Vues: 661 Created: 2018.05.23 Mis à jour: 2018.05.23

Mes premiers kinés...

Mes premiers kinés...

Lors de ce qu'on appelait les trois jours, le médecin militaire m'ont diagnostiqué une scoliose. J'ai été exempté du Service National, en grande partie à cause de cela, mais aussi à cause de ma myopie.

Suivant les conseils du médecin de l'armée, je me rapproche de mon médecin de famille de l'époque. J'ai demandé un sursis à l'incorporation pour pouvoir continuer mes études, ce qui fait qu'à ce moment du récit je devais avoir une vingtaine d'années, un peu plus, un peu moins. Et lors de ces trois jours, j'étais l'un des plus âgé...

Je me tourne vers mon médecin civil, qui me prescrit quelques séances de kiné, pour commencer. On verra après, me dit-il. Pour moi, ces séances allaient être les premières de ma vie. Mais je ne les ai jamais oubliées. Comme j'étais extrêmement pudique à ce moment, j'ai demandé à mon médecin s'il connaissait un praticien dans son réseau, un homme de préférence... Et il m'a dirigé vers Daniel, tout en m'expliquant ce qu'il devait faire comme soins. Autre petit détail : Daniel est sourd de naissance et il est appareillé pour pouvoir exercer son métier. A cette époque, pour pouvoir bénéficier de massages, il fallait l'accord de la sécurité sociale. Et pour commencer rapidement, mon médecin avait rajouté, comme on le faisait alors, la mention URGENT.

Le premier rendez-vous avec Daniel est un peu froid. Il lit l'ordonnance et me dit qu'il peut commencer dès le lundi suivant, en tenant compte de l'emploi du temps de l'étudiant que j'étais. Il envoie la demande de soins à la sécurité sociale, et lui aussi me dit qu'on peut débuter sans attendre l'accord, qui sera sûrement donné.

Autre détail : il m'a demandé de lui régler tout de suite, avant même de commencer, la totalité des 15 séances. Je me ferai rembourser, certes, mais pour lui, c'était une façon d'assurer sa patientèle.

Je me plie à sa volonté, et me voilà à son cabinet pour la première séance. Etant pudique, j'ai énormément de mal à me mettre en slip devant Daniel, bien qu'il soit un homme. Il est effectivement sourd, et il a aussi du mal à s'exprimer. Il prononce mal certaines lettres, disant chlip au lieu de slip, machage au lieu de massage.. C'est un gros handicap, mais j'ai finis par m'y faire et à comprendre ses consignes. Au début, cela a été très dur !

Bien vite, je me rends compte que Daniel reçoit 4 patients à la fois... Pour moi, une fois en sous-vêtement, il m'installe sur une table d'examen et me dit d'exécuter tel ou tel mouvement 10 fois de suite. Il ouvre le rideau qui me sépare d'un autre patient et m'assure de revenir me voir à la fin de l'exercice.

Je fais ce qu'il me dit, et j'entends Daniel s'occuper d'un autre patient, puis d'un troisième un peu plus loin et d'un quatrième, qui est juste derrière le pan de rideau marron foncé et lourd, qui me sépare de lui.

Daniel vient me retrouver en effet : il ne sait pas si j'ai bien fait l'exercice ou pas, et me dit :

- Très bien. Maintenant, tu vas faire celui-ci.

Ah oui, j'oubliais : Daniel me tutoie, vu mon âge et le sien (peut-être 40 ans à ce moment). Pareil. Tu en fais 10 aussi. Penses à respirer... Je reviens tout-à-l'heure...

Et Daniel me laisse, sortant de mon box entouré par quatre rideaux identiques, en ouvrant celui qui est à ma tête. Il était entré par celui qui est à mes pieds.

De par ma position, je ne peux pas voir ce qu'il fait et où il va. Ni d'où il vient d'ailleurs. Mais j'entends parfois ses patients l'appeler. Comme il est sourd profondément, il a fait installer au plafond de son cabinet une lampe rouge. Et dès qu'un patient appelle Daniel, la lampe rouge s'allume. Elle est assez forte et m'a beaucoup dérangé lors des premières séances.

Il en fut ainsi jusqu'à l'avant-dernière séance. Je n'ai pas eu de massages, contrairement à ce que mon médecin avait prescrit. Je n'ai pas pu aller le voir entre temps, mais je lui ferais part de mes remarques, en tant voulu. J'avais déjà payer mes séances, je ne pouvais pas abandonner. De plus, Daniel a validé l'ordonnance, je ne pouvais pas non plus faire machine arrière.

Enfin, la dernière séance. Daniel resta près de moi quand je me suis déshabillé. Il ne l'a pas fait depuis la première séance. Il m'a dit :

- C'est la dernière séance aujourd'hui. On va prendre du temps toi et moi. Je vais faire un bilan avec toi, et je vais te donner un courrier pour ton médecin. Je pense que tu as encore besoin de 10 à 15 séances. Allonge-toi sur la table, s'il te plait.

Jusque là, tout était normal : je me suis toujours allongé en slip sur cette table, alors que vu ce que j'y faisais, j'aurais pu garder mes fringues. Mais passons.

Daniel s'enduit les mains d'une crème odorante et pratiqua sur mon dos un massage très professionnel. C'était la toute première fois qu'il s'occupait de moi ainsi. Il commença par la nuque et descendit ensuite sur les épaules, les avant-bras et le bas du dos. Comme je me sentais bien. Enfin, un vrai massage ! Et dire qu'il a fallu que j'attende tout ce temps pour arriver à ce que je souhaitais.

J'évitais de parler avec Daniel, du fait de sa surdité. Je ne disais rien, je me laissais faire. Daniel resta avec moi, 20 bonnes minutes à me masser, sur une séance habituelle de 30 ! J'étais surpris, et je me posais des questions. Pourquoi cette dernière séance se déroulait-elle de cette manière ? Voulait-il me laisser sur un bon souvenir pour que je m'adresse à nouveau à lui ?

Je n'ai pas eu le temps de répondre... car Daniel était arrivé à la hauteur de l'élastique de mon slip. Il me l'a baissé de quelques millimètres, puis me l'a retiré entièrement. Il m'a dit :

- Là, c'est mieux. C'est plus facile pour moi.

Et il m'adressa un sourire ravageur.

Je n'ai pas bronché, je ravalais ma salive, je ne comprenais pas ce qu'il faisait. Il a repris ses massages en partant du milieu des fesses et est remonté tout le long de la colonne vertébrale. Puis il a recommencé en sens inverse. Ses mains tournaient en direction des reins et passaient sous moi, jusqu'à atteindre le nombril, où ses mains se rejoignaient puis les poils pubiens et bien plus. Il est arrivé à placer ses mains à la base de mon sexe. Je ne me rappelle plus si j'ai coopéré à cet attouchement ou si c'est lui qui m'y a conduit. Est-ce que je l'ai laissé faire en soulevant le bassin pour qu'il puisse y introduire ses mains ? Je ne sais plus...

Et quand il me massait le dos, il a mis une de ses mains entre mes jambes, au niveau du rectum, et m'a effleuré les testicules. Là aussi, lui ai-je faciliter le travail en soulevant le bassin également ? Mystère ! Je n'ai plus de souvenirs...

Je me suis complètement relâché. J'étais comme un jouet entre ses mains. Est-ce parce que je n'ai rien dit qu'il a continué son manège 2 ou trois fois ? Je ne peux pas le dire ou l'expliquer... Mais j'étais bien, je me sentais bien...

Pour m'indiquer que c'était fini, il me donna une petite tape sur une des fesses. Je me suis levé, et Daniel m'a tendu mon slip, qu'il avait déposé à ses miens. Je l'ai revêtu devant lui, et il m'a dit :

- Quand on est bien bâti comme toi, il faut prendre soin de ton corps. Je suis là pour ça.

J'étais hier gêné de sa réflexion, je ne savais plus où me mettre.

- Viens me voir au bureau, me dit-il. J'ai des documents pour toi.

Il m'a remis le courrier pour le médecin, et un bilan de soins pratiqués et m'a raccompagné, pour la première fois tout en me disant :

- Reviens me voir quand tu veux...

Retour chez mon médecin. je lui explique en détails ce qui s'est passé. Ma scoliose n'a pas bougé d'un iota. Nouvelle ordonnance pour 20 séances.

Je ne vais pas chez Daniel, mais je choisis volontairement une femme qui exerce dans un dispensaire, ce qui me dispense de l'avance des frais si je décide d'arrêter en cours de route.

Daniel n'a pas bougé de sa place. Je me suis rhabillé entièrement devant lui, mais j'ai fait vite.

Christine me reçoit : chez elle aussi, plusieurs patients en même temps, mais à tour de rôle. Pendant que l'un se rhabille, le suivant se déshabille et entre dans le cabinet. Christine dispose de deux vestiaires qui ressemblent à des isoloirs de bureau de vote avec un rideau arrivant jusqu'au plancher. Là aussi, du fait que c'est un dispensaire agréé, le règlement se fait de suite, mais ce sont les organismes sociaux qui payent. En cas d'abandon, ce sera à la charge du patient.

Les premières séances avec Christine se déroulent sur le même modèle : je m'allonge en slip sur la table (je me déshabille dans l'isoloir, elle ne me voit donc pas me défaire de mes vêtements). Puis elle s'applique à me faire un massage décontractant pendant 5 à 6 minutes. Le reste de la séance, elle me fait faire des exercices d'étirement, d'élongation, etc... restant assise derrière son bureau, tout en contrôlant ce que je fais. C'est déjà mieux que Daniel qui lui, ne vérifiait rien.

Et c'est tout. Christine ne m'a jamais descendu ou fait enlever le slip. Elle appliquait ses mains sur les zones découvertes, c'est tout. Et quand la séance finissait (elle durait environ 20 à 25 minutes), elle me commandait depuis son bureau de me lever et d'aller me rhabiller. Charge à moi de retourner en cabine pour me rhabiller et fermer le rideau.

Christine, à sa façon d'agir, ne savait jamais comment était habillés ses patients. Pour les faire entrer, elle les appelait depuis son bureau. Chacun ensuite entrait dans un vestiaire inoccupé et ressortait de l'autre côté en tenue de massage.

Un jour, alors que j'étais en train de me rhabiller, j'ai entendu pleurer le patient qui me suivait, un homme d'une quarante d'années. Christine s'est approché et lui a demandé ce qu'il se passait. Il a dit :

- Je suis malade, ma femme ne veut plus me faire l'amour. Je n'y comprends rien...

Nouvelle crise de larmes de ce patient. Christine lui dit :

- Détendez-vous, je vais vous masser partout. Enlevez tout !

Et le monsieur cessa de pleurer. Je me hâter de quitter les lieux, car 1/4 de seconde plus tard, Christine a ouvert le rideau de mon vestiaire pour savoir si j'y étais encore.

Mais je n'y étais plus !

Les fois suivantes, j'avais souhaité moi aussi, être massé nu. Mais je n'ai pas eu le courage de faire comme ce monsieur. Je n'avais pas de raison d'être en proie à un chagrin intense au point de pleurer.

Décidément, il y en a qui ont de la chance !

Comments

pierre Il ya 6 ans  
Wazabi Il ya 6 ans  
pierre Il ya 6 ans