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Vues: 953 Created: 2020.07.09 Mis à jour: 2020.07.09

Les études de Marie-Jeanne

Un effet secondaire et sa solution

Le lundi et le mardi furent assez routiniers. Madame Granlean prit la température « comme à l’hôpital » le matin et le soir, à douze heures d’écart, à ceci près bien sûr que normalement à l’hôpital on attendrait d’une jeune femme comme Marie-Jeanne qu’elle se charge seule de cette tâche. Madame Granlean assortit cette mesure de caresses des fesses et du dos. Marie-Jeanne n’osa pas suggérer de prolonger ces caresses.

En dehors de ces petites activités particulières, les deux femmes vivaient en parfaite entente. Madame Granlean avait encore des activités de traductrice, et travaillait à domicile. Marie-Jeanne, qui se sentait mieux, se remit à étudier. À l’époque le téléphone était rare et elle n’avait pas pu prévenir de camarade pour lui apporter ses cours, aussi elle décida de tenter de lire les prochains chapitres de ses manuels et de faire des exercices.

Mercredi matin, lors de son passage aux toilettes après le lever, Marie-Jeanne prit conscience avec plus de force d’un problème qu’elle avait commencé à ressentir la veille. Il fallait une solution. Au petit-déjeuner, elle demanda à Madame Granlean si celle-ci avait des pruneaux.

« Des pruneaux ? Non je n’en ai pas. Je peux en acheter si besoin. Mais… pourquoi ? »

Marie-Jeanne rougit, et puis, se disant qu’au point où elle en était avec Madame Granlean, elle pouvait bien le dire.

« Je suis constipée.

— Ah… mais dites-moi, vous avez bien dit au docteur Jouniaud que vous n’étiez pas allée à la selle depuis samedi ? Donc cela fait quatre jours ?

— Oui, je crois. Ou peut-être cinq.

— C’est beaucoup. Probablement l’effet du manque de mouvement. Vous pensez que les pruneaux suffiront ? »

Marie-Jeanne se tut et prit un air embarrassé. « Je ne sais pas. »

« Qu’aviez-vous l’habitude de prendre quand vous étiez constipée ?

— Euh… cela fait des années que cela ne m’est pas arrivé si fortement.

— Et avant ? »

Marie-Jeanne rougit.

« Ma mère me mettait des « quilles de savon ». Je détestais cela.

— Je comprends votre réaction. Ce que je vous propose est à la fois moins déplaisant et plus efficace : un lavement. »

Marie-Jeanne ouvrit de grands dieux.

« Un lavement… comme dans Molière ? »

Madame Granlean rit.

« Du temps de Molière on appelait cela un clystère, mais oui, c’est cela, à part que j’ai un instrument plus moderne que les seringues utilisées à l’époque.

— Mais… ça ne fait pas mal ?

— Cela dépend de la quantité de liquide que l’on injecte, et de ce qu’on a mis dedans. Certains, pour vaincre une constipation opiniâtre, mettent du savon, mais cela irrite les boyaux et accroît l’inconfort. Pour ma part, je suis partisane de la manière douce.

— Mais… vous voulez me donner un lavement ?

— Je vous le propose. Dites-moi, avez-vous l’impression d’être bouchée ? Que rien ne sort bien que vous poussez ? »

Marie-Jeanne était terriblement embarrassée de parler de fonctions si intimes.

« Oui.

— Alors tout ce que vous allez gagner à attendre, c’est au mieux de vous meurtrir le rectum et l’anus, au pire une occlusion intestinale qui vous vaudra un passage à l’hôpital où les choses seront plus embarrassantes et inconfortables qu’ici. »

Marie-Jeanne se prit le visage entre deux mains.

« Je vais préparer l’irrigateur. Venez avec moi. »

Madame Granlean prit un peu de margarine dans une coupelle et se dirigea vers la salle de bains. Marie-Jeanne, abasourdie par les événements, suivit. Madame Granlean ouvrit un placard et en tira une sorte de gros broc muni d’un tuyau. « Posez totalement votre culotte. »

Marie-Jeanne, médusée, la voyait régler la température de l’eau et remplir le broc, puis chasser l’air du tuyau en laissant s’écouler un peu d’eau dans la baignoire.

« Hé bien, posez votre culotte ! Je ne vais pas vous donner votre lavement à travers ! »

Marie-Jeanne s’exécuta. Elle mit sa main devant son pubis, d’un air emprunté.

« Mettez-vous à quatre pattes sur le tapis, fesses en l’air, tête plus bas. »

Marie-Jeanne obéit, présentant ses fesses d’une manière qu’elle aurait jugée obscène en temps normal… mais puisqu’il s’agissait d’une mesure médicale !

Madame Granlean posa l’irrigateur sur le rebord de la baignoire et s’agenouilla derrière la patiente. Elle prépara la canule. « Écartez les genoux s’il vous plaît ce sera plus facile… voilà. » Marie-Jeanne la sentit lui écarter les fesses, puis l’embout de la canule contre son anus. « Poussez ! ». Elle obéit, et la canule s’enfonça en elle. « Dites moi si cela devient inconfortable. »

L’arrivée de l’eau la surprit. C’était une sensation bizarre, de chaleur modérée. Ça la remplissait, doucement mais sûrement. Ça lui donnait envie d’aller aux toilettes. En tout cas, contrairement aux « quilles de savon », ça ne brûlait pas. Toutefois, à partir d’une certaine dose, des douleurs plus fortes se firent sentir.

« Madame, ça fait mal.

— Je vous propose d’arrêter maintenant, et d’en refaire un autre après avoir expulsé le premier. Faites attention, parfois quand on se relève on a encore envie. »

Madame Granlean retira la canule et Marie-Jeanne, tentant tant bien que mal de se cacher le pubis, fila aux toilettes. Madame Granlean sourit : vu la posture dans laquelle elle avait pris son lavement, l’innocente jeune fille lui avait montré plus qu’elle ne s’en doutait.

On entendit la chasse d’eau, puis Marie-Jeanne reparut. « Alors, avez-vous fait bonne selle ?

— Oui madame, enfin, beaucoup de choses sont parties.

— Hé bien il est temps de chasser le reste. »

Madame Granlean avait déjà préparé une deuxième dose, que Marie-Jeanne prit dans la même posture. Les douleurs virent plus tard.

« Marie-Jeanne, le broc est presque vide. Que diriez-vous de prendre le reste ?

— D’accord madame. »

Et, prenant sur elle car la fin du broc lui causait un inconfort certain, Marie-Jeanne prit son lavement complet, qu’elle alla rejeter.

Lorsqu’elle revint des toilettes reprendre sa culotte, madame Granlean l’attendait après avoir démonté l’irrigateur, nettoyé la canule et avoir disposé les pièces à sécher.

« Comment vous sentez-vous ?

— J’ai un peu mal au ventre mais je sens que le bouchon est parti.

— Très bien. Désolée pour le petit mal de ventre, il passera. »

Madame Granlean ponctua cette remarque d’une caresse sur le ventre, sous la chemise de nuit.

Le reste de la journée fut moins chargé émotionnellement. Madame Granlean sortit faire des courses. La température du soir et les caresses qui les suivaient furent l’occasion d’un petit discours où madame Granlean rappela à Marie-Jeanne qu’elle pourrait lui confier tous ses problèmes.

Marie-Jeanne eut deux pruneaux en guise de dessert.

Comments

clyso Il ya 4 ans