Visite médicale neutre

L’étape suivante fut la dermatologue. Elle demanda à Kristen d’enlever son peignoir, puis la félicita car sa peau n’était pas bronzée, c’était mieux pour une rouquine. Cela me mit à l’aise car moi non plus je n’étais pas allé à la plage pendant l’été à cause des cours de langue. Ma compagne resta debout pendant toute la durée de l’examen, chaque centimètre carré de son corps fut inspecté. La doctoresse mit des gants en vinyle, se baissa et écarta les lèvres du sexe, j’aurais aimé être plus près mais je n’osai pas me rapprocher, lorsqu'elle me dit :

— Viens regarder Raphaël, Kristen a un grain de beauté caché, mais il n’a rien d’inquiétant. Tu devras le surveiller.

Elle semblait oublier que nous ne connaissions que depuis deux heures, elle croyait que j’étais son amant. Je me gardai bien de la détromper et j’approuvai.

— Je le ferai régulièrement.

— Très bien, retourne-toi Kristen, je vais encore regarder tes fesses.

Kristen, qui avait un sourire aux lèvres, obéit. La doctoresse écarta les lobes et regarda la raie. Je restai tout près pour bien voir.

— C’est terminé Kristen, tu peux te rhabiller, à ton tour Raphaël.

Le fait d’être déjà nu me facilita la tâche pour enlever le peignoir. La doctoresse me félicita également, même si j’avais la peau plus foncée. Elle finit aussi par s’intéresser à mon sexe, c’était déjà la troisième après Ingrid et Kristen, je commençais à avoir l’habitude et je me doutais bien que ce ne serait pas la dernière fois de la journée. Elle décalotta mon gland sous l’oeil attentif de Kristen, tout en lui disant :

— Tu surveilleras qu’il ait toujours le gland propre et qu’il le décalotte chaque jour.

— Bien sûr, répondit Kristen.

Je pris cela comme un reproche, n’étais-je pas tout à fait propre ? Il faut dire que j’avais pris ma douche en vitesse ce matin-là, ayant du retard, et que je n’avais pas osé me décalotter après le passage chez le cardiologue en présence de ma compagne. La doctoresse eut la délicatesse de ne pas faire de commentaire au sujet de mon anus.

Nous retournâmes à la cafétéria, Kristen me dit :

— Alors, d’après elle nous sommes intimes et chacun doit surveiller l’autre.

— C’est possible qu’il y ait souvent des couples qui se forment dans les classes et qu’ils passent la visite médicale ensemble, répondis-je.

— Oui, ça doit arriver souvent.

— Sais-tu pourquoi tu es la seule qui ne soit pas de ma classe ?

— Oui, mais je vais pas te le dire.

— Cachottière.

— Je t’en parlerai plus tard, si tu es sage.

Ingrid nous interrompit. Les contrôles suivants furent moins érotiques : vision, audition, capacité des poumons.

— Qu’y a-t-il encore après ? demanda Kristen à Ingrid.

— Le suivant sera un interniste, il vous parlera de votre questionnaire médical, puis fera un rapide examen général. Vous terminerez la matinée chez le sexologue. Il y aura ensuite le déjeuner. L’après-midi sera consacré à la prévention, aux vaccinations, au test de fertilité, et, à la fin, il y aura le bilan avec les recommandations.

— Merci.

Je demandai à Kristen :

— Le sexologue ? Nous ne sommes pas un couple, nous n’avons pas besoin de conseils.

— Mon frère m’a expliqué : pour respecter la neutralité on ne peut plus avoir de gynécologue ou d’andrologue. C’est le même médecin qui doit s’occuper des deux sexes, ils ont appelé cette nouvelle spécialité la sexologie. Il va nous examiner les deux.

— Tu as déjà eu un examen gynécologique ?

— Non ce sera le premier. Je profiterai de demander une ordonnance pour la pilule. Ils offrent la première boîte, ainsi que des préservatifs.

— Tu as un petit ami ?

— Non, mais cela pourrait arriver d’un jour à l’autre. Et toi, on t’a déjà examiné le zizi ?

— Bien des fois, mon père est ambassadeur et je suis allé à l’école dans de nombreux pays. Je pourrais presque écrire un livre à ce sujet. Mais c’est la première fois que je suis accompagné par une fille.