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Vues: 591 Created: 2020.07.25 Mis à jour: 2020.07.25

Les études de Marie-Jeanne

Serrurerie honteuse

Marie-Jeanne se réveilla troublée. La fessée de la veille était vivace à son esprit. Elle s’installa son petit déjeuner seule, et répondait brièvement à madame Granlean sans la regarder dans les yeux.

La journée à l’université lui donna d’autres sujets de pensée, mais parfois, notamment aux pauses, elle y repensait. Fessée comme une gamine, elle qui commençait à se sentir être une femme ! Oh certes, elle n’avait pas reçu le martinet cette fois-ci, le postérieur lui avait moins cuit, mais l’humiliation était bien là ! Et encore est-ce une chose que de recevoir le martinet de sa mère, et une autre que de le recevoir de sa logeuse… mais à ce point madame Granlean était-elle pour elle une logeuse ou une amante ?

Elle se demandait vraiment où elle en était. Rien de tout ce qui lui arrivait ne rentrait dans les classifications et schémas dans lesquels elle avait grandi. Devait-elle aller voir madame Granlean et lui expliquer qu’elle souhaitait reprendre des relations normales de locataire à logeuse ? Devait-elle se précipiter dans ses bras pour pleurer ? Elle ne se comprenait plus elle-même.

Le dîner fut assez silencieux, et il prit congé rapidement après la vaisselle. Elle tenta de lire dans sa chambre, sans trop de succès. Elle s’endormit difficilement.

Le lendemain matin, elle se prit la température en se maudissant. Comment avait-elle pu accepter de se faire imposer cet examen quotidien ? Et en même temps, elle n’osait arrêter. Elle avait emmené chez ses parents une trousse avec le nécessaire et avait soigneusement pris sa température comme demandé, en dissimulant ensuite la trousse afin de ne pas attirer la curiosité maternelle. Elle s’était pris la température le lendemain de la fessée. Telle était l’emprise de madame Granlean…

Le serrurier passa pendant que Marie-Jeanne était à l’université, et madame Granlean lui remit ses nouvelles clefs.

« J’espère que vous ne perdrez pas celles-ci. »

Marie-Jeanne rougit, et explosa.

« Madame ! Enfin, je ne l’avais pas fait exprès ! Vous… vous m’avez fessée…

— À votre demande, Marie-Jeanne.

— Fessée comme une gamine ! Je… enfin avec vous je m’étais sentie devenir femme, et là fessée comme quand j’avais treize ans !

— Je comprends, Marie-Jeanne. Mais vous aviez bien fait une bêtise, certes par inattention et pas par malignité, et vous ne pouviez pas la réparer, n’est-ce pas ?

— Certes.

— Et votre conscience vous disait que c’était mal, et vous aviez accepté la punition proposée ?

— Oui. Mais…

— Est-ce que la fessée vous a laissé plus qu’une douleur et une rougeur temporaires aux fesses ?

— Elle m’a laissé la honte, madame. La honte d’être traitée comme une gamine.

— Marie-Jeanne. Je comprends la complexité de vos émotions. Vous êtes à une période charnière. La loi vous considère encore comme mineure [Note de l’auteur : à l’époque en France la majorité civile est à 21 ans], mais vous avez des désirs et des attitudes adultes. Vous vous développez. Mais parfois, vous pouvez avoir des désirs de régression. Quand vous m’avez parlé de ce martinet de votre mère, quand vous avez accepté que je vous donne la fessée, ne vouliez-vous pas au fond de vous être traitée en gamine ? ».

D’une petite voix, Marie-Jeanne fit « Si. ».

« Vous voyez. Et si vous veniez à faire de nouveau une bêtise irresponsable, attendriez-vous que je vous propose à nouveau la fessée ?

— Je crois que oui, madame.

— Et donc je vous la proposerais, et vous l’accepteriez ? »

Un silence.

« Je… je crois que oui, madame. » et Marie-Jeanne cacha son visage entre ses mains, de honte.

Madame Granlean lui passa la main autour des épaules et la conduisit sur le canapé.

« Marie-Jeanne, ne pleurez plus. Je vous aime beaucoup, je tiens à vous ; c’est pour cela que je vous ai corrigée. Parce que je veux que vous grandissiez en une belle femme capable de gérer ses propres affaires. »

Le dîner fut gai, et le soir, le doigt de madame Granlean se livra à une délicate entreprise de serrurerie sans dégâts pour le plaisir de Marie-Jeanne.

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Aranam Il ya 4 ans