mettre. Le docteur discutait de ses futurs rapports sexuels comme si cela avait été la chose la plus normale du monde — il n’avait pas fait attention que sur sa plaque, outre médecine générale, il y avait indiqué « sexologie ».

« Mon conseil serait de faire pratiquer une petite intervention chirurgicale appelée posthectomie. En vous y prenant à l’avance vous pourrez caler ça pendant les vacances scolaires. Cette opération libérera votre gland et vous évitera balanites, douleurs en érection et éventuelles autres difficultés dues au phimosis. En plus, cela facilite l’hygiène.

— Une opération ?? Mais… ça consiste en quoi cette post… posthectomie ?

— On retire, sous anesthésie bien sûr, la partie qui ne peut pas se rétracter. C’est une petite opération à la journée.

— Ah mais c’est la circoncision alors ?

— On appelle cette opération circoncision si elle est pour une raison religieuse, mais on dit plutôt posthectomie pour raison médicale. Et puis on en enlève moins quand c’est pour raison médicale. Je vais vous faire un courrier pour un chirurgien urologue. »