Nudité à l'hôpital
Partie 3
Le récit, en forme de lettre, de l’expérience d’une patiente (aussi fictionnelle que les parties précédentes).
Ma chère Anne,
j’ai promis de te raconter en détail mon expérience, par quelque aspect choquante, de mon séjour de deux jours dans le nouveau centre CEDHH.
Mon généraliste m’avait conseillé un check up à niveau de prévention à cause des précédents de santé dans ma famille, et puisque j’ai très peur des possibilités d’infections dans l’ambiance hospitalière j’ai choisi ce centre dont j’avais lu qu’il réserve beaucoup d’attention aux questions d’asepsie.
J’avais aussi apprécié la philosophie d’approche au patient qui était déclarée, et qui posait l’accent sur une évaluation toujours globale, plutôt que sectorielle, aux conditions de santé du patient.
Mais il faut dire que, à cause de tout cela, je n’ai jamais été tellement nue, et si longtemps, devant d' autres personnes.
Je me trouve donc à la réception du centre, où une infirmière me conduit vers le vestiaire et en même temps m’explique les règles de l’hospitalisation. Je ne pourrai garder aucun objet personnel pendant mon séjour, et aussi tout le personnel médical aura soin de bien observer mon corps à l’occasion de tout acte médical.
Je dois donc me déshabiller complètement et laisser tous mes effets personnels dans le vestiaire, où ils seront gardés dans le dépôt du vestiaire. Je dois prendre une douche, puis on me donne un peignoir très léger en microfibre et des chaussons, et on me conduit dans une petite salle pour la prise de sang. Je m’attendais de devoir retrousser un manche du peignoir pour cela, non, on m’enlève le peignoir, je dois m’asseoir nue devant la table pour l’opération, et cela fait j’attends debout, nue, qu’on me rend le peignoir.
Après cela on m’emmène en ascenseur à l’étage des chambres. Il y a des gens dans l’ascenseur, du personnel médical, des visiteurs pour les patients, et je me sens mal à l’aise parmi eux, dans ce peignoir si léger, qui ne cache pas trop bien ma poitrine, avec rien dessous.
On me montre donc ma chambre, individuelle heureusement, et à nouveau pour me faire coucher on m’enlève le peignoir, il ne doit pas être porté dans le lit, ni dans la toilette. Il reste donc accroché au mur loin de moi, et je me trouve nue dans mon lit, sous une couette.
Heure de visite, une doctoresse entre avec mon infirmière, celle ci enlève complètement la couette du lit, la doctoresse me pose des questions concernant ma santé tout en gardant ses yeux sur mon corps nu, puis auscultation et palpation, enfin on me rend la couette et je peux me couvrir.
Plus tard l’infirmière entre pour la mesure de pression, ne serait-il suffisant de me sortir un bras de la couette? Non, la couette est enlevée à nouveau, nudité totale pour l’opération.
Dans l’après midi on vient m’appeler pour l’ECG d’effort. On me fait lever nue, on me donne le peignoir, on descend en ascenseur vers la salle de l’ECG. Encore le peignoir s’en va, la doctoresse écarte mes seins sans trop de compliments pour m’appliquer les électrodes, puis je dois pédaler, une petite serviette entre moi et la selle du vélo statique, et tout cela dure une bonne demie heure.
Nuit dans ma chambre, l’infirmière allume une petite lampe, enlève la couette et me réveille pour la mesure de pression, mais cette fois il y a aussi la température, je dois me retourner et m’allonger à plat sur le ventre, prise de température rectale, une chose que je n’avais jamais subie jusqu’à cette fois.
Mais le pire devait arriver le matin suivant, on me réveille très tôt pour un examen, la couette est enlevée, je me lève mais mon peignoir n’est pas là. On m’explique qu’il n’est pas encore rendu de la désinfection qui a lieu pendant la nuit, on me dit de ne pas m’inquiéter, je peux bien me rendre telle que je suis à la visite, je serai quand même accompagnée, et “il n’y aura pas tellement de gens dans les alentours à cette heure”.
Pas de choix, on m’emmène à l’ascenseur, et lorsque la porte s’ouvre au rez-de-chaussée je me trouve devant une dame qui attend de monter. Elle détourne le regard avec gêne, on peut imaginer le mien.
L’infirmière m’attrape par un bras pour m’encourager à sortir, je me sens rouge de la tète aux pieds.
Elle m’emmène donc en radiologie pour les RX du thorax, pas besoin de me demander d’enlever ce qui n’existe pas, puis retour en ascenseur avec la compagnie d’une dame aussi gênée que moi, bien qu’elle soit habillée.
Et finalement dans ma chambre, un dernier entretien avec la doctoresse, mon peignoir est enfin rendu, je suis libérée, on m’accompagne au vestiaire et je peux heureusement retourner à ma vie d’habillée.